Lutte contre le VIH au Togo : Un rapport alerte sur la discrimination et appelle à la solidarité

La table d'honneur, lors de la rencontre

Le Réseau des associations de personnes vivant avec le VIH (RAS+) a présenté ce vendredi à Lomé, son rapport annuel des activités de l’Observatoire Droits humains et VIH (ODH) pour l’année 2024.

Cette publication intervient dans le cadre de la Journée « Zéro discrimination », célébrée chaque 1er mars.

Placée sous le thème « Nous sommes solidaires », cette journée vise à éliminer les obstacles à la lutte contre le VIH/Sida. Le document met en évidence, la persistance de la stigmatisation et de la discrimination à l’égard des personnes vivant avec le VIH au Togo. Lors des discussions, des solutions ont été envisagées pour renforcer la riposte contre ces phénomènes.

Vue partielle des participants

Selon l’ODH, en 2024, 60.629 personnes ont été sensibilisées sur les droits humains en lien avec le VIH. Parmi elles, 139 professionnels du sexe et 645 hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes (HSH) ont bénéficié d’informations préventives. Par ailleurs, des prestataires de santé et des personnes ressources ont été formés, afin d’améliorer l’accès aux soins et aux services dédiés.

La directrice pays de l’ONUSIDA Togo-Bénin, Dr Kanny Yayé Diallo, a salué ce travail de documentation et d’analyse des violations des droits des personnes vivant avec le VIH. Elle a toutefois souligné que des difficultés persistent, notamment le manque de signalement des cas de discrimination, l’insuffisance des activités de sensibilisation et le faible accompagnement des bénévoles et des survivants.

« La lutte contre le VIH ne peut être efficace que si elle repose sur le respect des droits humains », a-t-elle précisé.

Vue partielle des participants

Le Togo poursuit ses efforts pour réduire ces obstacles, notamment à travers l’axe 3 de son Plan Stratégique National. Cependant, les rapports de l’ODH rappellent que la stigmatisation, la discrimination et les violences basées sur le genre restent des freins à la lutte contre l’épidémie.

Le coordonnateur national du Secrétariat Permanent du Conseil National de Lutte contre le Sida, les hépatites virales et les infections sexuellement transmissibles (SP/CNLS-IST), Professeur Vincent Palokinam Pitché, a insisté sur l’importance de la solidarité dans la riposte contre le VIH.

« La solidarité n’est pas une faveur, mais un droit. Chaque individu mérite respect, dignité et égalité des chances », a-t-il affirmé.

De son côté, Yokbey Kantche, chef de la division action pédagogique et représentant du ministre des Droits de l’Homme, a souligné les progrès du pays. En 2023, le Togo a atteint des résultats encourageants : 90% des personnes vivant avec le VIH connaissent leur statut, 100% sont sous traitement et 91% ont une charge virale supprimée.

Alors que la Journée « Zéro discrimination » est célébrée en 2025, les acteurs réitèrent leur engagement en faveur d’une société plus inclusive.

« Un monde sans discrimination est un monde où chacun peut s’épanouir pleinement », asouligné M. Kantche.

Notons que l’Observatoire a pour mission de contribuer à l’atteinte des objectifs nationaux de lutte contre le VIH/Sida par une amélioration du respect des droits des PVVIH, des PS et des HSH. FIN

Bernadette AYIBE