La CVJR à la rencontre de la Diaspora au Ghana, débats « francs et parfois virils »

Dans le cadre du plaidoyer et de la mobilisation sociale à l’appui de son mandat, la Commission Vérité, Justice et Réconciliation (CVJR) a initié et réalisé une mission de contact auprès de la diaspora togolaise au Ghana du 7 au 11 juillet dernier, a appris mardi l’Agence Savoir News auprès de ladite Commission.

Conduite par la vice-présidente de la CVJR Mme Kissem Tchangai-Walla, la délégation comprenait Mme Claudine Kpondo-Ahyanyo (membre de la CVJR) et MM. Boona Kétéhouli et Ogamo Bagnan respectivement, 2e rapporteur et membre de la CVJR, assistés par deux membres du staff technique.

L’objectif de cette activité est d’impliquer la diaspora dans le processus de Réconciliation en évaluant ses attentes et en recueillant par interview directe, les dépositions des Togolais vivant à l’étranger.

A l’étape d’Accra, comme en Belgique, en Allemagne, en France, au Canada aux Etats-Unis d’Amérique et au Bénin, outre les rencontres protocolaires, les membres de la délégations ont échangé avec la diaspora et recueilli les témoignages relatifs aux faits de violences électorales et de violations des droits de l’homme qui ont conduit des Togolais à faire le choix de l’exil, indique une note de la CVJR dont Savoir News a obtenu copie.

« Le samedi 9 juillet dernier, la salle de conférence du Sun Lodge d’Accra était trop petite pour accueillir le flot des Togolais venus écouter les échanges consacrés au mandat de la CVJR, à son bilan et aux enjeux des dépositions. La franchise des débats parfois virils a permis de noter que même si des réserves ont été émises sur le fondement même du processus, les togolais de la Diaspora sont conscients que la tension a trop duré au moment où des crispations liées au contexte sociopolitique sont encre notables », précise le texte.

« Par ailleurs, les Togolais de la diaspora du Ghana ont de grandes attentes: fin de l’impunité, réparations, repentir des auteurs présumés, obtention du droit de vote à l’extérieur, tourner la page du passé pour mobiliser les énergies à quoi faire pour permettre au pays de sortir de la longue crise qu’il subie et dont les effets pervers ne sont plus à démontrer … « , poursuit la note.

La délégation de la CVJR rencontrera la diaspora togolaise au Burkina Faso du 14 au 18 juillet prochain. Mais attendant, la Commission continue de mettre en œuvre la phase des investigations.

La phase opérationnelle des investigations fait suite à celle du recueil et de l’analyse des dépositions. Les investigations sont une phase consacrée aux recherches ou/et expertises approfondies qui permettent d’analyser les allégations ou les déclarations des victimes, des témoins et des auteurs présumés recueillis lors des dépositions.

Rappelons que la CVJR est l’émanation d’un processus lié à la quête de la concorde nationale susceptible de permettre au Togo de panser les séquelles de ses développements historiques conflictuels.

Elle a pour mission de déterminer, à travers un rapport circonstancié et détaillé, les causes, l’étendue et les conséquences des violations des droits de l’Homme et les violences qui ont secoué les fondements de la communauté togolaise de 1958 à 2005.

Elle doit, in fine, proposer des mesures susceptibles de favoriser le pardon et la Réconciliation.

Le Togo a été secoué par une série de violences, notamment lors des scrutins présidentiels.

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