Crise/Dialogue: L’évêque du diocèse de Dapaong invite la classe politique à une rencontre « rapide et dépassionnée »

Mgr Dominique Banlène Guigbile, Évêque du diocèse catholique de Dapaong (localité située à plus de 660 km au nord de Lomé) a invité dimanche nuit, la classe politique à une rencontre « rapide et dépassionnée » pour mettre fin à la crise qui secoue le pays depuis plus de quatre mois.

« Que soit rapidement organisé au Togo, une rencontre dépassionnée entre le pouvoir et l’opposition politique, une rencontre sincère et responsable devant l’histoire, une rencontre qui conduise vers une solution consensuelle et durable pour mettre fin à la crise », a dit en substance le Prélat dans son homélie de la messe qu’il célébrait la nuit du 24 décembre à la cathédrale Charles Lwaga.

Cette messe de minuit à laquelle participait plusieurs centaines de fidèles de Dapaong était retransmise en direct sur une radio locale, Radio Maria.

Mgr Dominique Banlène Guigbile a convié les fidèles à intensifier les prières de supplication et d’intercession pour que le Seigneur touche enfin le cœur des uns et des autres.

Il a également expliqué le mystère de Noël, affirmant que Dieu est entré dans l’histoire humaine de façon surprenante et paradoxale, car né dans une mangeoire presque inconnue.

Noël n’est pas une fête réservée aux enfants comme tentent d’affirmer certains, mais une fête de tous, a-t-il précisé.

Le Togo est fortement secoué depuis août dernier par une nouvelle crise avec des manifestations à répétition de ce regroupement de 14 partis politiques de l’opposition qui exige notamment le retour à la Constitution originelle de 1992, la révision du cadre électoral et l’instauration du droit de vote des togolais de l’étranger.

Elle réclame également la libération de toutes les personnes incarcérées dans le cadre des manifestations. Certains leaders de ce regroupement exigent aussi le départ du président Faure Gnassingbé.

Le dialogue annoncé depuis plusieurs semaines par le gouvernement, peine à démarrer.

L’opposition exige des « mesures d’apaisement » (notamment la libération de toutes les personnes arrêtées dans la foulée des manifestations et celles détenues dans l’affaire des incendies des marchés) avant d’aller à la table de négociation.

L’autre sérieux problème : la médiation. L’opposition exige un dialogue en présence d’une médiation notamment celle déjà entamée par le Ghana et la Guinée, ce qui n’est pas du goût du gouvernement pour qui, aucun médiateur n’est pour le moment désigné. FIN

De Dapaong, Djibril KEROL

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