« Guérir par les cheveux »: comment les coiffeurs aident à lutter contre la santé mentale.

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La santé mentale en Afrique présente plusieurs défis. Les patients consultent fréquemment à la fois des thérapeutes traditionnels et des psychiatres plutôt que de se réfugier dans les paris sportifs.

Au Togo, un groupe du nom de Heal by Hair Project a identifié une nouvelle méthode pour aider les personnes handicapées dans le pays.

Des femmes de divers salons de coiffure ont été impliquées dans le projet et aident à donner des conseils à ces malades mentaux.

Le programme Heal by Hair vise à former des coiffeurs à devenir des « premiers intervenants » en santé mentale.

« Donc l’idée de passer par les coiffeurs, c’est de trouver les femmes là où elles sont. On va trouver des femmes et leur parler d’un sujet confidentiel. Les femmes sont les coiffeuses, les coiffeuses qui sont aujourd’hui invisibles dans la société à cause de leur statut social. Chaque jour, le coiffeur s’occupe en moyenne de sept femmes par jour. Chaque jour, des femmes leur parlent. Ils leur ouvrent leur cœur, mais ces coiffeurs ne sont pas vraiment équipés aujourd’hui pour prodiguer des conseils dans le domaine de la santé mentale. L’idée est donc de mettre en place le premier mouvement de femmes coiffeuses qui vont aider à la santé mentale en Afrique à travers leur quotidien », a déclaré Marie-Alix de Putter, fondatrice et présidente de la Fondation Bluemind.

Heal by Hair offre une double opportunité : d’une part, sensibiliser sur le sujet et se mettre en relation avec des intermédiaires qui ont déjà la confiance et la proximité des internautes. Les femmes forment les membres de la communauté sur la façon d’interagir et d’aider ces patients.

« Comme je le disais, puisqu’on a la possibilité, dès l’âge de trois ans, d’être formé aux premiers secours en matière de sécurité et de santé physique, c’est le même principe avec la Guérison par ce programme. C’est donc pour pouvoir s’équiper de coiffeurs, pour pouvoir leur expliquer ce qu’est la santé mentale, pour pouvoir leur donner les moyens de se diagnostiquer eux-mêmes dès l’arrivée des premiers signes. Nous les aiderons dès le début de leurs démarches et nous les orienterons vers des spécialistes, voire des thérapeutes pour les plus graves cas ».

Sur le continent africain, les maladies mentales, même si elles sévissent, sont encore peu connues et largement stigmatisées. Selon l’OMS, l’Afrique compte moins d’un spécialiste de la santé mentale par million d’habitants.

« On va mettre en place une formation, on va l’évaluer, on va prendre en compte les retours des coiffeurs et des femmes qu’ils auront sensibilisés. On va améliorer les projets et on va continuer à co-construire ce programme pour de meilleurs résultats. Avant tout, nous avons besoin du plus grand nombre. Aujourd’hui, sur tout le continent africain, 66 millions de femmes subissent la dépression et d’anxiété (en Afrique) ».

L’Afrique fait face à une pénurie de praticiens capables d’écouter et de soutenir toutes les personnes ayant des problèmes de santé mentale. Selon une étude, les coiffeuses, en qui les femmes ont confiance, peuvent, si elles sont formées, proposer une solution de premiers secours palliatifs.

La Rédaction