Jeudi Saint : « Les fidèles doivent se sentir contemporains de ces mystères de l’Eglise » (Père Crépin Kégué)

Père Crépin Kokouvi Kégué, formateur au Grand séminaire St Jean-Paul II de Lomé, Professeur de patrologie

« Les fidèles doivent se sentir contemporains de ces mystères de l’Eglise, y participer activement, avec foi et joie, afin qu’ils puissent en recueillir les fruits salvifiques », a déclaré Père Crépin Kokouvi Kégué (formateur au grand séminaire St Jean-Paul II de Lomé) à quelques heures de la cène du Seigneur.

Appelé lavement des pieds, cet événement qui marque le Jeudi Saint, sera vécu dans toutes les églises catholiques du monde.

Le lavement des pieds, photo La Croix

« Tout ce que Jésus a vécu, il l’a vécu dans notre humanité », a ajouté le prêtre, invitant tous les fidèles à vivre en personne ou à s’unir à l’Eglise réuni pour la célébration de ces mystères.

Vivre le lavement des pieds

Au Monastère du Saint Esprit et de l’adoration perpétuelle (à Hedzranawoé), la Sainte Cène a été expliquée lors d’un enseignement basé sur le thème « Le repas du Seigneur ou le festin des noces de l’agneau« . Et selon le communicant, c’est avec cet enseignement que nous démarrons la première journée d’un triduum visant à instruire les fidèles afin qu’ils puissent comprendre en amont, pour participer et mieux vivre ces grands mystères qu’ils vont célébrer : la cène, la passion et la résurrection du Seigneur Jésus.

« L’Église entre à partir de ce Jeudi saint, dans le Triduum pascal, avec le grand  mystère du dernier repas que Jésus a pris avant de se livrer. C’est donc la Cène du Seigneur que nous allons vivre ce soir dans l’eucharistie de ce jeudi saint. Deux faits vont marquer cette soirée : l’institution de l’eucharistie et l’institution du sacrement de l’ordre, c’est-à-dire (ceux qui doivent perpétuer le don de l’eucharistie : les évêques, les prêtres, les diacres) », a expliqué Père Crépin (Professeur de patrologie).

Contempler Jésus sur la croix pour voir le visage de Dieu qui se donne…

La journée du vendredi sera marquée par un autre grand mystère rattaché à la sainte cène et qui sera intensément vécu : « C’est le même mystère qui est déjà anticipé aujourd’hui mais que nous allons vivre demain, de manière intense et profonde avec l’office de la passion de notre Seigneur Jésus et l’adoration de sa Sainte Croix qui nous a valu le salut ». Et l’enseignement du vendredi matin portera sur « Le signe de la Croix et le prêtre de la nouvelle alliance« , une invite à contempler Jésus dans sa passion et sa mort sur la croix.

Un silence contemplatif

Notons que le dernier enseignement de ce triduum pascal, porte sur le thème « Libéré pour l’éternité » et sera donné samedi, grand jour du silence.

« Nous allons contempler Jésus qui est déposé dans la tombe, en attendant que s’éclate la joie de la résurrection, le dimanche de Pâques et c’est dans la nuit de samedi saint. Donc toute la journée du samedi saint, il n’y aura rien que le vide, le silence. Et l’Église va se réunir la nuit pour célébrer la vigile pascale qui va annoncer la résurrection de Jésus, c’est-à-dire la victoire de la vie sur la mort. Et c’est grâce à sa résurrection qu’il nous a libérés pour l’éternité », a expliqué le prête.

Il a donc invité les fidèles à se sentir associés à ces mystères de l’Église, car ils sont directement concernés.

Rappelons que la Pâque – Pessah en hébreu – est une fête juive qui commémore l’exode du peuple juif d’Égypte, libéré de l’esclavage par Moïse en traversant la mer Rouge. La Pâques chrétienne – avec un « s »–  commémore quant à elle la Résurrection du Christ crucifié, le passage de la mort à la vie. Elle marque la fin d’une période de jeûne et de pénitence qui dure quarante jours. FIN

Ambroisine MEMEDE