El Hadj Alfasa-Kondo Dialigah: « Les choses commencent à rentrer dans l’ordre, les voies publiques seront bien dégagées et il n’y aura plus d’accidents »

Tous les syndicats des conducteurs routiers de la ville de Kpalimé (environ 120 km au nord de Lomé), dans la préfecture de Kloto, regroupés au sein de l’Union des Syndicats des Conducteurs Routiers du Togo (USYCORT) ont ouvert mardi dernier la « chasse » aux conducteurs et transporteurs qui ne respectent pas les textes qui régissent leur profession. Pourquoi une telle opération? Comment se déroule-t-elle? Quelles sanctions réservées aux récidivistes? El Hadj Alfasa-Kondo Dialigah, le président de l’USYCORT répond dans une interview exclusive à l’Agence Savoir News.

Savoir News : Présentez-vous à nos lecteurs.

R:

Je me nomme El Hadj Alfasa-Kondo Dialigah. Je suis le président de l’USYCORT, Section du grand Kloto.

Q : Depuis mardi, vous avez déclenché une « guerre » contre les gares routières sauvages. Pourquoi?

R : Vous êtes un bon observateur et vous avez sûrement fait le constat. Nous avons commencé par sillonner les routes Kpalimé-Lomé et Kpalimé-Atakpamé pour remettre de l’ordre dans la maison. Les conducteurs ne respectent plus les règles qui régissent notre profession. Les conducteurs du grand Kloto ont créé des gares routières sauvages à certains endroits: rond- point Texaco- rond point Fan Milk- carrefour Fiokomé et à la place de l’indépendance communément appelée « monument aux morts ». Nous avons constaté depuis un certain temps que, contrairement à certains conducteurs que nous appelons « les bons élèves », qui viennent payer les tickets et prendre le tour à la gare routière de Kpalimé, d’autres conducteurs, « les mauvais élèves » ne viennent jamais à la grande station de Kpalimé pour charger les passagers et les bagages.

Ils chargent des passagers dans ces gares routières sauvages, ne payent pas de tickets et font des aller- retour et gagnent de l’argent tandis que « les bons élèves » sont à la station et attendent en vain les clients sans rien gagner dans la journée.

C’est comme si nous qui sommes les responsables des syndicats, nous ne connaissons pas notre travail. Jusqu’à nouvel ordre, toutes les voitures seront parquées à la station afin que chacun puisse trouver son gagne pain. Cela permettra aussi aux passagers de prendre le bus à la station pour leur sécurité. Cette disposition permettra également d’éviter les surcharges et les pertes de colis. Ces conducteurs obstruaient et occupaient les voies publiques. Maintenant, les choses commencent à rentrer dans l’ordre, les voies publiques seront bien dégagées et il n’y aura plus d’accidents.

Q : Comment se déroule l’opération ? Et quelles sont les difficultés que vous rencontrez sur le terrain

R ous avons bien commencé ces contrôles et tout se passe bien. Cependant nous rencontrons des problèmes sur le terrain. Ils existent des conducteurs qui font la sourde oreille. On dit souvent que les oreilles ne sont jamais plus grosses et plus longues que la tête. Nous sommes entrain et nous espérons que tout ira pour le mieux

Q : Ce n’est pas la première fois que vous venez une telle opération et la situation se répète. Comment expliquez-vous cela? Est-ce une faiblesse de votre part ?

R : Vous n’avez pas menti. Comme le contrôle n’est pas régulier et fréquent tous les jours, ces conducteurs reviennent dans ces gares routières sauvages pour opérer leur forfaiture. Mais cette fois- ci, nous serons sur le terrain, même les dimanches pour continuer le contrôle. Il y a trop de désordre à Kpalimé, qui est une ville touristique. Les étrangers et les blancs viennent régulièrement et fréquemment à Kpalimé. Au bord des routes, les chauffeurs et leurs apprentis attrapent des passagers et leurs bagages sur des taxi-moto. Certains passagers tombent et se blessent. D’autres perdent leurs bagages. C’est un grand désordre, et c’est ce que nous refusons.

Q : Quelles sanctions infligez- vous à ces conducteurs que vous attrapez?

R : Si votre enfant a déféqué sur vos cuisses, vous n’allez pas prendre un couteau pour le ramasser. Nous avons décidé de ne pas trop les pénaliser. Si nous arrêtons un contrevenant nous lui demandons de payer une petite amande. Nous faisons tout possible pour que les amandes ne les dépassent pas. Mais, les voitures des récidivistes seront envoyées en fourrière à la station jusqu’au soir. S’ils persistent et s’entêtent toujours, nous allons durcir le ton et eux-mêmes comprendront.

Q : Est- ce que les plus hautes autorités sont informées de ces actions que vous venez? Si oui, quelle aide vous apportent-elles pour vous faciliter le travail ?

R : Le gouvernement est bel et bien au courant de notre opération. Le gouvernement nous a rassuré qu’il nous enverra bientôt des gendarmes, des policiers et des gardiens de préfecture pour nous aider à faire convenablement le travail. Tous les conducteurs qui vont enfreindre à la loi, seront sévèrement punis.

Q : Quelles stratégies allez-vous mettre en place pour contrecarrer les récidives et les brebis galeux ?

R : Aux grands maux, les grands remèdes. Cette fois-ci nous, allons prendre les taureaux par les cornes. Ces conducteurs ont mille et un moyens pour commettre leur forfaiture. Ils mettent des passagers sur des taxi-motos, lorsque ces derniers dépassent nos bouchons, ils les transportent. Nous avons négocié et collaboré avec nos collègues de la préfecture d’Agou. Nous travaillerons ensemble au niveau de la douane qui se trouve à Notsèmonou (environs 90 km au Nord de Lomé), dans la préfecture d’Agou. Nous sommes décidés à les chasser, traquer et les déloger. Nous pensons que notre stratégie marchera. Et si ce n’est pas le cas, nous utiliserons d’autres méthodes.

Q : Quels messages et quels conseils avez-vous à l’endroit des conducteurs, chauffeurs et transporteurs ?

R : Je les remercie pour leur bravoure et leur bonne compréhension. Je les encourage et les invite à faire preuve de bonne foi et de professionnalisme. Je les invite à être un bon et un honnête citoyen, à respecter les textes en vigueur et les décisions de nos supérieurs. Les choses ont changé et ça ne sera plus comme avant où chacun fait ce qui lui plaît. Je les exhorte à plus de sacrifices et de franche collaboration pour assainir le secteur du transport routier dans le grand Kloto. FIN

De Kpalimé, Maestro Mensah ASSOGBAGUE

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