Le Centre de santé mentale Yendube de Dapaong (localité située à plus de 660 km au nord de Lomé) a célébré en différé ce jeudi 23 octobre 2025, la Journée Mondiale de la Santé Mentale.
Placée sous le thème « Accès aux soins de santé mentale en cas de catastrophes et d’urgence », cette journée a été une occasion unique de réfléchir, d’informer, de sensibiliser et surtout de plaider pour une santé mentale accessible, inclusive et respectueuse de la dignité humaine.
Plusieurs activités ont marqué cette journée dont la principale a été la conférence débat animée par le Professeur Dassa, psychiatre et superviseur du centre. De plus, une caravane de sensibilisation, des témoignages de réhabilitation, l’exposition des objets fabriqués par les Patients stabilisés ainsi l’animation culturelle et un moment festif avec les bénéficiaires ont été menées.
Le centre de Santé Mentale Yendube
Implanté à Dapaong depuis plus de 10 ans, le Centre de Santé Mentale Yendube de Dapaong est un service intégré à l’hôpital Yendube. Il offre des soins psychiatriques, psychologiques, d’ergothérapie, d’éducation à la santé mentale, et un accompagnement communautaire à toute personne souffrant de troubles psychiques.
Quels sont les services du centre
En plus des consultations régulières, les responsables du centre organisent des campagnes de libération de patients enchaînés, des visites à domicile, des sensibilisations communautaires, des formations d’agents relais et des ateliers d’ergothérapie et d’accompagnement familial.

Il faut noter que par le passé, le centre avait mis en place des stratégies avancées, notamment les consultations mobiles dans les villages de la région, les sensibilisations dans les écoles et les visites communautaires de suivi. Malheureusement il mène un combat silencieux, mais vital dans cette région touchée par l’insécurité et la précarité, sans oublier le manque de moyens. Aujourd’hui les activités ont dû être arrêtées ou fortement réduites, fautes de financement et de l’insécurité.
Qui sont les bénéficiaires
Le centre reçoit des patients de tout le nord du Togo, mais aussi du Burkina Faso, du Bénin et du Ghana. Beaucoup sont des déplacés, réfugiés, enfants traumatisés ou personnes marginalisées.
A l’occasion, directrice du centre de santé mentale Yendube de Dapaong, Sœur Sona Espérance a appelé les autorités à intégrer davantage la santé mentale dans les priorités régionales, les partenaires à soutenir la reprise des actions de proximités, et à chaque citoyen à briser les tabous autour de la maladie mentale. Selon elle, au cours de l’année passée, le centre a reçu plus de 700 personnes dont 500 consultations.
Le préfet de Tône, Ouro-Gouroungou Oroumila a exprimé sa gratitude aux responsables du centre pour le travail abattu quotidiennement en vue d’assurer la santé mentale des patients. Il a souhaité vivement l’établissement de la sécurité dans la région des Savanes pour un développement durable.
« Dieu ne nous a pas créés pour faire la guerre, mais c’est pour nous aimer les uns aux autres », a-t-il déclaré. FIN
De Dapaong, Julien SAMA
