Réunion extraordinaire virtuelle du projet SWEDD: Les impacts de la Covid-19 sur les femmes au centre des discussions à Dakar

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Les ministres des pays membres du Projet Autonomisation des Femmes et Dividende Démographique au Sahel (SWEDD) ont tenu lundi à Dakar (Sénégal), une réunion extraordinaire virtuelle du Comité régional de pilotage (CRP), rencontre organisée sous la présidence de la Côte d’Ivoire.

Cette rencontre qui a pour thème: « Autonomisation des femmes comme stratégie intégrée des plans de riposte contre la Covid-19: perspectives pour le programme SWEDD », réunit aussi bien les ministres que les représentants de la Banque Mondiale, du Fonds des Nations Unies pour la population (UNFPA), de l’Organisation ouest-africaine de la santé (OOAS) – la branche santé de la CEDEAO et de l’Union africaine (UA), de la société civile et du secteur privé tels que McKinsey, Population Council, Promundo US.

Tous les Etats membres du projet SWEDD sont touchés par la pandémie de la Covid-19.

Au 2 juin 2020, le Burkina Faso, enregistrait 881 cas confirmés dont 53 décès. Le Niger comptait 958 cas, dont 65 morts. La Côte d’Ivoire, 2951 cas, dont 33 décès.

Au Mali, c’était  1315 personnes infectées, dont 78 morts. Le Tchad enregistrait 790 cas confirmés et 66 décès et le Cameroun comptait 6397 cas confirmés avec 199 décès enregistrés.

Ce bilan sanitaire et humain inquiétant de la Covid-19 fragilise davantage les économies de ces états en raison principalement des mesures de restrictions prises par les différents gouvernements concernés telles que la suspension des liaisons aériennes et terrestres entre les pays, la distanciation sociale, les couvre feux et ou l’état d’urgence sanitaire qui sont décrétés.

Selon les experts du projet SWEDD, les femmes sont particulièrement touchées par les retombées néfastes de la crise car la majorité d’entre elles travaillent dans des secteurs sévèrement affectés comme l’économie informelle. La fermeture des écoles emporte également des conséquences sur l’organisation des femmes devant s’occuper des enfants à la maison en même temps qu’elles se battent pour subvenir aux besoins de leurs familles.

Outre la fragilité culturelle des voies de recours en cas de violences domestiques eu égard aux conséquences psychologiques de la crise sur les familles dans les pays les plus affectées, la crise due à la Covid-19 réduit l’accès des femmes aux services de santé sexuelle, reproductive et maternelle étant donné que tous les services sont concentrés vers les besoins médicaux essentiels liés à la pandémie.

Eu égard aux contraintes imposées par la situation persistante de la Covid-19, la rencontre virtuelle du CRP offre une plateforme d’échanges entre les pays et leurs partenaires. Ce cadre d’échange va permettre d’évaluer les efforts à réaliser pour accompagner la reprise des cours, l’activité économique dans les communautés démunis, où la prévalence des mariages d’enfants et autres violences sexistes, et des grossesses chez les adolescentes est la plus élevée.

Elle sera aussi un cadre de partage de bonnes pratiques et de partenariats stratégiques avec les organisations de la société civile et le secteur privé afin d’amplifier, intensifier et reproduire les expériences réussies dans la lutte contre la pandémie, la prise en charge de la vulnérabilité des filles et des jeunes femmes,  la reconstruction économique et l’autonomisation des femmes.

Enfin, cette rencontre va servir de cadre pour le lancement de la campagne #StrongerTogether : Mon autonomisation, mon avenir.  Même en temps de crise!

Cette nouvelle campagne a pour objectif de sensibiliser les communautés, les parents, les enseignants et toutes les parties prenantes de la prise en compte de la situation particulière des adolescentes, de l’urgence de continuité des services d’éducation, de la mise en place des espaces sûrs pour les jeunes filles et pour la prévention et prise en charge des cas de violences basées sur le genre.

En rappel, le projet SWEDD est lancé en novembre 2015 avec le soutien financier de la Banque mondiale, l’appui technique du Fonds des Nations Unies pour la population (UNFPA) et de l’Organisation Ouest -Africaine pour la Santé (OOAS). Il vise globalement à accélérer la transition démographique, à déclencher le dividende démographique et à réduire les inégalités de genre dans la région du Sahel. 

Le projet couvre sept pays de l’Afrique de l’Ouest et du Centre (Bénin, Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Mali, Mauritanie, Niger, et Tchad). D’autres pays, tels la Guinée et le Cameroun ont rejoint le projet SWEDD en 2020. FIN

Chrystelle MENSAH

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