
La Haute Autorité de prévention et de lutte contre la corruption et les infractions assimilées (HAPLUCIA) a célébré ce vendredi 11 Juillet 2025 à Lomé, la 9è édition de la Journée africaine de lutte contre la corruption, organisée chaque 11 juillet à l’échelle continentale.
Placée sous le thème « Promouvoir la dignité humaine dans la lutte contre la corruption », cette journée a été marquée par une conférence-débat réunissant autorités, experts, représentants d’institutions et membres de la société civile.
Deux communications ont marqué les échanges : la première a porté sur les efforts du Togo dans la mise en œuvre de la Convention de l’Union africaine sur la lutte contre la corruption et la seconde sur la place de la dignité humaine dans ce combat.
Dans son intervention à l’ouverture, le président de la Haute Autorité de prévention et de lutte contre la corruption et les infractions assimilées (HAPLUCIA), Aba Kimelabalou, a souligné que cette journée constitue un moment de réflexion et d’engagement renouvelé face à un fléau qui menace à la fois la gouvernance, le développement durable et les droits fondamentaux sur le continent.
« La corruption ne compromet pas seulement le développement, elle porte aussi atteinte à la dignité humaine. Il est donc essentiel de placer l’humain au centre de toutes les stratégies de lutte », a déclaré M. Kimelabalou, en s’appuyant sur la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples.
Un combat continental structuré
Instituée par l’Union africaine en 2017, la Journée africaine de lutte contre la corruption rappelle l’adoption, le 11 juillet 2003 à Maputo, de la Convention de l’Union africaine sur la prévention et la lutte contre la corruption (CUAPLC). Ratifiée aujourd’hui par 48 des 55 États membres, cette convention repose sur quatre piliers : prévention, incrimination, coopération internationale et création d’agences nationales anticorruption.

Selon le président de la HAPLUCIA, cette architecture juridique continentale s’est progressivement renforcée avec la mise en place de cadres institutionnels solides dans plusieurs pays, notamment à travers des agences spécialisées. Le Togo n’est pas en reste.
L’engagement du Togo réaffirmé
M. Kimelabalou a salué la vision politique du Président du Conseil, Faure Essozimna Gnassingbé, qui a érigé l’intégrité en priorité nationale. Plusieurs réformes ont été initiées en faveur de la transparence et de la bonne gouvernance, avec notamment la création ou le renforcement d’organes clés : la Cour des Comptes, les inspections générales d’État et des finances, l’OTR, la CENTIF, l’ARCOP, l’ITIE-Togo et la HAPLUCIA elle-même.
Plus récemment, la nouvelle constitution a consacré la Haute Autorité pour la transparence, l’intégrité de la vie publique et la lutte contre la corruption, confirmant la volonté de l’État togolais de bâtir une administration plus responsable.
Des résultats tangibles
Au titre des actions menées, la HAPLUCIA a mis en œuvre un Plan stratégique 2019–2023, mené plusieurs campagnes nationales de sensibilisation, formé des acteurs publics et privés, et publié une étude sur la perception et le coût de la corruption au Togo. L’institution a également élaboré une Stratégie nationale de prévention et de lutte contre la corruption, aujourd’hui document de référence.
Sur le volet répressif, 103 plaintes et dénonciations ont été enregistrées entre 2018 et 2025. En matière de coopération, la HAPLUCIA s’appuie sur un cadre de concertation national réunissant tous les acteurs de la lutte, mais également sur des partenariats régionaux et internationaux à travers le Réseau des institutions nationales de lutte contre la corruption en Afrique de l’Ouest (RINLCAO) et l’Association africaine des autorités anticorruption (AAACA).
Un message d’espoir et d’unité
À travers le thème de cette année, la HAPLUCIA souhaite remettre la dignité humaine au centre de la lutte.
« Promouvoir la dignité humaine, c’est refuser que les citoyens soient réduits à de simples objets de manipulation », a affirmé le président de l’institution.
Il a également rappelé l’importance pour les autorités chargées d’enquêtes, de respecter les droits fondamentaux des personnes poursuivies, conformément à la nouvelle constitution togolaise.
M. Kimelabalou a lancé un appel à la mobilisation collective, invitant toutes les composantes de la société, pouvoirs publics, secteur privé, médias, acteurs religieux à s’unir contre la corruption, dans une dynamique porteuse d’équité, de justice et de développement durable. FIN
Bernadette AYIBE