Réformes : Brouille au Parlement ce mercredi, l’opposition claque la porte de la commission des lois

Me Isabelle Manavi Ameganvi.

La tension était montée d’un cran ce mercredi au Parlement lors des travaux en commission des lois du projet de révision constitutionnelle, texte introduit par le gouvernement.

La pomme de discorde : le contenu du texte introduit par l’exécutif. Selon l’opposition, ce texte n’est pas conforme à celui proposé par l’expert commis par la Cédéao, dans son rapport.

« Les parlementaires de l’opposition affirment que l’examen des réformes constitutionnelles prévues par la Cédéao, devrait se situer dans le cadre du dialogue et viser le règlement juste et durable de la longue crise que traverse notre pays. Voilà que le gouvernement, comme à son habitude, présente de nouveau, et cette fois ci, en marge de la démarche des experts de la Cédéao, un texte qui laisserait, dans cette situation de crise, le parti au pouvoir décider et imposer ce qui lui convient », a déclaré Me Isabelle Manavi Ameganvi, présidente du groupe parlementaire ANC (Alliance nationale pour le changement).

« Notre objectif à nous, députés de l’opposition, demeure le règlement définitif de la longue crise que traverse notre pays. Nous ne pouvons dès lors, nous rendre complices d’un jeu politiquement  néfaste en participant à l’étude du projet de loi de révision constitutionnelle unilatéralement, adopté par le gouvernement », a-t-elle souligné.

« Voilà pourquoi nous avons décidé de nous retirer, en vous laissant la responsabilité pleine entière de l’aggravation de la crise politique », a ajouté Me Isabelle Manavi Ameganvi.

Selon des sources proches de l’opposition parlementaire, l’article 59 (nouveau) serait la principale disposition ayant entraîné cet accrochage lors des travaux en commission des lois.

L’article 59 stipule proposé par l’expert de la Cédéao, stipule : « Le Président de la République est élu au suffrage universel, libre, direct, égal et secret pour un mandat de 5 ans, renouvelable une seule fois. Nul ne peut exercer plus de 2 mandats présidentiels ou proroger le mandat pour quelque motif que ce soit. Cette disposition ne peut faire l’objet d’une révision ».

Dans son alinéa, le texte ajoute : « le mandat dont l’exercice est en cours entre dans le décompte du nombre de mandats autorisés par l’article 59 ».

Or l’article 59 du projet adopté récemment en Conseil des ministres et introduit au Parlement, « fixe le mandat du Président de la République à 5 ans renouvelable une seule fois ». Aucun détail n’a suivi cette disposition.

Ce soir, la coalition de l’opposition a également réagi, à travers un communiqué signé de sa coordinatrice Mme Brigitte Adjamagbo-Johnson.

Les leaders de ce regroupement de 14 partis politiques de l’opposition ont

« renouvelé, une fois de plus, toute leur gratitude à la Cédéao et plus particulièrement aux deux facilitateurs pour tous les efforts déployés en vue d’une résolution pacifique de la grave crise sociopolitique qui mine le Togo depuis trop longtemps ».

La Coalition « appelle tous les Togolais de l’intérieur et de l’extérieur, à redoubler de mobilisation dans notre lutte patriotique pour un Togo démocratique et prospère ». FIN

Junior AUREL