Togo/Crise : « On n’acceptera jamais que Faure Gnassingbé se représente en 2020 », martèle M. Fabre

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La coalition de l’opposition qui manifeste depuis plusieurs mois contre le régime en place « n’acceptera jamais que Faure Gnassingbé se représente en 2020 », a martelé ce lundi lors d’une conférence de presse Jean Pierre Fabre (Chef de file de l’opposition), affichant ainsi la position de ce regroupement de 14 partis politiques.

« Si le chef de l’Etat avait exécuté l’Accord politique global (APG) il aurait fait deux mandats. C’est trop facile de refuser d’exécuter cet accord signé et de dire aujourd’hui que les trois mandats exercés ne comptent pas. Ça, Faure Gnassingbé se trompe », a averti M.Fabre, lors de cette conférence animée par les leaders de cette coalition.

« On n’acceptera jamais qu’il se représente en 2020. Personne ne l’acceptera au Togo », a martelé le chef de file de l’opposition.

Élu en 2005, le président Faure Gnassingbé a été réélu en 2010 et en 2015. Dans l’actuelle constitution, le mandat présidentiel n’est pas limité.

« C’est vraiment immoral, c’est une escroquerie politique de la part de Faure Gnassingbé. S’il maintient cette position, il manque profondément d’éthique et n’est pas qualifié pour continuer à diriger ce pays », a renchéri Mme Brigitte Adjamagbo-Johnson (coordonnatrice de la Coalition de l’opposition).

« Nous ne pouvons pas prendre cette responsabilité d’autoriser Faure Gnassingbé à se présenter aux élections de 2020. Il est placé désormais face à son destin. Il est le seul à pouvoir faire le choix de sortir par la grande porte ou par la petite », a-t-elle souligné.

Face aux professionnels des médias, les responsables de la coalition, ont fait le point des dernières discussions tenues vendredi, en présence du président ghanéen et facilitateur dans la crise togolaise Nana Akufo-Addo.

 

 « Cinq points fondamentaux » à la place de la constitution de 92

 

A place du retour d’emblée à la constitution de 1992, la coalition met désormais l’accent sur cinq « points fondamentaux »: Les conditions d’éligibilité du président de la République, la limitation des mandats avec la mention +en aucun cas, nul ne peux exercer plus de deux mandats+, le mode de scrutin uninominal à deux tours pour l’élection du président de la République, les prérogatives et le mode de désignation du Premier ministre et la recomposition de la Cour constitutionnelle.

« Nous n’avons plus rien à céder. C’est fini », a précisé Mme Adjamagbo-Johnson.

Dans une déclaration rendue publique, la coalition invite la population « à se préparer pour les prochains mots d’ordre », accusant le pouvoir en place de créer « volontairement », une « situation d’impasse », en vue de « faire échouer le dialogue ».

Précisons que le parti au pouvoir et le gouvernement n’ont pas fait de sortie depuis les dernières discussions vendredi dernier. Aucune date n’a été annoncée pour la reprise du dialogue. Le facilitateur a décidé de mener quelques consultations bilatérales à Accra, avant de revenir à Lomé.

Nana Akufo-Addo a surtout « encouragé les parties à ne pas fermer les portes aux propositions faites par l’une et l’autre, mais plutôt de prendre en considération l’intérêt supérieur de la nation, afin d’arriver à un consensus entre les deux positions divergentes, en vue de la résolution de la crise ».

Rappelons que le Togo traverse depuis début septembre, une nouvelle crise avec des manifestations répétées de la coalition de l’opposition qui exige notamment le retour à la constitution originelle de 1992, la révision du cadre électoral et l’instauration du droit de vote des togolais de l’étranger. FIN

Edem Etonam EKUE

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