Littérature : « Femmes rebelles », troisième roman de Dr Nikabou Gmakagni, officiellement lancé à Lomé

Dr Nikabou Gmakagni

Dr Nikabou Gmakagni a lancé vendredi à l’auditorium de l’Université de Lomé, « Femmes rebelles », son troisième roman paru en août 2023 aux éditions Vérone à Paris.

« Femmes rebelles », est un roman philosophique d’une centaine de pages, qui à travers l’histoire rocambolesque d’un couple insolite, dénoncent certains faits de notre société.

En magnifiant la beauté de la femme africaine, l’auteur épingle les « femmes rebelles », ces femmes qu’il qualifie « d’hippopotames », qui par la dépigmentation de leur peau, renient leur nature.

Dr Nikabou Gmakagni pointe surtout du doigt, cette industrie cosmétique qui prospère aujourd’hui à ciel ouvert sans un réel contrôle des pouvoirs publics. Ces grandes sociétés déversent sur le marché, des produits éclaircissants, qui constituent de nos jours un véritable problème de santé publique.

En mettant en scène les principaux personnages comme Ado et sa femme Mémé Falah et une de ses nombreuses maîtresses Mashé (collègue de Mémé Falah), l’auteur incrimine aussi les tromperies, les trahisons et les pratiques dévalorisantes qui caractérisent la vie de certains couples.

« Je n’ai pas utilisé le mot rebelle au sens premier du terme, je l’ai utilisé au sens sociologique, philosophique c’est-à-dire à dire une femme qui n’est pas contente de ce que le créateur Dieu a voulu pour elle et voudrait défier la nature en se dépigmentant la peau pour devenir claire et ressembler à la race blanche. C’est une façon de dénoncer la manière dont les africains se déprécient, se déconsidèrent et ne sont pas fiers d’eux-mêmes », a expliqué Dr Nikabou Gmakagni.

« En dépigmentant votre peau, c’est que vous la renier. Femmes rebelles, c’est aussi ces femmes qui passent par tous moyens y compris des moyens immoraux pour arriver à leurs propres fins en vendant soit leur peau, ou en vendant la calomnie, le mensonge pour assouvir leur ambition. Cet ouvrage met en lumière le fait que dans nos sociétés africaines, nos valeurs meurent. Nous avons ouvert les portes à d’autres civilisations qui détruisent notre civilisation », a-t-il souligné.

« Au-delà de la fiction, c’est un roman philosophique dans le sens où il invite les africains à prendre conscience de leur situation, situation que je qualifie de servitude volontaire. Nous voulons éveiller la conscience des africains à la prise en charge de soi-même. Les africains doivent prendre en main leur destin. Notre émancipation ne viendra pas d’ailleurs », a-t-il ajouté.

C’est le troisième roman de l’auteur après « Watain » (2014) et « Ces fous de la religion » (2016) publiés aux éditions Vérone à Paris.

Africaniste convaincu, le romancier puise souvent ses inspirations dans la sève culturelle Bassar qui l’a abreuvé depuis son enfance au Grand Bassar.

Rappelons que Nikabou Gmakagni est Docteur ès Lettres et Sciences Humaines, spécialité sémiologie. Il est l’actuel directeur de la communication de la Compagnie d’Énergie Électrique du Togo (CEET). FIN

Junior AUREL