Robert Dussey : « Au Sahel, il faut travailler à la paix préventive »

Robert Dussey, ministre togolais des affaires étrangères

Les efforts multinationaux déployés pour empêcher les extrémistes de prendre le pouvoir dans la partie de l’Afrique connue sous le nom de Sahel sont confrontés à de graves difficultés.

Cette région qui s’étend sur la Mauritanie, le Mali, le Niger, le Tchad et le Burkina Faso, est vaste – près de trois millions de kilomètres carrés – et les attaques djihadistes débordent sur le Nigeria voisin. Elle est peu peuplée, largement appauvrie et mal contrôlée, avec des frontières poreuses exploitées par les trafiquants de drogue, les passeurs de migrants et les groupes terroristes transnationaux.

Dans une Tribune libre, Robert Dussey (ministre togolais des affaires étrangères) estime qu’il faut « travailler à la paix préventive » dans cette région.

Le chef de la diplomatie togolaise a mis l’accent sur les quatre principaux axes de la stratégie du Togo dans la lutte contre le terrorisme et pour l’édification de la paix et la préservation de la stabilité de la région du Sahel.

Voici l’intégralité de cette Tribune Libre

La conflictualisation du monde sous sa forme terroriste au 21e siècle s’est accompagnée de l’intensification de la prise de conscience que nous vivons dans une communauté mondiale du risque.

Il s’agit de la fin d’un paradigme et chaque État a désormais la certitude que sa stabilité à l’échelle domestique dépend d’un contexte international, régional et interrégional qui peut l’impacter de diverses façons et parfois remettre en cause l’équilibre acquise. La primauté logique du tout sur la partie subordonne la stabilité des États à la stabilité du contexte global et le rapport intrinsèque partie/tout fait dépendre la sûreté de l’environnement international, régional et interrégional de la stabilité des États.

L’enjeu réside dans la dépendance mutuelle entre le contexte particulier de chaque État et le contexte transnational qui les abrite. Face à cet enjeu, le Président de la République Faure Essozimna GNASSINGBE a fait le choix lucide de travailler au maintien de la paix et de la sécurité domestique tout en étant dans l’action au niveau régional et interrégional en Afrique.

La construction et le maintien de la paix en Afrique de l’Ouest et au Sahel visent la création d’un contexte régional et interrégional humainement épanouissant et propice à la stabilité des États de l’espace. Le présent document présente la vision, les valeurs fondatrices et les principaux axes de la stratégie du Togo pour le Sahel dans la lutte contre le terrorisme.

I. LA VISION DE LA STRATÉGIE

La proximité géographique entre la région du golfe de Guinée et le Sahel et la portée transnationale du travail d’édification de la paix et du maintien de la sécurité régionale et interrégionale nous contraignent à la solidarité qui est le fondement et la valeur structurante des engagements régionaux et internationaux du Togo. L’inaction et l’indifférence passive coûtent plus cher que la solidarité et l’action active.

Dans un «monde fini» où tout est relation, la solidarité est une nécessité logique et vitale. En agissant au plan national et à l’échelle régionale et interrégionale, nous contribuons à la défense de la paix et à la préservation de la stabilité de nos régions. Travailler à la préservation de la paix et de la stabilité des pays du Sahel, c’est œuvrer de façon anticipative à la préservation de la stabilité de la région du golfe de Guinée et de toute l’Afrique de l’Ouest.

Sauver le Sahel, c’est sauver la région du golfe de Guinée et de l’Afrique de l’Ouest. C’est pourquoi, outre la coopération multilatérale régionale et interrégionale, le Togo a pris, au nom de la solidarité et du principe de communauté de destins, la résolution de renforcer son implication dans la région du Sahel pour contribuer à l’édification de la tour de la paix. 

II. LES VALEURS FONDATRICES DE LA STRATÉGIE

Les valeurs sont un ensemble d’idéaux, de perceptions et de croyances acceptés et partagés par les membres d’une société ou d’une communauté, que cette dernière soit locale, nationale, régionale, interrégionale ou internationale.

Elles orientent la stratégie et guident la manière dont elle est portée par les acteurs et mise en œuvre. Les valeurs sont un facteur de motivation dans la réalisation de toute stratégie.

Ainsi, les valeurs fondatrices de la stratégie du Togo pour le Sahel sont le patriotisme régional et le panafricanisme, la solidarité, la paix, l’action, l’engagement, le sens de responsabilité et de communauté de destins. 

III. LES PRINCIPAUX AXES DE LA STRATÉGIE 

La stratégie, dit Bernard Brodie, «c’est comment agir», «guider dans l’accomplissement de quelque chose et le faire efficacement». Elle n’est rien d’autre qu’un ensemble de choix et de décisions formalisés qui guide et encadre l’action et oriente vers la réalisation d’une vision.

Ainsi, la stratégie du Togo pour le Sahel dans la lutte contre le terrorisme et pour l’édification de la paix et la préservation de la stabilité est une stratégie organisée autour de quatre axes principaux qui sont interdépendants.

Les quatre principaux axes de la stratégie du Togo dans la lutte contre le terrorisme et pour l’édification de la paix et la préservation de la stabilité de la région du Sahel sont : 1) la participation à la coopération multilatérale au service de la stabilité régionale et interrégionale ; 2) l’exportation de la vision togolaise de la paix ; 3) le soutien aux processus de normalisation politique, de transition démocratique et efforts de réconciliation nationale par l’entremise de la médiation ; et 4) l’appui à une gouvernance responsable pour plus d’inclusion sociale et politique dans les États de la région.

Axe 1 : La coopération régionale et interrégionale au service de la paix et de la stabilité 

La présence des groupes terroristes et la perpétration des attaques en Afrique de l’Ouest ont fait de la communauté régionale une communauté du risque au sens où Ulrich Beck parle de société du risque.

De janvier 2020 à mai 2021, 1547 attaques ont été perpétrées par les groupes terroristes dans l’espace communautaire de la CEDEAO avec 4222 morts.

Les pays de la région, jusque-là à l’abri du danger, ont désormais la pleine conscience de leur vulnérabilité. Face à la menace de déstabilisation, les cadres sous-régionaux et régionaux de coopération existants dont le Togo est membre comme le Conseil de l’Entente, l’UEMOA et la CEDEAO ont pris diverses initiatives de riposte.

Dans le cadre de la CEDEAO, nos Etats ont adopté en 2013 une stratégie régionale de lutte contre le terrorisme assortie d’un plan d’actions.Cette stratégie, qui vient compléter les autres stratégies de l’espace communautaire visant à lutter contre la criminalité transnationale organisée dans la région, et la Déclaration politique et la Position commune de la CEDEAO de lutte contre le terrorisme misent sur la coopération et l’action collective des différents pays dans la riposte contre la menace.

Il y a une coopération active entre les forces de sécurité et de défense de nos États, et le besoin de plus de coopération et de coordination interrégionale a amené la CEDEAO et la CEEAC à organiser à Lomé en juillet 2018, à l’initiative du Togo, un sommet conjoint sur la paix, la sécurité, la stabilité et la lutte contre le terrorisme et l’extrémisme violent. Le sommet conjoint a été sanctionné par la Déclaration dite de Lomé sur la paix, la sécurité, la stabilité et la lutte contre le terrorisme et l’extrémisme violent.

Un sommet extraordinaire de la Conférence des Chefs d’Etat et de gouvernement de la CEDEAO, tenu le 14 septembre 2019 à Ouagadougou auquel les pays du Sahel ont été représentés au haut niveau, avait renouvelé l’engagement de nos Etats en faveur de la mutualisation des efforts et la coordination des initiatives de lutte contre le terrorisme.

Le même sommet avait lancé un appel au Conseil de Sécurité des Nations Unies afin qu’il dote la MINUSMA, au sein de laquelle la contribution du Togo en troupes dépasse 1000 soldats, d’un mandat plus offensif dans la lutte contre le terrorisme au Mali. Bien plus, nos États avaient appelé lors du même sommet à renforcer les opérations et les actions menées par la Force conjointe du G5 Sahel, la Force Multinationale Mixte du Bassin du Lac Tchad et dans le cadre de l’initiative d’Accra. 

L’initiative d’Accra lancée en 2017 regroupe le Bénin, le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire, le Ghana et le Togo. Il n’est pas marginal de rappeler la portée stratégique du sommet extraordinaire de 2016 de l’Union africaine sur la sécurité maritime, la sûreté et le développement en Afrique organisé par le Togo, quand on sait que la criminalité organisée, notamment la piraterie maritime, le trafic de drogues, d’armes et d’êtres humains peuvent alimenter les réseaux terroristes.

Le Togo reste donc attaché à la coopération et à la mutualisation des énergies dans la lutte contre le terrorisme et entend soutenir toute initiative collective allant dans le sens de la promotion de la paix et de la stabilité régionale et interrégionale. Le terrorisme est un danger transnational et la riposte doit être régionale, interrégionale et internationale. Dans la riposte, en plus de l’action dans le cadre des plateformes transnationales, le Togo exporte la paix.

Axe 2 : L’exportation de la vision togolaise de la paix : la paix positive

Les idéaux promus et défendus par le Togo et qu’il œuvre à exporter au Sahel sont l’esprit d’écoute et de dialogue, la solidarité, la réconciliation et la médiation identifiés comme des conditions sociales et politiques de promotion de la paix positive. Dans un monde de plus en plus violent et confronté à des conflits aux enjeux transnationaux importants, l’impératif catégorique est la quête des conditions politiques indispensables à la construction d’une paix durable et le Togo a retenu le modèle de la paix positive. 

En effet, la paix est souvent définie par opposition à la guerre et cette appréhension négative de la paix tend à occulter le contenu positif du concept qui est pourtant fondamental. La paix est avant tout une aspiration inhérente à la nature humaine et il est dans le gène des sociétés humaines d’aspirer à la paix. Aucune communauté humaine ne veut être éternellement en état de guerre et il n’existe pas de sociétés humaines dont l’aspiration profonde n’est pas de vivre durablement en paix. L’état de guerre reste un défi que nous devons travailler à relever puisqu’un monde en quête de paix ne peut être perpétuellement en guerre.

Si l’approche militaire de la paix (interventions armées, opérations de paix des Nations Unies) fait ses preuves, elle ne doit pas nous priver d’explorer les arcanes de la paix positive, de puiser dans les ressources de la nature humaine pour bâtir un monde pacifique.

Nous devons explorer les voies positives de la paix, puiser dans nos ressources sociétales et nos intelligences pour construire un monde plus sûr et c’est bien l’option prise par le Togo en matière de politique étrangère régionale et interrégionale. 

La diplomatie togolaise promeut la paix comme une valeur et la défend comme un horizon vers lequel la raison contraint les hommes et les États. L’irrationalité de la guerre et l’atrocité de certains conflits contemporains doivent persuader les différents acteurs à privilégier les méthodes pacifiques et tolérantes de gestion et de résolution des conflits. La diplomatie préventive mise sur la gestion pacifique et politique des conflits et antagonismes politiques.

Elle consiste à travailler sur les menaces contre la paix et la sécurité à travers la concertation, la mise en contact et le rapprochement des vues, le dialogue, la médiation et des missions de bons offices. «Le recours à la diplomatie est particulièrement souhaitable et efficace pour apaiser les tensions avant qu’elles ne provoquent un conflit ou, si un conflit a déjà éclaté, pour agir rapidement afin de le circonscrire et d’en éliminer les causes sous-jacentes » (Nations Unies, Agenda pour la paix, 1992).

La paix positive et la paix par les armes ne sont pas des modèles qui s’excluent mutuellement ou qui sont antinomiques. La preuve est que le Togo soutient les différentes formes de coopération militaire au Sahel et est l’un des meilleurs pays contributeurs au sein des soldats de la paix des Nations Unies au Mali.

Le modèle de la paix positive répond au besoin de promouvoir, en complément à la paix armée, les mécanismes et moyens non violents d’édification et de construction de la paix. C’est bien à cette dynamique que répond le soutien du Togo aux processus de normalisation politique, de transition démocratique et efforts de réconciliation nationale au Sahel.

Axe 3 : Le soutien aux processus de normalisation politique, de transition démocratique et efforts de réconciliation par la médiation

Les transitions étant le plus souvent des processus aux enjeux et défis multiples, des occasions d’imagination collective et de transformation sociopolitique profonde, mais aussi parfois d’incertitudes et d’hésitations multiformes, il est nécessaire de soutenir et d’accompagner les efforts de normalisation politique, de transition démocratique et de réconciliation nationale dans les pays du Sahel.

La lutte contre le terrorisme et pour la paix doit être portée prioritairement par les États de la région et les États en processus de reconstruction et de refondation dans le Sahel doivent être accompagnés économiquement, politiquement et diplomatiquement.

Il y a certaines dynamiques internes aux pays de la région capables de pervertir les finalités recherchées à travers les transitions démocratiques si elles ne sont pas prises en compte dans une optique d’inclusion. Agir dans des situations d’incertitudes et de transformations ininterrompues, dues à la dynamique d’évolution complexe de nos sociétés contemporaines, demande plus d’énergies et de leadership aux différentes parties prenantes.

C’est pourquoi l’engagement du Togo au Sahel a un volet lié à l’activation, à la promotion et à l’effort d’implication des énergies et dynamiques endogènes dans les processus nationaux de transformation politique, de normalisation, de récréation des solidarités nationales et de réconciliation. 

La diplomatie togolaise travaille au service de la coopération pour la paix, contribue, par la médiation, la culture de l’entente et de la mutuelle compréhension, à la création des conditions et d’un espace de dialogue partout où elle intervient.

L’objectif spécifique dans le cadre de cet axe de la stratégie, c’est d’accompagner politiquement et diplomatiquement les pays sahéliens en transition démocratique dans la réparation de leur contrat social et la quête de la réconciliation.

Œuvrer à la création des conditions d’une paix durable par la promotion de la réconciliation à travers la médiation et l’effort de conciliation, c’est priver les groupes terroristes des situations d’instabilité politique dont ils profitent souvent pour mettre en œuvre leur plan de déstabilisation. Les mouvements terroristes profitent dans la région de certaines formes de dissensions politiques et des inimitiés intercommunautaires pour instaurer leurs lois.

Il s’agit de les priver de ces facteurs favorables en mobilisant et en impliquant par la médiation les différents protagonistes politiques et autres parties prenantes dans les processus de consolidation du contrat social et de transformation politique.

C’est bien dans cette optique que le Togo soutient l’Accord d’Alger et la transition au Mali et a abrité à Lomé le 08 mars 2021 la deuxième réunion du Groupe de soutien à la transition au Mali. Le Togo œuvre à apporter le même soutien à la transition démocratique en cours au Tchad et au futur processus de dialogue national. 

Axe 4 : Appuyer une gouvernance responsable pour plus d’inclusion sociale et politique

La lutte contre le terrorisme et pour la paix en Afrique de l’Ouest et au Sahel met face au défi d’amélioration constante de la gouvernance politique des États et des mécanismes d’intégration socioéconomique.

L’écart croissant dans les rapports entre l’État et les populations ainsi que les communautés dont elles sont membres amenuise l’autorité des États. L’intervention réduite de l’État sur certaines parties de son territoire renforce la marginalisation de populations affectées par des conditions de vie difficiles.

Le déficit de l’État creuse l’écart entre le centre et la périphérie, et amène certaines communautés à s’isoler au détriment des mécanismes de cohésion sociale et de solidarité existants. Ainsi, après les processus de normalisation politique et de transition démocratique dans les pays du Sahel, le Togo va continuer de travailler avec les États partenaires du Sahel dans le sens du renforcement de la présence et de l’autorité de l’État sur les territoires nationaux et de promotion des politiques publiques d’inclusion économique et financière.

La lutte contre le terrorisme et pour la paix au Sahel est une question de durée et le Togo est prêt à participer à cette lutte le temps qu’elle prendra aux côtés des pays de la région. 

Pour vaincre le terrorisme, nous devons gagner le combat du développement humain et social. En offrant davantage d’inclusion économique aux populations, les États leur donneront des raisons de prendre part aux processus politiques réguliers et de participer, en tant que citoyens à part entière et responsables, aux projets de construction nationaux. Dans le cadre des instances internationales et des rencontres diplomatiques bilatérales, le Togo continuera d’appuyer les plaidoyers des pays du Sahel pour le plus de financement du développement auprès des partenaires extérieurs de la région.

Aussi, l’implication du Togo au Sahel est-elle en phase avec le grand procès africain d’auto-responsabilisation, de prise en charge de soi et d’exercice endogène des responsabilités propres à l’Afrique. L’Afrique ne peut plus attendre les solutions à ses problèmes de l’extérieur. Elle doit prendre en main les problèmes africains et assumer pleinement ses responsabilités. Le continent est à la croisée des chemins et face aux défis régionaux et transnationaux la proactivité de l’action importe. 

Les armées étrangères en mission en Afrique et précisément au Sahel n’ont pas vocation à y rester perpétuellement.

La montée en puissance des Talibans et l’effondrement subséquent de l’État afghan quelques semaines juste après le retrait de l’essentiel des forces armées américaines mettent l’Afrique, l’Afrique de l’Ouest, la région du Golfe de Guinée et la région du Sahel face à une évidence cartésienne : Il faut rompre avec la logique de la dépendance irresponsabilisante et travailler résolument à la consolidation de nos résiliences et des mécanismes africains de défense et de sécurité collective. Le continent et ses régions ne peuvent pas, sur le plan sécuritaire et de préservation de la stabilité, continuer de dépendre systématiquement des alliés extérieurs.

Le véritable appui est celui qui permet au bénéficiaire du soutien de sortir son état de dépendance pour assumer ses responsabilités propres. L’Afrique doit accroître ses capacités endogènes en matière de promotion de la paix, de défense de la paix et de la sécurité collective.

Le fait que les États de la région du Sahel, de la région du Golfe de Guinée et de l’Afrique de l’Ouest ont tous pris l’engagement de ne tolérer (tolérance passive ou complice), sous aucun prétexte, les activités des groupes terroristes sur leurs territoires nationaux est un bon signe, mais dans la même optique il nous faut soutenir de façon active l’effort de guerre et de stabilisation du Sahel.

À travers son engagement au Sahel, le Togo entend faire prendre conscience aux africains de la nécessité de prendre en main leur propre destin afin de protéger leurs populations contre le terrorisme. La responsabilité de protéger les africains revient en premier à l’Afrique et c’est le message que traduit l’engagement du Togo au Sahel.

Nous avons la responsabilité ne pas laisser la région du Sahel devenir le sanctuaire du terrorisme international, de faire en sorte que, même si les puissances alliées arrivent à quitter la région, nous puissions être en capacité de nous protéger et contenir la menace terroriste. 

Au demeurant, l’implication du Togo dans la région du Sahel est un engagement au service de la paix et de la stabilité dans un esprit de patriotisme régional, de panafricanisme, de solidarité, de responsabilité et de communauté de destins.

Convaincu que l’ambition de réaliser la paix en Afrique passe par la stabilité de chaque État et région du continent, le Togo joue le rôle de serviteur de la paix dans l’espace régional ouest-africain et au-delà. En Afrique de l’Ouest et au Sahel, où les menaces à la paix et à la stabilité sont manifestes, il s’agit pour le Togo d’encourager et de soutenir la diplomatie préventive à travers des prises d’initiatives innovantes, notamment par l’entremise de l’effort de médiation, d’incitation au dialogue, à la tolérance et à l’intercompréhension. 

L’effort de pacification et de stabilisation du Sahel nous oblige à combiner les stratégies militaires de défense de la paix et l’effort de médiation et d’incitation des protagonistes politiques et autres parties prenantes au dialogue.

Le grand enjeu, c’est de faire en sorte que les fragilités du moment dans un État de la région ne servent pas la cause du terrorisme international et son entreprise de déstabilisation du Sahel. La diplomatie togolaise œuvre à donner toutes les chances à la paix et à la stabilité au Sahel par l’effort de médiation.

Elle a été hier le pèlerin de la paix en Afrique et entend continuer sa mission au service de la paix en permanente concertation avec les acteurs africains et partenaires internationaux. Parce que nous voulons la paix en Afrique de l’Ouest, dans la région du golfe de Guinée et au Sahel, nous devons travailler à la paix.

Robert Dussey