FESMA : Les rideaux tombés sur la première étape nationale du Festival à Kara

La table d'honneur, à l'ouverture des activités samedi au Palais des congrès

Les rideaux sont tombés samedi à Kara (environ 420 km au nord de Lomé) sur la première étape nationale du Festival international La Marmite (FESMA), après deux jours activités, a constaté le correspondant de l’Agence Savoir News.

Événement qui valorise la cuisine togolaise et africaine, ce festival en est à sa deuxième édition, avec pour thème général: ‘ »Cuisine et ODD : repenser la culture, le partage et la consommation des aliments ». Il est organisé par l’Agence Focus Yakou, en partenariat avec l’ONG OADEL (Organisation pour l’Alimentation et le Développement Local).

Les festivités ont démarré vendredi soir à la Place de la Victoire par la projection d’un film qui rend hommage aux « Mamans marmites », ces dames qui sont parties pour la plupart de rien et qui ont réussi leur vie, grâce à leur travail. Cette projection a été suivie de débats houleux.

Samedi, les activités ont connu la participation du ministre des enseignements primaire, secondaire, technique et de l’artisanat Komla Dodzi Kokoroko et du Préfet de la Kozah, le colonel Hemou Badibaou Bakali.

Vue partielle de l’assistance, lors de la conférence

Des enseignants-chercheurs, des boulangers et boulangères, des chefs services régionaux de la Kara et plusieurs étudiants de l’Université de Kara étaient également à cette +fête+ qui célèbre le savoir-faire local ainsi que les saveurs et traditions africaines, et promeut les producteurs locaux, ainsi que tous les acteurs de l’écosystème, de la ferme à l’assiette.

La journée a été marquée par plusieurs activités notamment la dégustation du pain local fait à base du soja, du sorgho et du manioc, une conférence sur la thématique : « Les pains locaux : défis et perspectives », ainsi qu’une table ronde sur le thème : « un plat togolais au patrimoine mondial de l’UNESCO: quels atouts ».

« Aujourd’hui, un certain nombre de réalités montrent que si nos pays africains ne font pas l’effort pour produire et consommer local, nous allons vers notre perte. Avec la guerre entre la Russie et l’Ukraine, nous nous sommes brusquement réveillés et confrontés à cette réalité, que nous ne sommes pas souverains sur le plan alimentaire en l’occurrence en matière de farine du blé », a souligné Yao Tata Ametoenyenou  (directeur exécutif de l’OADEL).

« On a même pensé que, si on n’importe pas de la farine de blé, on ne pourra pas manger du pain chez nous, alors qu’il y a des alternatives : on peut utiliser les produits agricoles locaux pour produire du pain. Malheureusement le secteur du pain au Togo est confronté à beaucoup de difficultés », a-t-il déploré.

Il faut comprendre, a-t-il poursuivi, que le blé est en réalité produit pour sa quantité et sa valeur économique, beaucoup plus que pour sa qualité.

Le ministre Kokoroko et le préfet de la Kozah, lors de la conférence

« Nous devons revoir donc notre manière de produire désormais le pain pour que ce pain ait beaucoup plus de nutriments pour notre organisme. Et le pain local à base de soja, de sorgho ou de manioc est une bonne alternative », a conseillé M. Ametoenyenou.

Deuxième édition, beaucoup d’innovations

FESMA est un évènement socio-culturel qui vise à promouvoir les saveurs et les traditions africaines à travers la valorisation des produits locaux et des richesses culinaires togolaises et africaines.

« Nous sommes à la deuxième édition et il y a eu beaucoup d’innovations notamment une démarche inclusive, en démocratisant davantage cette initiative dont la première édition s’est déroulée essentiellement à Lomé. Alors, la démocratisation a voulu que les activités soient organisées un peu partout sur le territoire national. Donc cette volonté s’est matérialisée ce week-end par notre présence dans la région de la Kara », a indiqué Jean-Paul Agboh-Ahouélété, Directeur général de Focus Yakou et commissaire du FESMA.

« Ce festival est un évènement socio-culturel qui a pour ambition de promouvoir les chaîne de valeur de la femme à l’assiette. Il s’agit de promouvoir la richesse et la qualité culinaire togolaise et au-delà du Togo, de toute l’Afrique », a-t-il ajouté.

Après Kara, d’autres villes (Sokodé, Atakpamé, Aného) vont également accueillir l’événement avant l’étape finale de Lomé du 26 avril au 7 mai. FIN

De Kara Peter MALOUMBA pour Savoir News