L’automédication: Une « vitamine » de l’auto-intoxication

« Ce n’est qu’un léger mal de tête, de simples maux de ventre, une simple fatigue : ce comprimé peut me soulager »… Face aux problèmes de santé mineurs, nombreux sont ceux qui avouent recourir à l’automédication.

Au Togo, c’est une pratique très récurrente qui est malheureusement à la base de graves maladies. A cet égard, elle peut donc être considérée comme une « vitamine » de l’auto-intoxication.

L’automédication ou l’auto-prescription, est une pratique qui consiste à se procurer un médicament sans l’avis préalable d’un docteur ou d’un pharmacien. Selon une récente étude des enseignants de la Faculté des Sciences de la Santé de l’Université de Lomé publiée dans le journal de la recherche scientifique de l’Université de Lomé, le taux de prévalence de l’automédication est estimé à 80,28%.

 

Lire aussi : Les conseils de Dr Marius Flatin, médecin ORL, chirurgien cervico-facial

 

Les médicaments les plus usités

Trois types de médicaments sont les plus usités sans l’avis d’un professionnel de la santé : les antalgiques (64,76%), les antipaludiques (41,66%) et les antibiotiques (33,88%), affichent les résultats de cette étude. Des données qui d’ailleurs sont à l’image des propos recueillis sur le phénomène.

« La plupart du temps, c’est juste amoxicilline que j’achète pour soigner les infections », confie Marius, agent de sécurité.

« Souvent quand le paludisme n’est pas trop grave, avec Efpac, je suis vite soulager », justifie de son côté, Émilie, secrétaire dans une structure de microfinance.

Pour justifier l’automédication, les raisons souvent évoquées ne sont autres que la connaissance de la maladie, l’ignorance de sa gravité et le manque de moyen.

 

Privilégier sa poche au détriment de sa santé ?

Une chose est de savoir que la santé n’a pas de prix. Dès l’apparition des premiers signes de maladies, l’on se rue vers les médicaments sans ordonnance. Si on pense que l’automédication est un remède miracle, ses répercussions ne sont pas moindres. Elle peut conduire à des Accidents vasculaires cérébraux (AVC), des insuffisances rénales, aux troubles neurologiques, à des hépatites médicamenteuses.

 

L’automédication n’est pas synonyme de médicament de rue

« En ce qui me concerne, je ne pratique pas l’automédication. J’achète tout mes médicaments en pharmacie. La plupart du temps, puisque je maîtrise les symptômes, je vais juste chercher les produits en pharmacie », a laissé entendre une dame interrogée sur l’automédication.

En réalité, l’automédication ne concerne pas que ceux qui prennent des médicaments de la rue. Une fois que nous prenons un médicament de notre plein gré croyant que c’est juste un mal passager : c’est de l’automédication.

Mêmes les pastilles contre la toux, mal de tête etc… achetées à la pharmacie sans avis préalable d’un médecin ou d’un pharmacien, est aussi de l’automédication comme l’a réitéré un médecin : « c’est l’une des plus grandes erreurs que nous constatons. L’automédication, c’est lorsque le patient se procure des produits sans l’avis d’un professionnel de la santé. Que ce soit en pharmacie ou au bord de la route, si ce n’est pas sous conseil du médecin ou pharmacien, c’est de l’automédication ».

 

L’automédication contribue à l’auto-intoxication

Cette pratique tristement célèbre, est assimilable à une vitamine. Elle contribue énormément à l’auto-intoxication. Ainsi, les résistances microbiennes acquises envers les médicaments, les accidents médicamenteux, les interactions médicamenteuses non bénéfiques, la pharmacodépendance et la toxicomanie sont nourries et fortifiées par l’automédication.

Loin d’être un prétexte pour renflouer les caisses des hôpitaux et des pharmacies, la lutte contre l’automédication cherche à préserver des vies.

Cette pratique étant une vitamine de l’auto-intoxication, la proscrire, c’est s’abstenir de contribuer à sa propre destruction.

Toutefois, l’automédication responsable préconisée par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) pour désengorger les structures sanitaires n’est pas à confondre avec l’automédication en elle-même. Attention, l’automédication tue !!! FIN

Yolande SOKPOH

savoirnews, une équipe jeune et dynamique