Contractualisation des formations sanitaires publiques : Une expérience qui fait ses preuves au Togo

Prof Moustapha Mijiyawa

Démarrée en juin 2017 à Atakpamé puis à Blitta, la contractualisation des centres de santé publics du Togo à la suite des phases pilotes, s’étend aujourd’hui à sept centres de santé sur toute l’étendue du territoire national (Dapaong, Kara, Blitta, Sokodé, Atakpamé, Siou, Lomé).

L’approche contractuelle dans les hôpitaux publics togolais est l’une des réformes amorcées dans le  secteur de la santé et devant aboutir à la mise en place d’un système de santé de base robuste et résilient.

Que ce soit au CHR Atakpamé, Sokodé, Dapaong, au CHP Blitta, au CHU Kara, au CHU Sylvanus  Olympio, au CMS Siou, l’approche contractuelle a fait ses preuves quelques mois seulement après sa mise en œuvre.

Très critiquée à son début par bon nombre de togolais, les constats faits dans ces sept formations sanitaires sont une preuve que l’approche contractuelle est une réussite et une des solutions pour palier certains maux qui minent le secteur de la santé.

« Au fil des années, on constate une désaffection, un désamour des formations sanitaires vis-à-vis de la population. Si les normes de la déontologie médicale étaient totalement respectées, si les règles de la fonction publique étaient totalement respectées, il n’y aurait pas eu besoin de contractualisation », a indiqué Prof Moustapha Mijiyawa (ministre de la santé et de l’hygiène publique).

Le CHP d’Atakpamé après 2 ans de contractualisation, arrive aujourd’hui à payer le personnel soignant sans arriéré de salaire, la pharmacie de l’hôpital est renforcée, le centre de santé arrive à payer grâce à ses recettes, les non contractuels de l’état et des équipements.

Loin d’en louer uniquement les mérites, la contractualisation met non seulement en confiance la population, mais aussi le personnel soignant qui doit désormais s’atteler au respect de l’éthique et à la déontologie de son métier.

Il est aussi constaté dans les sept formations sanitaires où l’approche est mise en œuvre, une augmentation du taux de fréquentation de la population, une augmentation de la disponibilité des produits pharmaceutiques et une meilleure qualité de travail du personnel soignant.

« Bien avant la contractualisation, l’état de ces sept hôpitaux était connu : les consultations, les hospitalisations, les médicaments disponibles dans la pharmacie de l’hôpital… tout le monde s’en plaignait. Lorsque nous avons commencé dès les premiers mois à Atakpamé et à Blitta, tout a commencé par changer et les résultats étaient tels qu’il fallait procéder à l’extension. Ce qui fait que nous avons aujourd’hui les sept entités », a ajouté le ministre de la santé.

Aujourd’hui, l’Organisation Internationale pour la Gestion Hospitalière (OIGH) ayant fait ses preuves dans les formations sanitaires pilotes, gère à elle seule six des sept centres de santé dans lesquelles la contractualisation est implantée.

« L’avantage avec l’OIGH, c’est que seul le responsable est étranger. La quarantaine d’agents qui travaillent pour cette société sont des togolais qui ont été recrutés sur place. Pour certaines sociétés avec lesquelles nous avons discutés, tout le staff était à l’étranger », a précisé Prof Mijiyawa.

Même s’il n’est pas encore implanté dans tous les départements de ces sept formations sanitaires, le contractualisation des centres de santé au Togo a du vent en poupe et suscite de l’intérêt auprès des États voisins et des partenaires techniques et financiers du Togo.

La Banque Mondiale va ainsi appuyer le gouvernement togolais pour équiper et mettre en œuvre l’approche contractuelle dans huit autres formations sanitaires publiques du Togo dans les mois à venir. FIN

Chrystelle MENSAH

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