Mandats présidentiels/Sortie de Faure Gnassingbé : Déclaration « extrêmement grave en démocratie, il se trompe » (Mme Adjamagbo-Johnson)

La récente déclaration du président Faure Gnassingbé sur l’épineuse question de la limitation des mandats présidentiels en Afrique, est « extrêmement grave en démocratie », a estimé ce jeudi Mme Brigitte Adjamagbo Johnson, affirmant que le n°1 togolais se « trompe ».

Dans une interview accordée à la Deutsche Welle, Faure Gnassingbé a suggéré qu’un « débat » soit ouvert « sans tabou et sans arrière-pensée » entre les intellectuels et universitaires africains sur l’épineuse question de la limitation des mandats présidentiels en Afrique.

« Mon souhait en tant qu’africain, c’est que ce débat soit mené par nos intellectuels, des universitaires, qu’ils puissent nous donner des pistes de réflexion », avait-il souligné.

« Je crois que l’Afrique regorge aujourd’hui d’intellectuels, d’universitaires et d’une société civile assez dynamiques qui peuvent mener ce débat », avait-il ajouté.

« Je trouve que c’est extrêmement grave en démocratie, ce qu’il vient de dire. On a besoin que les intellectuels s’impliquent dans le débat politique. Mais dire que c’est l’élite qui doit décider pour le peuple, je pense que le chef de l’Etat se trompe », a martelé sur radio victoire Fm, Mme Adjamagbo Johnson, présidente du Combat pour l’Alternance Politique (CAP 2015, regroupement de quatre partis de l’opposition).

« Peut être qu’il s’est dit qu’il sera facile pour lui de manipuler ces universitaires. Dans tous les cas, ça doit être plus facile à manipuler que de manipuler tout un peuple », a-t-elle poursuivi.

Pour elle, les déclarations de Faure Gnassingbé ne sont pas loin de celles, de celui qui « veut s’éterniser au pouvoir ».

« Nous devons redoubler d’ardeur et de vigilance. Il faut une mobilisation. Nous voulons les réformes pour qu’il y ait alternance dans ce pays », a-t-elle vociféré.

« C’est un véritable défi qui vient d’être lancé au peuple. On va changer de stratégie », a ajouté Mme Adjamagbo-Johnson.

Au Togo, le mandat présidentiel n’est pas limité, selon la constitution. Entamées peu avant la présidentielle d’avril 2015, les discussions entre le pouvoir et l’opposition au Parlement en vue d’opérer des réformes constitutionnelles et institutionnelles n’ont rien donné.

Ces dernières semaines, CAP 2015 s’est de nouveau lancé dans une série de manifestations de rues, afin d’exercer une pression sur le pouvoir. FIN

Junior AUREL

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