Troupes françaises chassées du Niger : le Tchad accepte leur transit

L’armée du Tchad escortera sur son territoire les troupes françaises chassées du Niger voisin, jusqu’à l’aéroport de N’Djamena d’où les militaires s’envoleront pour la France, et jusqu’à la frontière du Cameroun pour leur matériel devant être embarqué au port de Douala, a annoncé N’Djamena.

Chassée du Niger, l’armée française doit évacuer ses matériels en majeure partie par voie terrestre vers le Tchad puis le Cameroun, avant leur rapatriement en France, un parcours de plus de 3.000 km dont une partie en traversant des zones hostiles, abritant par endroits des groupes jihadistes.

« Le Tchad a accepté d’offrir un corridor de son territoire pour le retour des troupes françaises en France », lit-on dans un communiqué du chef d’état-major général de l’armée tchadienne, le général Abakar Abdelkerim Daoud, daté de jeudi.

« Les forces tchadiennes assureront l’escorte de ces convois depuis la frontière nigérienne jusqu’à N’Djamena pour l’aéroport (…) et à la frontière camerounaise pour le port de Douala », conclut le communiqué.

Environ 1.600 km séparent Niamey de N’Djamena et 1.500 km N’Djamena de Douala.

Sur l’injonction du régime militaire issu d’un coup d’Etat fin juillet à Niamey, les premiers soldats français (sur un total d’environ 1.400 déployés dans le pays), escortés par l’armée nigérienne, ont quitté mardi leurs bases dans l’ouest du Niger, ainsi que de Niamey pour ce qui est du matériel, en direction de N’Djamena.

Des militaires ont également quitté directement Niamey à bord de vols spéciaux.

Les frontières communes du Niger, du Tchad et du Cameroun sont situées non loin ou en plein cœur du bassin du lac Tchad, une gigantesque étendue d’eau et de marécages truffées d’îlots dont certains servent de repaires aux groupes jihadistes Boko Haram et Etat Islamique en Afrique de l’Ouest (ISWAP pour son sigle en anglais).

Les convois français traverseront la zone du lac Tchad notamment entre la frontière et N’Djamena au Tchad, et l’Extrême-Nord du Cameroun, où sont présents aussi les jihadistes, sur la route entre N’Djamena et Douala.

N’Djamena abrite le commandement des opérations françaises au Sahel et environ un millier de militaires français.

SOURCE : AFP