VIH/SIDA au Togo : D’énormes défis pour l’atteinte des 95% de l’ONUSIDA

Vue partielle des participants

Cette année, le monde s’est mis d’accord sur un plan audacieux qui, si les dirigeantes et dirigeants le respectent, mènera à l’éradication du sida d’ici 2030, a annoncé le 02 décembre, Dr Eric Verschueren (Directeur pays ONUSIDA au Togo) lors d’un webinaire sur l’élimination du VIH/SIDA en Afrique. La rencontre a été organisée par la coordination togolaise du REMAPSEN (Réseau des médias africains pour la promotion de la santé et de l’environnement).

Cette stratégie mondiale prévoit des objectifs ambitieux appelés les 95% de l’ONUSIDA : 95% des personnes vivant avec le VIH sont dépistées, 95% des personnes dépistées sont sous traitement antirétroviral et 95% de ces personnes ont atteint une charge virale indétectable.

« La Stratégie mondiale de lutte contre le sida 2021-2026 concentre son action sur les inégalités afin de résorber les fractures dans nos sociétés qui empêchent d’avancer vers l’éradication du sida. Elle cherche à réduire les inégalités qui nourrissent l’épidémie de sida et accorde la priorité aux personnes qui n’ont toujours pas accès à des services vitaux contre le VIH », a ajouté Dr Verschueren.  

Selon Pr Pitché, cette nouvelle stratégie est une opportunité programmatique pour des interventions plus efficaces. Mais le Togo doit encore faire des efforts

« Malgré ces résultats encourageants, il nous reste d’énormes défis à relever pour atteindre les objectifs de 95% de l’ONUSIDA afin de parvenir à mettre fin au SIDA en 2030 dans le cadre des objectifs de développement durable (ODD 3) », a souligné Pr Pitché.

Au nombre des défis à relever par le Togo, la réduction des inégalités en termes d’accès aux services de préventions et soins (ex : enfants, adolescentes, populations clés), la lutte contre la discrimination et de stigmatisation et les violences basées sur le genre qui constituent un goulot d’accès aux services de certaines populations, l’amélioration de l’offre de services à la charge virale, l’augmentation des ressources domestiques et l’impact  de la pandémie de la COVID 19.

Notons que le pays a obtenu des résultats encourageants en matière de lutte contre le VIH/SIDA, grâce aux interventions programmatiques et organisationnelles mises en œuvre.

« La prévalence qui était à 5% dans les années 2000, est estimée à 2% en 2020, avec une réduction des nouvelles infections de plus de 60% et un taux de couverture thérapeutique d’environ 72,7%. A la fin de 2020, au total 80.160 PVVIH étaient sous ARV sur les 110.000 estimées, et en matière d’atteinte des trois 90, le  niveau de performance est de 73% (pour le 1er 90),  95%  (pour le 2ème 90) et 84% (3è 90).

Par ailleurs, en matière de discrimination et de stigmatisation, le Togo dispose d’un observatoire national de lutte contre la discrimination et la stigmatisation piloté par le réseau des associations des personnes vivant avec le VIH (RAS+). Cette ONG mène des actions de prévention, de documentation des cas et de prise en charge sociale et juridique des personnes victimes, a expliqué Dr Amen Hlomewoo (Coordonnateur de l’ONG RAS+).

Plus de 1050  cas de stigmatisation de Personnes Vivant avec le VIH (PVVIH) ont été enregistrés par RAS+. Les actions de sensibilisation ont atteint 53400 personnes, selon les statistiques de l’ONG RAS+.

Rappelons que le REMAPSEN est un réseau de médias africains pour la promotion de la santé et de l’environnement. Il est présent dans 22 pays d’Afrique. FIN

Edem Etonam EKUE