Vente à la sauvette : Ces enfants qui affrontent le Covid19 aux grands carrefours de Lomé

Les rues de la capitale togolaise sont de plus en plus envahies par les enfants, depuis le début des vacances. On les voit aux carrefours, dans divers coins de rues, en train de vendre de petits objets : papier mouchoirs, sucettes, chewing-gum, etc. ils courent vers les passagers à dos de motos, derrière les voitures aux feux tricolores, brandissant leurs articles sur de petits plateaux, en mains, dans un sac.

Agés entre 9 et 17 ans, ces petits vendeurs à la sauvette ne reculent devant aucun obstacle pour proposer leurs produits : jouets et gadgets, papier mouchoirs, sucettes, chewing-gum, petits colas, colas et bavettes etc… Leur souci : aider les parents à assurer le quotidien et à préparer la prochaine rentrée.

« Pendant les vacances, je vends de petits trucs (papiers mouchoirs, chewing-gum, bonbons) dans les feux tricolores pour aider maman. Elle-même vend du riz à côté de notre maison. Je le fais depuis 2 ans », raconte Afi, 12 ans, élève en classe de 6ème, rencontrée dans des feux tricolores au centre-ville.

« Les petits colas sont bien vendus ces derniers temps. Ma mère les achète en gros au grand marché et nous les distribuent (ma petite sœur et moi) pour les revendre dans les feux tricolores », confie Kossi (14 ans), élève en classe de 4ème.

A l’instar de ces deux élèves, plusieurs autres s’adonnent à de petites activités génératrices de revenus dans les feux tricolores pendant les vacances.

On les voit se faufiler entre les véhicules et les motos à longueur de journée aux abords des grands carrefours.

Ils se jettent dans la rue, soit pour aider leurs parents, soit pour engranger quelques sous, afin de préparer la prochaine rentrée scolaire.

Face au Covid-19

Outre le risque d’accident, ces enfants côtoient tous les jours le coronavirus, surtout en cette période où circulent le variant Delta. Ce variant serait déjà là, notamment dans le Grand Lomé, a alerté mercredi lors d’une conférence de presse, le Médecin-Colonel Djibril Mohaman (Patron de la Coordination nationale de la gestion de la riposte contre la Covid-19).

Aussi contagieux que la varicelle, le variant Delta a probablement des effets plus graves que ses prédécesseurs et les personnes contaminées semblent autant le transmettre qu’elles soient vaccinées ou non.

« L’Etat doit prendre ses responsabilités, afin que ces élèves qui vendent dans les feux tricolores pendant cette période, restent chez eux. Car la situation est préoccupante. Ils peuvent banalement chopper le virus et les transmettre à leurs parents à la maison», relève Francine, esthéticienne.

« Chaque fois que je vois ces enfants aux abords des carrefours ces temps-ci, je me pose mille et une questions. Ils frottent avec les gens toute la journée, en proposant leurs marchandises. Pas de dispositifs de lavage de mains. A tout moment, ils rabattent leurs masques souvent très sales. La situation est vraiment préoccupante », renchérit Apédo, cadre de banque.

Au total 761 cas ont été recensés dans la semaine du 23 juillet au 3 Août, 523 cas dans la semaine d’avant et 215, deux semaines en arrière. Et le Grand Lomé représente plus de 90% des contaminations. FIN

Bernadette/Rédaction

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