Biodiversité et climat : Le congrès UICN lancé vendredi à Marseille

Le Congrès de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) a été lancé vendredi à Marseille (France), par Zhang Xinsheng (président de l’UICN) et le président français, Emmanuel Macron.

La rencontre sera axée sur les crises « Jumelles » de la biodiversité et du changement climatique, afin de sauver l’avenir de l’homme sur une planète qui subit déjà une pression anthropique particulièrement aiguë. Au total, 5000 personnes participent à cette rencontre hybride (en présentiel et en ligne) en raison de la crise à covid19. 160 pays y sont représentés.

« Nous voyons le climat changer avec de graves conséquences pour nos sociétés. Nous voyons disparaître la biodiversité et la pandémie frapper nos économies, nos familles, notre santé. Et nous savons que tous ces défis sont liés à notre comportement humain », avait déclaré Bruno Oberle (secrétaire général de l’UICN) lors d’un sommet virtuel des peuples indigènes, peu avant l’ouverture officielle du congrès dans la cité phocéenne.

Selon les experts de l’ONU, la nature « décline plus vite que jamais dans l’histoire humaine », aujourd’hui, jusqu’à un million d’espèces animales et végétales sont menacées de disparition.

« Notre dette écologique vis-à-vis des générations futures est en train de s’aggraver. C’est notre modèle de production et de consommation qui en est principalement la cause. Et si rien n’est fait, c’est bientôt l’équivalent de deux planètes qu’il nous faudra pour couvrir nos besoins. » a déclaré l’ancien président nigérien Mahamadou Issoufou.

La rencontre qui prendra fin le 11 septembre, débouchera sur une série de motions, notamment une déclaration finale sur « la place de la nature dans les plans de relance économique post-Covid19 ». Les effets de la destruction de la nature sur la santé humaine seront aussi abordés.

Ce samedi, l’UICN va dévoiler la mise à jour de la « Liste rouge des espèces menacées », accompagnée pour la première fois, d’une « liste verte », regroupant les succès en matière de conservation.

Au nombre des autres sujets au programme de cette rencontre : l’état des océans. Ces océans (principaux puits de carbone naturel de la planète, ainsi que les forêts vierges), les conséquences de la destruction de la nature sur la santé humaine et un plan d’action mondial pour les espèces. Ils réfléchiront sur une stratégie (basée sur la nature) de lutte contre le réchauffement climatique ou ses effets. Mais la grande question resta le financement.

L’innovation de ce congrès est le vote des autochtones dont les organisations sont connues pour leur rôle dans la protection de la nature. Selon Gregorio Diaz Mirabal (membre de la coordination des organisations indigènes du bassin amazonien), il faudrait que les promesses faites soient tenues car « nos vies sont en jeu »

Souvent qualifié de « sixième extinction de masse », ce déclin met en péril les conditions de vie de l’homme sur la terre : les catastrophes induites par le changement climatique causées par les hommes, les inondations, incendies, sécheresses, etc.

« Il faut nous doter des instruments nécessaires pour un avenir durable. Nous savons à quel point la situation est complexe, les problèmes sont liés entre eux », a déclaré le président chinois de l’UICN dans un message vidéo lors de la cérémonie d’ouverture. Et pour la plupart des activistes, ce congrès, va relancer les négociations.

Pour le président français, nous sommes ancrés dans le vivant et la crise de Covid19 nous a permis de refaire cette même expérience : « Le climat, la nature et l’humanité sont inséparables. Nous le mesurons beaucoup mieux malheureusement depuis que nous avons vécu cette pandémie de Covid 19 parce que nous avons refait l’expérience de notre ancrage dans le vivant, ».

Notons que la COP26 sur le climat se tiendra à Glasgow en novembre… et pour Macron, il est urgent de faire comprendre à tous que « la bataille pour le climat et contre le dérèglement climatique est jumelle de la bataille pour préserver et restaurer la biodiversité, l’une et l’autre se nourrissent ».

La question de la biodiversité sera également au cœur de la COP15 en Chine (en avril 2022), rencontre qui permettra d’adopter un texte axé sur le « vivre en harmonie avec la nature » à l’horizon 2050, avec des objectifs intermédiaires pour 2030. FIN

Ambroisine Mêmèdé

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