Environ 130 élèves d’une école catholique nigériane ont été remis aux autorités locales lundi, a constaté un journaliste de l’AFP, au lendemain de l’annonce par le gouvernement de leur libération.
Six fourgons transportant des enfants ont été escortés par des forces de sécurité à bord de véhicules blindés jusqu’au siège du gouvernement de l’État du Niger (centre nord).
Les autorités ont affirmé qu’il s’agissait du dernier groupe d’écoliers capturés par des hommes armés lors de l’enlèvement massif de fin novembre à l’internat mixte St. Mary, dans le village reculé de Papiri.
« Rendons grâce à Dieu pour la miséricorde qu’il nous a témoignée, car si l’on regarde ces enfants et que l’on imagine les tourments qu’ils ont traversés, c’est insoutenable », a déclaré le gouverneur de l’État du Niger, Mohammed Umaru Bago, lors de la cérémonie de réception lundi.
Les enfants étaient âgés de quatre à dix ans, a indiqué l’un des enseignants à l’AFP sur place.
Des dizaines d’enfants, dont de jeunes garçons arborant des maillots de football aux couleurs vives et d’autres vêtus de tenues traditionnelles nigérianes, ont posé pour des photos dans les bureaux du gouvernement de l’État.
Une centaine d’enfants avaient déjà été libérés début décembre.
Le Nigeria est confronté à de multiples problèmes de sécurité interconnectés, des jihadistes dans le nord-est aux gangs de « bandits » armés dans le nord-ouest.
La série d’attaques en novembre a braqué un projecteur international gênant sur la sombre situation sécuritaire du pays le plus peuplé d’Afrique, avec environ 230 millions d’habitants.
Tous libérés
Il n’a pas été dévoilé publiquement qui a enlevé les enfants et les enseignants de l’école St. Mary, ni comment le gouvernement a obtenu leur libération.
Des analystes estiment qu’au vu de récents précédents, il est probable que le gouvernement ait payé une rançon, ce qui est pourtant interdit par la loi.
Le nombre exact de personnes enlevées n’a pas été confirmé publiquement.
L’Association chrétienne du Nigeria (CAN) a indiqué initialement que 315 élèves et membres du personnel avaient été enlevés.
Une cinquantaine d’entre eux s’étaient échappés peu après et, le 7 décembre, une centaine d’élèves avaient été libérés.
Ce qui portait donc à 165 le nombre de personnes encore aux mains des ravisseurs avant l’annonce dimanche des 130 libérations.
Mais une source onusienne a expliqué à l’AFP que la totalité des personnes enlevées le 21 novembre semblait avoir été relâchées. Plusieurs dizaines d’entre elles, que l’on croyait encore captives, ayant en réalité pu s’enfuir lors de l’attaque et rentrer chez elles.
Le comptage a été compliqué en raison de l’éparpillement des maisons des élèves, situées dans des villages reculés de vastes zones rurales, selon la même source.
Le ministre de l’Information Mohammed Idris a déclaré aux journalistes, lundi à Abuja, la capitale, que plus « personne n’est encore retenu en captivité ».
Interrogé par un journaliste sur les raisons pour lesquelles tant d’écoles nigérianes restent des cibles faciles pour des hommes armés malgré les millions de dollars alloués à la sécurité des établissements au cours de la dernière décennie, M. Idris a répondu que « nous devrions être optimistes ».
« Le gouvernement fait énormément » pour contrer ce phénomène, a-t-il assuré.
L’un des premiers enlèvements de masse à avoir attiré l’attention internationale remonte à 2014, lorsque près de 300 filles ont été arrachées à leur internat dans la ville de Chibok, au nord-est, par les jihadistes de Boko Haram.
Une décennie plus tard, la crise des enlèvements contre rançon au Nigeria s’est « consolidée en une industrie structurée et à but lucratif » qui a récolté environ 1,66 million de dollars entre juillet 2024 et juin 2025, selon un récent rapport de SBM Intelligence, un cabinet de conseil basé à Lagos.
Source : Afp
