Sécurité et paix: « Ce que l’Afrique et ses États attendent de leurs partenaires extérieurs, notamment de l’Europe, c’est plus d’écoute et d’accompagnement des solutions africaines aux problèmes africains » (Robert Dussey)

Robert Dussey, lors de la rencontre

La deuxième réunion ministérielle Union africaine-Union européenne (UA-UE) s’est achevée mardi à Kigali (Rwanda), rencontre de deux jours au cours de laquelle, le ministre togolais des affaires étrangères Robert Dussey, a invité l’Afrique et l’Europe à « renforcer leur coopération en matière de lutte pour la paix et de sécurité collective ».

Cette rencontre intervient après celle de janvier 2019 pour permettre aux deux parties de faire le point sur les progrès accomplis depuis le cinquième sommet UE-UA (Abidjan, 29-30 novembre 2017).

Les ministres ont procédé également à un échange de vues sur le partenariat UE-UA et sur les moyens de renforcer la coopération.

« L’Afrique et l’Europe sont des voisins qui ont une diversité de préoccupations communes et la volonté affirmée et assumée d’intensifier le partenariat continent à continent ces dernières années nous indique que nos deux régions ont fait le choix de faire la marche de la prospérité ensemble afin de répondre aux défis du présent et aux appels du futur », a souligné M.Dussey.

« Autour des questions aussi cruciales que vitales pour les deux communautés africaine et européenne comme le défi de résilience face aux divers chocs, la paix, la sécurité, la gouvernance, la migration et le développement humain, nos deux continents n’ont le choix que de renforcer leur coopération dans l’intérêt bien compris de chaque partie », a-t-il indiqué.

Robert Dussey, lors de la rencontre…

Selon le chef de la diplomatie togolaise, « la volonté et l’effort de pacification de l’Afrique sont aujourd’hui contrariés par la montée en puissance de la menace terroriste et le risque de déstabilisation, notamment dans la région du Sahel. Sur la question de la sécurité, de la paix et de la stabilité, nous appartenons à une communauté afro-européenne du risque et les menaces de déstabilisation auxquelles fait face l’Afrique ont et auront certainement des implications pour l’Europe qui est l’un de nos voisins géographiques immédiats ».

Pour le Togo, a poursuivi M.Dussey, l’Afrique et l’Europe « doivent renforcer leur coopération en matière de lutte pour la paix et de sécurité collective ».

‘L’Afrique travaille à assumer pleinement ses responsabilités propres’

« L’Afrique travaille à assumer pleinement ses responsabilités propres et ce que l’Afrique et ses Etats attendent de leurs partenaires extérieurs, notamment de l’Europe, c’est plus d’écoute et d’accompagnement des solutions africaines aux problèmes africains », a-t-il martelé.

« En accompagnant les recherches africaines de solution aux problèmes africains en matière de paix, de sécurité et stabilisation, l’Afrique et l’Europe trouveront ensemble des réponses durables et adaptées aux contextes en Afrique », a suggéré le ministre togolais. 

Ce dernier n’a pas passé sous silence la « stratégie pour la région du Sahel » élaborée par le Togo, dans le cadre duquel son pays « entend travailler de concert avec les acteurs internationaux et régionaux ainsi que les Etats du Sahel à la préservation de la paix et à la stabilisation de la région ».

Les ministres à la rencontre

« Sauver le Sahel, c’est sauver la région du golfe de Guinée et de l’Afrique de l’Ouest. Le Togo saura bien évidemment compter sur l’accompagnement africain et de l’Union européenne », a lancé M.Dussey.

Précisons que cette deuxième réunion ministérielle UA-UE a permis aux participants de recenser les priorités, perspectives et défis communs les plus importants à inscrire à l’ordre du jour du sixième sommet UE-UA, prévu à Bruxelles début 2022.

Au cours de la rencontre, les discussions ont tourné autour de plusieurs thèmes notamment la riposte face à la pandémie de Covid-19 et la relance après celle-ci, le renforcement de la résilience, l’investissement dans les transitions écologique et numérique et la paix, la sécurité et la gouvernance mondiale.

Étaient également au menu de cette rencontre, les questions liées aux migrations et la mobilité, l’éducation, la science et la technologie. FIN

Junior AUREL