Lubiana : « La Kora m’a reconnectée à mes racines africaines »

Lubiana, lors d'une prestation

Née en Belgique d’une mère belge et d’un père camerounais, Lubiana est une « génie » de la Kora, instrument de musique à cordes utilisé traditionnellement en Afrique de l’Ouest. Découverte notamment en première partie de Youssou N’Dour, cette chanteuse, musicienne et compositrice, a lancé le 21 Septembre 2022, son tout premier Album Beloved où se mêlent des sonorités pop alliées à des sonorités africaines.

L’Agence Savoir News a rencontré l’artiste le 22 mai à Lomé où elle a presté lors de la cérémonie de lancement des préparatifs du 9ème congrès panafricain, événement prévu l’année prochaine.

Savoir News : Qu’est-ce qui vous a poussé à la musique ?

Lubiana : J’ai toujours aimé faire de la musique mais, c’est que lorsque j’ai découvert la Kora – qui est mon instrument – que j’ai vraiment senti que j’avais trouvé ma place. La Kora est un instrument ancestral qui se transmet de père en fils, qui est joué par les griots qui sont les compteurs et les magiciens d’Afrique de l’Ouest. Moi, elle m’est apparue en rêve, je n’ai jamais vu cet instrument avant. J’ai commencé par avoir des visions ou je me voyais avec une sorte de « harpe ». J’ai découvert la Kora un mois plus tard en Espagne. J’ai entendu le son et je suis tombée amoureuse. La Kora m’a permis de me reconnecter à mes racines africaines. J’étais tout récemment au Mali et avant cela j’étais au Cameroun sur la terre de mes ancêtres. J’étais tellement émue de retrouver la famille. Je n’oublierai jamais ce que mon grand-père me dit toujours : « il faut savoir où l’on va et il faut savoir d’où l’on vient ».

Lubiana et sa Kora

Vous êtes aujourd’hui, une « génie«  de la Kora

La Kora, c’est mon âme sœur, l’amour de ma vie ! C’est un instrument assez magique, parce qu’il est porteur d’une histoire et d’une culture. J’ai rêvé de la Kora. Je n’avais jamais vu cet instrument avant mais je me voyais le jouer. Aujourd’hui, grâce à la Kora, je sais enfin qui je suis. Je suis fière de mes racines, de mes cultures et de mon héritage. Grâce à elle, j’ai enfin trouvé ma place. On dit que la Kora choisit son maître, et elle m’a choisie. Plus je la découvre, plus je découvre la légende des griots, les secrets d’une culture. Ballaké Sissoko (musicien malien, joueur de kora) me le disait récemment : « la kora est le son de notre âme ».

Vous êtes chanteuse, musicienne et compositrice. Combien d’albums avez-vous déjà à votre actif ?

J’ai sorti un premier reflet en 5 titres qui s’appelle +Lubiana+ et puis un album l’année passée baptisé +Beloved+. Je travaille sur mon deuxième album qui sortira très prochainement.

Comment peut-on apprendre à jouer à la kora ? Dans une école ?

La kora, c’est un enseignement, il n’y a pas de professeur. Comment apprend-on la kora ? En reproduisant, en jouant avec des maîtres, parfois seul avec beaucoup d’heures et de séances. Moi par contre, je joue huit heures devant la TV et je m’endors.

Vous êtes d’origine belge et camerounaise, comment arrivez-vous à associer les deux cultures dans votre musique ?

J’ai dû d’abord apprendre à m’aimer, à être fière aussi de mon métissage, de mes héritages. J’ai aussi un amour pour la diversité, la culture et le voyage.

Quels conseils pour les jeunes filles qui veulent emboîter vos pas ?

Il faut faire les choses avec le cœur et amour. Ainsi, il n’y a plus question de s’inquiéter. Aux jeunes filles, je leur dirai de pas s’inquiéter sur le temps. Prenez le temps de vous découvrir, de savoir ce que vous aimez et ce que vous avez envie de partager. Et vous verrez que la place est déjà là et vous attend, parce que ce qui est à vous, est à vous. FIN

Propos recueillis par Bernadette AYIBE