« Retour » de Boko : Grand bruit médiatique, une première au Togo (Mini-Papier d’Angle)

Akila Esso François Boko.

Interviews par-ci, annonces fracassantes par-là: le « retour » annoncé jeudi à Lomé de Akila Esso François Boko (ancien ministre de l’intérieur) en exil depuis 14 ans en France, fait vraiment grands bruits sur les médias, une première au Togo.

L’ancien ministre a accordé des interviews à +moins+ trois grands médias internationaux en moins de 72 heures : Rfi, TV5 Monde et Deutsche Welle. Depuis quelques jours, l’information fait aussi le tour des médias privés : télévisions, radios, journaux et les agences de presse et sites internet. Sur les réseaux : c’est l’événement « majeur » de l’heure.

Selon certains observateurs de la scène politique togolaise, c’est la première fois que le retour d’un togolais qui vit en exil suscite autant de tapage médiatique.

« La décision que j’ai prise de rentrer dans mon pays après 14 ans d’exil est le fruit d’une longue réflexion qui s’est fondée sur des discussions qui ont eu lieu par émissaires interposés entre le Président de la République togolaise et moi-même. Et le chef de l’Etat du Togo, suite à ces discussions, a donné son accord de principe pour un retour en toute sécurité », a déclaré M.Boko sur Rfi.

« Cet accord de principe a été réitéré auprès des autorités françaises par son émissaire, puisque vous savez que depuis 14 ans, les autorités françaises m’ont accordé leur protection. Donc dès lors que cet accord de principe a été confirmé auprès des autorités françaises, il n’y avait pas de raison que je doute de la sincérité de la parole présidentielle. En dépit de quelques hésitations, notamment celles liées à la délivrance de mon passeport togolais, et celles liées aux modalités de sécurité », a-t-il ajouté.

Pour bon nombre d’observateur, le retour de l’ancien ministre de l’intérieur, cache bien son intention de se présenter à la présidentielle de 2020, car selon les textes, tout candidat à ce scrutin doit résider sur le territoire national pendant au moins 12 mois.

« En ce qui concerne le service de mon pays, je ne peux rien m’interdire », a-t-il lâché ce mercredi sur le plateau de TV5 Monde.

Pour l’instant, aucune réaction des autorités togolaises n’est enregistrée. Rappelons que Akila Esso François Boko avait démissionné la veille de la présidentielle de 2005. Il s’est ensuite réfugié, puis exfiltré vers la France, quelques jours plus tard.

« J’ai quitté mon pays à la suite d’une démission de mes fonctions de ministre de l’intérieur, parce que je ne pouvais pas supporter que la vie de mes concitoyens soit en danger pour la conquête d’un pouvoir, à la suite des informations précises que les services de renseignements qui étaient sous ma responsabilité m’ont envoyées, j’ai pris la décision de proposer au président de la République par intérim, la possibilité de surseoir à un processus électoral chaotique qui mettait en danger la vie de mes concitoyens. Je n’ai pas été suivi, j’ai été mis en minorité face à cela et j’ai tiré les conséquences et j’ai démissionné », a longuement expliqué sur TV5 M.Boko, âgé de 54 ans. FIN

Junior AUREL