« A la Fondation Mablé Agbodan, ce qui m’a le plus marqué, c’est la créativité », apprécie Victoire Ayivi, en formation dans la section teinture textile. A la fin de sa formation, elle entend aider les jeunes en situation de handicap.
Eugénie Afi Gnatchiglo a choisi le tissage : « Je vais ouvrir une entreprise pour aider les femmes et être connue à travers le monde ».
Victoire et Afi font partie des 100 jeunes filles, mères célibataires et femmes vivant avec un handicap qui bénéficient du projet « Formation Professionnelle et Insertion des Filles Mères Célibataires et Femmes en Situation de Handicap à Tchamba et à Lomé ».

Porté par la Fondation Mablé Agbodan, grâce au financement de l’Organisation internationale de la francophonie (OIF), le projet a été officiellement lancé le samedi 13 septembre 2025. Mais les formations ont démarré depuis le 5 mai 2025 à Lomé.
Principal objectif visé : autonomiser économiquement et socialement ces femmes à travers une formation professionnelle gratuite spécialisée et un accompagnement vers l’entrepreneuriat, contribuant ainsi à réduire les inégalités de genre et à renforcer le tissu économique et social du Togo.
Les bénéficiaires, venues de plusieurs localités du Togo, seront également accompagnées dans la création et la formalisation de leur propre entreprise, afin d’assurer leur intégration dans le secteur formel. Elles seront également fortement outillées en gestion et entrepreneuriat en vue d’assurer la durabilité et la croissance de leurs entreprises.
Les participantes – regroupées toutes à Lomé – sont formées dans trois filières principales (tissage, haute couture et teinture) complétées par des modules en informatique, lecture, gestion et entrepreneuriat, afin de leur donner les compétences nécessaires pour créer et gérer leur propre activité.

« L’objectif est de préparer ces femmes à l’autonomie financière. À la fin de la formation, chaque fille recevra un kit et des machines pour démarrer directement son activité », a expliqué Richard Kpakpadina (responsable projets et programmes de la Fondation).
En plus de l’apprentissage technique, la formation met l’accent sur la pratique : dès les six premiers mois, les bénéficiaires sont encouragées à produire et à vendre, afin de se confronter au marché et renforcer leur savoir-faire.
A travers ce projet, la Fondation Mablé Agbodan espère transformer la vie de ces femmes, en leur ouvrant la voie de l’indépendance économique et de la créativité artisanale.
« Quand une femme se lève, c’est toute une famille qui avance. Quand une femme apprend un métier, c’est toute une société qui progresse », a rappelé Mme Sophie Ekoué (présidente du Conseil d’Administration de la Fondation Mablé Agbodan). Elle a souligné que « l’appui de l’OIF va bien au-delà d’un soutien financier : il représente une marque de confiance et une reconnaissance du potentiel des femmes togolaises ».

Pour la Fondation, il ne s’agit pas seulement de transmettre des compétences techniques, mais aussi de renforcer la confiance en soi, l’autonomie et la dignité des participantes.
« Une femme formée et confiante devient une actrice de changement dans sa famille et dans la société », a précisé Mme Ekoué.
Des réalisations des bénéficiaires du projet – après quelques mois de formation – ont été exposées et vendues à la fin de la cérémonie.
Fondée en 2016, la Fondation Mablé Agbodan a pour but de contribuer à l’amélioration des conditions de vie socioéconomique des jeunes et des femmes, voire des communautés à la base en général, à travers la promotion des métiers d’art, du design et d’artisanat, dans l’optique de la valorisation des ressources locales et indigènes et dans une approche de développement humain durable.
Cette fondation est dirigée par Mme Mablé Agbodan, architecte d’intérieur de formation, designer et fondatrice du Club des Métiers d’Art et d’Artisanat.

Son seul rêve est de voir ces femmes « fières de leur parcours, autonomes et capables de subvenir à leurs besoins par elles-mêmes. Et surtout de contribuer par leurs compétences à créer un réseau d’artisanes créatrices de qualité au Togo ». FIN
Bernadette AYIBE
