Togo: La DMK (opposition) reporte son meeting au 16 juillet

Mme Brigitte Adjamagbo-Johnson (à droite), lors de la conférence de presse

La Dynamique Mgr Kpodzro (DMK/opposition) a décidé de reporter son meeting au 16 juillet, toujours à Bè Kodjindji, ont annoncé les responsables lors d’une conférence de presse tenue jeudi après-midi.

Initialement annoncé pour le 25 juin, le meeting a été « interdit » mercredi soir par le ministre de la sécurité, évoquant des raisons « sécuritaires ».

La décision de la DMK – qui regroupe sept partis politiques de l’opposition et six organisations de la société civile – fait suite à la rencontre qui s’est déroulée ce jeudi au ministère de la sécurité.

Selon la DMK, les responsables des ministères de la sécurité et de l’administration territoriale ont « reconnu avoir mal agi et ont été d’accord avec la délégation de la DMK, qu’ils auraient dû organiser une rencontre préalable avant de prendre la décision d’interdire le meeting ».

« L’interdiction ont-ils dit, n’est pas ad vitam æternam, il s’agit au contraire d’une interdiction ponctuelle », précise la DMK dans une déclaration liminaire.

« En conséquence, et pour ne pas exposer la vie et l’intégrité physique des togolais devant cette attitude anti-démocratique et liberticide des autorités en charge de la sécurité et de la protection des citoyens, les responsables de la DMK ont jugé nécessaire de ne pas tomber dans le piège machiavélique de ce régime… « , précise la DMK.

« La mobilisation a fait peur au régime. Ce n’est que partie remise. Car, il n’est pas question d’abdiquer. Nous allons continuer la mobilisation », a martelé Mme Brigitte Adjamagbo-Johnson (coordinatrice de la Dynamique), avant d’ajouter: « Nous voulons donner l’occasion au peuple de lancer un signal fort à ce régime ».

Dans son communiqué publié, le ministre de la sécurité le général Damehame Yark a évoqué des raisons sécuritaires : « l’Organisation d’une telle manifestation dans un contexte sécuritaire sous-régional et national actuel très préoccupant et marquée notamment par une volatilité et une imprévisibilité notoires, est de nature à compromettre les efforts en cours pour préserver l’ordre public et la sécurité nationale ».

« Tenant compte des contraintes qu’imposent les nouvelles menaces à l’appareil sécuritaire de notre pays et des renseignements de dernière minute et surtout du risque majeur qui pourraient en découler pour la sécurité des personnes et des biens, le ministre de la sécurité porte à la connaissance des partis politiques, organisateurs, que le meeting prévu ce samedi 25 juin 2022 à Kodjindji est interdit », avait-il souligné.

A l’instar des autres pays de la sous-région, le Togo fait face ces derniers mois à une forte menace terroriste. Huit soldats togolais ont été tués et 13 autres blessés dans une attaque terroriste dans la nuit du 10 au 11 mai dans le nord du pays. Une quinzaine d’assaillants ont été tués. C’est la première attaque meurtrière enregistrée par le pays.

Par ailleurs, deux attaques terroristes ont été également repoussées en novembre 2021 et dans la nuit du 15 au 16 juin dernier.

Le gouvernement a décrété depuis le 13 juin l’état d’urgence sécuritaire dans la région des Savanes (extrême nord du pays) pour une période de 3 mois renouvelable. FIN

Junior AUREL