Face aux jihadistes, les Africains doivent « se ressaisir », selon le président du Burkina

Roch Marc Christian Kaboré

Le président du Burkina Faso, Roch Marc Christian Kaboré, dont le pays vient de subir l’attaque la plus meurtrière de son histoire récente, a estimé que les Africains devaient « se ressaisir » et s’unir pour lutter contre les jihadistes qui déstabilisent l’Afrique de l’Ouest.

« Personne en dehors de nous-mêmes, les Africains, ensemble et réunis, ne viendra nous sauver dans la lutte contre le terrorisme », a déclaré le président Kaboré à l’issue d’une rencontre à Ouagadougou avec son homologue ghanéen Nana Akufo-Addo.

« C’est pourquoi nous devons nous ressaisir, ensemble travailler à faire en sorte que la victoire que nous devons remporter sur le terrorisme soit une victoire collective dans notre sous-région, parce que, aujourd’hui c’est le Burkina, hier c’était le Niger, le Mali traverse (une) crise et on a des attaques qui débordent sur la Côte d’Ivoire », a-t-il ajouté.

M. Akufo-Addo, également président en exercice de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédeao), a lui aussi estimé que « si nous ne nous mettons pas ensemble, nous ne pouvons pas lutter contre le terrorisme ».

« J’ai beaucoup d’espoir qu’on peut la gagner (cette lutte) même si on a des moyens modestes », a-t-il affirmé, car « on a le soutien de nos populations et c’est le plus important ».

Dans la nuit de vendredi à samedi, des hommes armés, soupçonnés d’être des jihadistes, ont attaqué le village de Solhan, dans la province du Yagha (région du Sahel), tuant 132 personnes selon le gouvernement, des sources locales évoquant 160 morts.

Quelque 7.600 personnes ont fui la zone de la tuerie pour se réfugier à Sebba, chef-lieu de la province du Yagha, selon le gouvernement.

« Cette catastrophe, la plus grande que nous ayons eue dans notre pays, a affecté durement le peuple burkinabè dans sa chair », à estimé M. Kaboré dont le gouvernement a assuré qu’elle « ne restera pas impunie ».

Le Burkina Faso, pays sahélien pauvre frontalier du Mali et du Niger, est confronté depuis six ans à des attaques jihadistes de plus en plus fréquentes et meurtrières.

Les forces de sécurité peinent à enrayer la spirale de violences jihadistes qui ont fait depuis 2015 plus de 1.400 morts et déplacé plus d’un million de personnes.

SOURCE : AFP