Togo : Ouverture de la 3ème conférence de l’APA pour une Afrique plus souveraine

Les participants..

La troisième conférence ministérielle de l’Alliance Politique Africaine (APA) a démarré ce lundi 2 Juin 2025 à Lomé, rencontre ouverte par le ministre togolais des Affaires étrangères, Robert Dussey.

Lancée en 2023 par le Togo, cette initiative vise à renforcer la voix de l’Afrique sur la scène internationale, dans un contexte mondial marqué par de profonds bouleversements géopolitiques.

Plusieurs ministres des Affaires étrangères et représentants diplomatiques de pays africains ont répondu présents. Tous partagent une ambition : construire une Afrique forte, unie, souveraine et moins dépendante des puissances étrangères.

Une Afrique qui parle d’une seule voix

L’APA, qui vient compléter les actions de l’Union africaine et des communautés économiques régionales, repose sur une idée simple : l’Afrique doit parler d’une seule voix et définir elle-même ses priorités. L’objectif est clair : permettre aux pays du continent de mieux peser dans les décisions mondiales, tout en affirmant leur souveraineté politique et diplomatique.

Le thème retenu pour cette édition est : « Place de l’Afrique dans un monde en mutation : enjeux d’un repositionnement stratégique et diplomatique ».

L’enjeu ? Réfléchir ensemble à la place que le continent peut et doit occuper dans un nouvel ordre mondial.

Réflexions collectives et stratégie panafricaine

Au programme, deux grandes sessions thématiques. La première porte sur l’autonomie stratégique de l’Afrique en matière de défense et de sécurité. Les dirigeants africains y échangeront leurs visions d’une sécurité collective, moins dépendante de l’extérieur.

La deuxième session s’intéressera aux relations entre l’Afrique et les BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud). Les discussions porteront sur les moyens pour l’Afrique de mieux se positionner face à ces grandes puissances et d’influencer davantage la gouvernance mondiale.

Un tournant géopolitique

Pour le ministre togolais des Affaires étrangères, Robert Dussey, le moment est crucial : « L’Afrique doit revoir qualitativement et significativement sa relation avec le reste du monde pour une meilleure représentativité dans les institutions multilatérales et une participation plus équitable à la gouvernance mondiale », a-t-il déclaré.

Selon lui, les anciennes influences diminuent peu à peu, mais de nouveaux partenaires émergent avec des intérêts divergents. Cela crée des tensions qui fragilisent l’Afrique.

Pourtant, ces bouleversements peuvent aussi ouvrir des opportunités : «Il y a des raisons favorables à de grands changements. Le moment est propice», a-t-il ajouté.

Le Togo en première ligne

Avec cette conférence, Lomé confirme son rôle central dans les débats géopolitiques africains. La vision portée par le président du Conseil Faure Gnassingbé s’inscrit dans une dynamique de repositionnement stratégique du continent, pour une Afrique plus indépendante et actrice de son avenir.

Depuis son lancement, l’APA veut incarner un espace de réflexion panafricain, sans langue de bois, avec l’ambition de bâtir un véritable pôle politique africain, souverain et résilient.

Pour mémoire, la première conférence s’était tenue à Lomé en mai 2023, la deuxième à Bamako en mars 2024. À chaque rencontre, les participants ont échangé sur des sujets clés comme la souveraineté, le panafricanisme ou la lutte contre le terrorisme.

La conférence de Lomé s’achèvera avec une restitution des travaux et une allocution de clôture du ministre togolais des Affaires étrangères. FIN

Bernadette AYIBE