La Nouvelle Société Cotonnière du Togo (NSCT), en partenariat étroit avec la Fédération Nationale des Groupements de Producteurs de Coton (FNGPC), a ouvert le mardi 28 octobre 2025 à Kara (environ 420 km au nord de Lomé), un atelier de « réflexion stratégique » de trois jours pour la relance de la filière.
Placée sous le thème « Relever les défis pour une filière cotonnière togolaise performante 2025-2030 », cette rencontre majeure vise à élaborer une feuille de route claire pour redonner au coton, l’Or Blanc togolais, sa place de pilier économique. L’événement réunit l’ensemble des acteurs de la filière, des représentants des ministères, aux élus locaux, ainsi que les producteurs, pour un dialogue franc et constructif.
La rencontre s’est ouverte sur un constat sans appel : après avoir atteint des sommets de 180.000 à 200.000 tonnes, la production cotonnière a chuté drastiquement, enregistrant 67.679 tonnes en 2023-2024, et seulement 60.408 tonnes en 2024-2025.
Cette contre-performance, exacerbée par la mévente internationale et la flambée des coûts des intrants, appelle à une mobilisation générale. Dans son discours d’ouverture, Martin Drevon, Directeur Général de la NSCT, a exprimé sa reconnaissance aux autorités pour leur soutien constant, tout en soulignant l’urgence de l’action : « Notre engagement est clair : analyser sans complaisance, proposer des solutions concrètes et, surtout, agir ensemble, dans la confiance et avec efficacité ».
« Il est temps que notre production cotonnière retrouve non seulement son niveau d’antan, mais qu’elle s’adapte aussi aux nouvelles réalités, changements climatiques, exigences de compétitivité, impératifs de qualité et durabilité », a-t-il souligné.
L’engagement du gouvernement, représenté par Dadja Badalaké, Directeur Régional de l’Agriculture, de la Pêche, des Ressources Animales et de la Souveraineté Alimentaire, a été réaffirmé dès l’ouverture de l’atelier.
Il a insisté sur la nécessité pour les acteurs de « parler vrai, d’identifier sans détour les causes profondes des contre-performances et de formuler des propositions concrètes, mesurables et applicables ».
— Objectif ambitieux —-
L’objectif chiffré est ambitieux : atteindre 150.000, voire 200.000 tonnes de coton-graine d’ici 2030.
La Fédération Nationale des Groupements de Producteurs de Coton (FNGPC), par la voix de son Président du Conseil d’Administration, Kouroufei Koussouwè, a salué le nouveau climat de confiance instauré avec la NSCT, reconnaissant cet atelier comme un « moment capital » pour les milliers de familles dépendantes de cette culture.
Il a toutefois formulé des doléances concrètes pour garantir le succès de la relance. Ces points prioritaires incluent l’impérieux désenclavement des pistes rurales, essentiel pour éviter l’embourbement des véhicules lors de la collecte, ainsi que l’instauration d’un mécanisme incitatif de prime qui valorise la performance et récompense les grandes exploitations.
M. Koussouwè a également plaidé pour une augmentation du montant de l’avance-récolte (actuellement 20.000 F CFA par hectare), jugé insuffisant, et pour une remobilisation efficace des producteurs par l’annonce du prix d’achat à temps, avant les semis.
Il a conclu par un appel à la collaboration : « Si aujourd’hui nous sommes là, c’est pour voir comment améliorer, comment chacun de nous, que ce soit au niveau de la NSCT, que ce soit au niveau de la FNGPC et de l’État, quelle pierre chacun doit apporter pour que jusqu’en 2030, on puisse atteindre au moins 150.000 ou 200.000 tonnes ».
En conclusion, la NSCT et la FNGPC s’engagent à élaborer une feuille de route « claire et partagée » au terme de ces trois jours de travaux collaboratifs. L’objectif est de transformer cette période 2025-2030 en une « ère de renaissance de la performance durable » pour le coton togolais. FIN
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