Grâce au PASA: Les coopératives piscicoles de la commune 3 de Kloto peuvent désormais se procurer des alevins de l’Ong CADR (REPORTAGE)

M. Kumessi, donnant à manger aux alevins

Située à 300 m d’altitude sur la montagne de Kouma/13 kilomètres au nord-ouest de Kpalimé, l’ONG Centre d’Action pour le Développement Rural (CADR) s’est spécialisée dans l’agro écologie à travers l’adoption des pratiques appropriées et responsables de production agricole que ce soit au niveau de l’agriculture et de l’élevage ainsi que la promotion et la valorisation des ressources naturelles dans le canton de Kouma.

Avec cette expérience, l’ONG accompagne et appuie les communautés à travers la promotion de la pisciculture, notamment les coopératives de production de tilapia à savoir : la coopérative Espoir de Kouma Adamé et Bienvenue de Kouma Apoti dans l’installation de leurs étangs piscicoles.

Ces coopératives accompagnées, ont eu à éprouver des difficultés de production dues essentiellement à l’indisponibilité des alevins et à leurs qualités.

Il s’est avéré que, les alevins acquis ne sont vraiment pas adaptés aux réalités sur le terrain. Il s’agit essentiellement des alevins des deux sexes, ce qui fait qu’après quelques mois de conduite, l’étang devient surpeuplé compliquant l’alimentation et la croissance et le résultat attendu était déjà faussé.

C’est face à ces difficultés, que l’ONG CADR a initié un projet de production des alevins sur son site agro écologique, grâce au financement du PASA.

« Nous avions pensé que si nous-mêmes nous produisons nos propres alevins  sur la montagne, nous pouvons constituer un noyau d’alimentation de production en alevins non seulement dans la commune de Kloto 3, mais aussi dans le grand Kloto et pourquoi pas en dehors de Kloto. Ce qui nous a poussés à mettre en place cette écloserie de production d’alevins, acquise grâce au financement du PASA », a expliqué Kumessi Yawovi Evénunye (promoteur et directeur de l’ONG CADR).

Les activités de ce projet ont consisté en la construction des bacs d’alevinage, à l’acquisition du matériel du travail, à la préparation d’aliments, au croisement des géniteurs et au sexage hormonal. Ce qui a abouti plus à la livraison des alevins aux coopératives.

Fini la difficulté d’approvisionnement des fermes piscicoles de la préfecture

« Avec cette écloserie, fini la difficulté d’approvisionnement des fermes piscicoles de la préfecture de Kloto, et des préfectures voisines », a précisé le directeur de CADR.

« Aujourd’hui nous avons quatre bacs d’alevinage qui nous servent de production d’alevins et actuellement nous avons une production de près de 8.000 alevins dont le sexage sera fait dans les prochains jours et vendus aux clients et aussi à nos coopératives qui en ont besoin », a précisé M. Kumessi.

Aucune œuvre humaine ne pouvant pas se faire sans difficultés, M. Kumessi rencontre également des difficultés dans la mise en place de cette écloserie.

Il s’agit d’abord des difficultés d’accès sur le site, car il est situé sur une pente de montagne. L’autre difficulté est le manque de financement.

Un bac d’alevins

« Nous voulons encore un peu plus de financement pour construire des bacs au cas où nous aurions beaucoup d’alevins que nous ne pourrons pas à écouler sur le marché, que nous-mêmes à partir de l’élevage en bac, continuons la production proprement dite de tilapia jusqu’à la maturité pour la vente ».

« Ce qui veut dire que nous ferons nous-mêmes concomitamment la production d’alevins ainsi que la production et la commercialisation de tilapia », a souhaité M. Kumessi.

Cette activité de production d’alevins a un impact sur le plan économique, car  elle contribue à la promotion de l’économie rurale surtout en matière d’agriculture.

« Nous croyons que les investissements qui ont été faits contribueront un tant soit peu à relever l’économie d’abord locale parce qu’il y a des emplois qui sont créés. Nos producteurs qui, autrefois faisaient des kilomètres pour se procurer des alevins avec tous les risques, peuvent maintenant réaliser des bénéfices en les achetant sur place dans notre ferme », s’est réjoui le promoteur.

Il y a aussi des femmes qui prennent ces alevins pour les commercialiser, ce qui constitue une promotion des activités génératrices dans le milieu susceptibles de leur procurer des revenus.

Référence en matière de production d’alevins

Avec trois employés permanents et une quinzaine d’emplois indirects,  le directeur du CADR ambitionne de faire de ce centre, une référence en matière de production des alevins dans le milieu.

« Nous voulons par ce succès, servir de vitrine pour attirer les projets et les programmes vers la commune Kloto 3 nouvellement créée », a poursuivi M. Kumessi

En terme de perspectives d’avenir, CADR se propose d’installer un centre de formation des jeunes en entrepreneuriat agricole pour amener les jeunes qui s’intéressent au métier de la terre à venir y apprendre les différentes techniques dans les domaines liés à l’agriculture.

« Aujourd’hui, les jeunes et les parents se sont jetés dans l’agriculture à partir des bases élémentaires reçues de leurs parents et ancêtres. Donc, il n’y a aucune amélioration dans ce qu’ils font. Mais aujourd’hui, nous sommes confrontés aux aléas du changement climatique. Par rapport à cela, il va falloir que les jeunes se réorientent par rapport au contexte actuel de changement climatique. Ce qui nous pousse à mettre en place dans un avenir proche, un centre de formation pratique de trois à six ou neuf mois pour renforcer les capacités des apprenants dans le domaine », a indiqué M. Kumessi.

M. Kumessi inspecte ses bacs

Après cette période de formation, le jeune sortira aguerri pour travailler de manière professionnelle la terre, a-t-il conclu.

En dehors de la production d’alevins, l’ONG CADR dispose également des sites apicoles, des unités de production de champignons, d’élevage de porcs, de lapins et des unités de production de poulets locaux. Toutes ces installations initiées pour des buts pédagogiques, ont permis de créer de l’emploi.

Aussi M. Kumessi sollicite l’appui et l’accompagnement des partenaires et des bonnes volontés pour rendre réelle leur vision : faire des milieux ruraux, des milieux prospères.

C’est donc sur ce site de démonstration et de formation de 3 hectares, que se réalisent des expériences en matière d’agro écologie, de production agricole responsable. C’est également là que sont formés les producteurs dénommés +producteurs verts, parce qu’ils tiennent compte de l’environnement dans la production et le développent des systèmes de fertilisation biologique et de compostage.

Toutes ces expériences se font sur le site avec les membres de l’ONG ensuite avec les producteurs avant leurs vulgarisation. FIN

De Kpalimé, Bolassi ATCHINAKLE