Togo: L’érosion côtière et la désertification au cœur d’un séminaire des journalistes catholiques à Lomé

La table d'honneur, à l'ouverture de la rencontre

Les activités inscrites à l’agenda du « Refresher Program »/Lomé 2022, organisées par l’Union catholique africaine de la presse/UCAP) ont été officiellement lancées jeudi à Lomé par Akodah Ayéwouadan (ministre de la communication et des médias) en présence de Mgr  Nicodème Barrigah-Benissan (archevêque de Lomé).

Le « Refresher Program » est un séminaire international initié en faveur des professionnels des médias dans l’esprit des programmes de recyclage de l’Union catholique africaine de la presse (UCAP) et organisé depuis une trentaine d’années sur le continent africain.

L’édition 2022 est la première du genre, que la branche togolaise de l’UCAP organise, dans le but de renforcer les capacités des professionnels des médias du Togo et d’autres pays du continent.

Plus de 70 professionnels des médias participent à cette rencontre de cinq jours placée sous le thème : « Erosion côtière et désertification : le nouveau défi de l’Afrique ».

Selon le président du comité d’organisation, Christian Barrigah (vice-président de UCAP-Togo), il s’agira de renforcer les capacités des professionnels des médias en matière de lutte contre l’érosion côtière, la désertification et l’insécurité, dans un esprit de responsabilité et de solidarité. C’est aussi l’occasion de réfléchir aux problèmes sécuritaires.

« Nous allons étudier les problématiques liées à ces thématiques afin de proposer des approches de solutions contre l’érosion côtière, la désertification et l’insécurité dans la sous-région ouest africaine », a déclaré Peter Dogbé (président UCAP-Togo)

Vue partielle de l’assistance

« L’érosion côtière et la désertification sont deux phénomènes qui nous interpellent au quotidien, pour nous autres qui sommes des pays côtiers touchés par la désertification. Ces phénomènes nous posent de véritables défis en termes d’organisation sociale parce qu’ils bouleversent nos quotidiens en termes de sécurité alimentaire et même de cohésion sociale, d’insécurité de façon générale », a déclaré le ministre de la communication.

Pour Pr Ayewouadan, le gouvernement jouera son rôle en éditant des règles, en essayant de les faire respecter et en développant des programmes : « Le travail du gouvernement est un travail structurant, mais il ne peut aboutir à un résultat probant si les journalistes, la société civile et les autres acteurs n’apportent pas leurs pierres à la construction de cet édifice de solution ».

‘Les journalistes, porte-voix des relais d’informations dans notre société’

« Avoir des journalistes qui décident de se former, de plancher sur ces thématiques, est une opportunité intéressante pour nous. Car les journalistes sont des porte-voix, des relais d’informations dans notre société. Et il m’a véritablement plu d’échanger avec eux en ce jour », a ajouté le ministre.

La conférence inaugurale a été donnée par Mgr Nicodème Barrigah (archevêque de Lomé), une présentation de l’encyclique du Pape François intitulé Laudato Si « Loué sois-Tu! »,  une publication consacrée aux questions environnementales et sociales, à l’écologie intégrale, et de façon générale à la sauvegarde de la Création.

« Le Pape affirme dans son encyclique, que notre monde va mal et consacre les deux premiers chapitres à un examen attentif de ce qui va mal dans notre commune maison« , a déclaré Mgr  Nicodème Barrigah-Benissan avant de citer un passage du laudato Si : « La terre, cette sœur, crie en raison des dégâts que nous lui causons par l’utilisation irresponsable et par l’abus des biens que Dieu a déposés en elle. Son cri avec celui des pauvres, interpellent notre conscience à reconnaitre les péchés contre la création ».

Dans ce document, le souverain pontife parle du changement climatique et énumère un certain nombre de phénomènes auxquels nous assistons dans notre monde, qui nous préoccupent, mais contre auxquels nous ne nous décidons pas à agir : « Lorsqu’il s’agit de prendre des décisions et des mesures visant à lutter efficacement contre ces détériorations de la nature, le Pape constate que nous sommes très réticents. Nous ne voulons pas changer notre style de vie, pourtant nous prétendons changer le monde. Nous feignons d’ignorer que la dégradation de la nature dans une large mesure, est la conséquence des actes que nous posons individuellement, collectivement comme État et comme continent ».

Vue partielle de l’assistance

Notons que la dégradation de l’environnement sur les côtes du Bénin, de la Côte d’Ivoire, du Sénégal et du Togo a coûté 3,8 milliards de dollars (soit 5,3% du PIB des quatre pays) en 2017, selon la Banque mondiale.

Pour Edem Kokou Tengue (ministre de l’économie maritime), il faut une conscience collective.

« L’érosion côtière, la sécheresse et la désertification sont au cœur des défis et des menaces graves auxquels doit faire face le développement durable en Afrique, avec des effets néfastes sur la santé humaine, la sécurité alimentaire, les activités économiques, les infrastructures physique, les ressources naturelles et l’environnement avec une incidence sur la sécurité régionale et mondiale », a relevé Edem Kokou Tengue (ministre de l’économie maritime), soulignant que « nous en sommes arrivés là par manque de solidarité, manque d’humilité, la recherche effrénée de richesse ».

« Par égoïsme, nous sommes incapables de prendre des engagements pour sauver notre planète. Il faut une conversion des cœurs, conscientiser les gens et ce n’est que par une conscience collective. Il faut que l’humanité trouve une boussole, car la véritable solution pérenne résulte d’une prise de conscience », a précisé M.Tengue. FIN

Ambroisine MEMEDE