Réformes : Nouvelle sortie de Mgr Kpodzro contre la révision constitutionnelle à l’Assemblée

Mgr Philippe Fanoko Kpodzro.

Mgr Philippe Fanoko Kpodzro (Archevêque émérite de Lomé et doyen des évêques du Togo) a appelé ce mercredi à Lomé, tous les togolais à suivre avec une « attention particulière » l’étude de la proposition de réformes qui vise la révision du mandat présidentiel à 7 ans au lieu de 5 ans, a constaté l’Agence Savoir News.

Les travaux en commission des lois, du projet de révision constitutionnelle ont démarré mardi à l’Assemblée nationale. Il s’agit de l’étude au fond du projet de loi portant modification des dispositions des articles 59,60, et 100 de la Constitution du 14 octobre 1992.

Et pour le prélat, il s’agit d’un autre « tripatouillage »  de la Constitution de 1992.

« … à la fin du mandat de Faure Gnassingbé en février 2020 où il aura déjà bouclé 15 années au pouvoir, et il peut encore se présenter deux fois devant les électeurs, cette fois-ci pour un mandat de 7ans. Il finira ensuite (s’il ne modifie pas encore la Constitution) en 2034. Soit 29 ans au pouvoir… », a-t-il averti.

« Le régime est vorace, sans pitié et considère le Togo comme une propriété privée…. Je demande à tous les togolais de suivre cela avec une attention particulière. J’interpelle la société civile et les religieux de réfléchir et de prier et de prendre les dispositions pour une solution meilleures pour le Togo. J’appelle la population à une mobilisation pour une participation massive au prochain recensement « , a déclaré Mgr Kpodzro.

Ce dernier  a également  appelé à la libération des prisonniers politiques.

Notons que le texte incriminé est sur la table de discussions à l’Assemblée nationale. Le principal point de discorde est relatif à la disposition portant limitation du mandat présidentiel. Pour l’opposition, la loi, une fois adoptée, doit s’appliquer immédiatement au président Faure Gnassingbé (élu en 2005, puis réélu en 2010 et 2015). Cette exigence n’est pas du goût des députés du pouvoir, pour qui, le compteur doit être remis à zéro.

Ces réformes ont été la principale revendication de la coalition de l’opposition qui a manifesté durant des mois, dans les rues de Lomé.

Selon la feuille de la Cédéao à l’issue du sommet des chefs d’État du 31 juillet 2018 à Lomé, il est recommandé au gouvernement et aux acteurs politiques d’œuvrer en vue de l’adoption des réformes constitutionnelles en prenant en compte, trois points: (i) le mode de scrutin à deux tours pour l’élection du président de la république, (ii) la limitation à deux, du nombre de mandats présidentiels, (iii) la recomposition de la Cour constitutionnelle pour notamment revoir sa composition et limiter le nombre de mandat de ses membres (iv) et le renforcement du processus électoral ». FIN

Ambroisine MEMEDE