Violences basées sur le Genre: Mme Françoise Atcholé aborde largement le sujet

« Plus de 243 millions de femmes et de filles (âgées de 15 à 49 ans) ont été victimes de violences physiques ou sexuelles ces 12 derniers mois dans le monde. Et ces violences sont malheureusement favorisées et exacerbées par le +confinement+, l’une des mesures décrétées pour freiner la propagation de la Covid-19 », a dévoilé vendredi à Lomé lors d’une conférence virtuelle Mme Ayawovi Demba Tignokpa (ministre de la planification du développement et de la coopération).

Selon des recherches menées par l’UNFPA, les violences basées sur le Genre (VBG), si le confinement se poursuit pendant 6 mois avec des perturbations majeures des services de santé, plus de 47 millions de femmes dans les pays à revenus faibles ou intermédiaires, pourraient ne pas être en mesure d’accéder au méthodes de contraception modernes, ce qui pourraient encore entraîner davantage de grossesses non désirées et nous les estimons à plus de 7 millions de grossesses non désirées, a appuyé Mme Josiane Yaguibou (Représentante-résidente de l’UNFPA/Togo).

Dans une interview accordée à l’Agence Savoir News Mme Françoise Atcholé (Chargée d’études à la direction générale du genre et de la promotion de la femme/Ministère de l’Action Sociale, de la Promotion de la Femme et de l’Alphabétisation), revient largement sur le phénomène: les violences basées sur le Genre.

Question Qu’entend-on par « VBG »? Et quelles sont les différentes formes de violences?

Mme Françoise Atcholé: Il s’agit de tout acte de violence dirigée à l’encontre d’une personne du fait de son sexe, de tout acte perpétré contre la volonté d’un être humain sur la base de différences sexuelles. Cette violence comprend les actes qui infligent une souffrance, une contrainte et des privations de liberté.

Les violences basées sur le genre ciblent à la fois les hommes, les femmes, les jeunes garçons et les jeunes filles. Cependant, les femmes et les jeunes filles sont les plus visées, du fait de leur vulnérabilité.

Au Togo, quel est l’état des lieux?

Selon les études réalisées en 2010 sur les violences basées sur le genre, on note : les violences psycho-morales (91%), les violences économiques (34%), les violences sexuelles (33%), les violences institutionnalisées (20%) et les mutilations génitales (6,9%).

Quelles les actions menées ces dernières années par le gouvernement togolais et l’UNFPA pour freiner ce phénomène ?

Les actions menées par l’Etat sont notées sur le plan juridique avec la ratification des conventions, la révision du code pénal, du code des personnes et de la famille, l’adoption du code foncier et domanial.

Sur le plan institutionnel nous pouvons retenir entre autres l’existence de la direction générale du genre et de la promotion de la femme, la création des centres d’écoute et de conseils des victimes de VBG.

L’UNFPA est un partenaire privilégié dans la lutte contre les VBG au Togo. L’Agence appuie chaque fois que cela est possible les activités du ministère dans la lutte contre les violences basées sur le genre.

A cet l’UNFPA a appuyer le renforcement des capacités des magistrats et officiers de police judiciaires, des acteurs des centres d’écoute sur la prise en charge des victimes de VBG, l’UNFPA a appuyé la réhabilitation des centres d’écoute et appuie le fonctionnement de ces centres.

Il appuie également l’exécution de la stratégie implication des hommes dans la santé de la reproduction et la lutte contre les VBG avec les «Papas champions».

L’Agence appuie aussi la célébration de certaines journées dédiées à la femme qui sont une occasion de sensibilisation sur le phénomène de VBG.

En cette période de la Covid-19, l’UNFPA a doté les 13 centres de dispositifs d’hygiène afin de permettre la continuité des offres de services dans le respect dans gestes barrières édictées par le gouvernement. FIN

Junior AUREL