Affaire/Écoutes téléphoniques : « Pratique honteuse et ignominieuse » (Prof David Dosseh)

David Dosseh, lors d’une manifestation du FCTD à Lomé.

Prof. David Dosseh, porte-parole du Front Citoyen Togo Debout (FCTD), a qualifié de « pratique honteuse et ignominieuse », l’affaire d’écoutes téléphoniques au Togo, révélations faites par les quotidiens français Le Monde et britannique The Guardian, dans une enquête publiée lundi.

Des « opposants » et autres personnalités très critiques vis-à-vis du pouvoir seraient ciblés par un « logiciel espion » en matière d’écoutes téléphoniques, selon les deux journaux.

Il s’agit d’un « logiciel espion très sophistiqué dénommé Pegasus. Une arme numérique développée et vendue aux États par la société israélienne NSO Group qui permet, dans sa version basique, notamment de géolocaliser la victime, lire ses messages et ses courriels, voire d’activer le micro et la caméra de son téléphone ».

« Ce sentiment d’être suivi, ne date pas d’aujourd’hui. Beaucoup de togolais ont cette crainte quelque part en eux, d’être suivis, d’être épiés surtout quand on est acteur de la société civile ou opposant », a souligné David Dosseh, interrogé par l’Agence Savoir News.

« Cela ne fait que confirmer ou apporter des éléments matériels sur une situation que beaucoup soupçonnaient. Au Togo, il est de notoriété qu’il faut toujours savoir qu’on peut être mis sur écoute parce que nous sommes dans un Etat policier qui use et abuse de l’espionnage envers ses propres citoyens », a-t-il dénoncé.

« Pour nous, ce n’est pas quelque chose de nouveau. Cela ne doit pas nous empêcher d’avancer dans la lutte et de faire changer les choses. L’objectif est de faire en sorte que le Togo de demain soit différent du Togo d’aujourd’hui et que ce genre de pratique honteuse ignominieuse cesse définitivement dans notre pays », a ajouté Prof. Dosseh.

Officiellement, le logiciel est destiné à la lutte contre le terrorisme et la grande criminalité, soulignent les deux journaux.

Au Togo, il serait utilisé « contre des religieux catholiques, des militants de la société civile et des politiciens de l’opposition (…) », précise l’enquête.

L’une des victimes citées par l’enquête: Mgr Benoît Alowonou (Evêque de Kpalimé et président de la Conférence des Evêques du Togo). FIN

Junior AUREL