Togo/Grève dans l’éducation : « Le gouvernement ne discutera pas, le couteau sous la gorge » (Akodah Ayéwouadan)

Akodah Ayéwouadan

« Le gouvernement ne discutera pas, le couteau sous la gorge », a martelé ce mardi Akodah Ayéwouadan (ministre de la communication et des médias, porte-parole du gouvernement), fustigeant l’attitude des responsables du Syndicat des Enseignants du Togo (SET).

Ces derniers ont engagé depuis quelques jours, un bras de fer avec le gouvernement, appelant à une série de grèves, qui entraînent une situation tendue sur le terrain. Certains élèves du public prennent d’assaut les rues pour manifester leur mécontentement. D’autres n’hésitent pas à déloger leurs camarades du privé.

Ces grèves sont jugées « illégales » par le gouvernement, qui a plusieurs fois affirmé « qu’aucun syndicat professionnel légalement constitué n’est enregistré auprès des services compétents de l’État sous la dénomination du SET, conformément aux lois et règlements en vigueur au Togo.

Les enseignants-grévistes estiment de leur côté, qu’ils sont bel et bien en règle vis-à-vis des textes.

« Le groupe d’enseignants lancent un mot d’ordre de grève, perturbent les cours, jettent nos enfants dans les rues et demandent ensuite de discuter. Le gouvernement ne discutera pas, le couteau sous la gorge. C’est un préalable. Le SET ne peut pas menacer le gouvernement et lui demander ensuite de venir à la table de négociation », a précisé le ministre sur le plateau de Kanal fm.

« Nous vivons dans la même société et l’objectif est de créer les conditions pour que nos enfants continuent à aller à l’école, réussissent mieux pour continuer l’œuvre de leurs parents. Il n’y a pas d’exclusion, mais certains de nos compatriotes ne doivent pas être dans la menace ou dans le chantage. L’idée, c’est de continuer à échanger, si les conditions sont remplies », a souligné Akodah Ayéwouadan.

Selon lui, « la porte du ministère des enseignements primaire et secondaire n’est fermée à aucun enseignant ».

« Si ces enseignants veulent discuter en qualité de syndicat, les conditions doivent être remplies. Si les enseignants veulent aller voir leur ministre de tutelle et rajouter d’autres doléances dans la corbeille, la porte n’est pas non plus fermée. Et il me semble que c’est cette voie qui doit être privilégiée », a-t-il poursuivi.

Les enseignants-grévistes exigent notamment une prime mensuelle de logement (50.000 F.CFA au moins) pour tout enseignant sans distinction en référence à la réforme de l’enseignement de 1975 et une prime annuelle d’éloignement (minimum 300 F.CFA/kilomètre).

Ils réclament également une allocation de mutation (100.000 F minimum pour les interrégionales et 60.000 F pour les intra-régionales).

Une rencontre gouvernement/acteurs de l’éducation est normalement prévue cet après-midi. Mais le SET ne sera pas à la table de discussions, les responsables de ce syndicat n’ayant pas été invités.

Notons que cette brouille dans le secteur de l’éducation intervient au lendemain d’un « mémorandum d’entente » signé par le gouvernement et des acteurs du secteur de l’éducation, document en six points dont la « gratification exceptionnelle » d’un montant de 5 milliards de F.CFA à allouer aux enseignants sur une période de 5 ans.

Le document prévoit également une trêve sociale correspondant aux années de mise en œuvre de la gratification et un fonds national de soutien à l’éducation. FIN

Edem Etonam EKUE