RD Congo: Le Burkina demande la libération d’un militant arrêté en RDC

Le Burkina Faso a demandé lundi la libération d’un militant arrêté dimanche à Kinshasa alors qu’il participait à une rencontre avec la jeunesse congolaise, en plein débat sur un éventuel troisième mandat du président congolais Joseph Kabila.

Le gouvernement burkinabé « est entré en contact avec les autorités congolaises à l’effet de s’enquérir des circonstances de cette arrestation, et obtenir la relaxe de notre compatriote », a indiqué le gouvernement dans un communiqué.

Le Burkinabé Sidro Ouédraogo a été arrêté dimanche à Kinshasa en compagnie de militants sénégalais et congolais alors qu’il participait à une rencontre destinée à sensibiliser la jeunesse congolaise sur les questions de gouvernance et de démocratie. Trois journalistes français avaient aussi été arrêtés, puis relâchés dimanche soir.

M. Ouédraogo est membre du « Balai citoyen », une des organisations qui ont ferraillé contre le projet du président burkinabé Blaise Compaoré de modifier la Constitution pour briguer un nouveau mandat après 27 ans de règne.

Fin octobre 2014, M. Compaoré a finalement été chassé par la rue, une « révolution populaire » réussie qui inspire les militants d’autres pays africains.

L’organisation « Balai citoyen » a appelé à la libération « sans condition » de M. Ouédraogo et des militants sénégalais arrêtés avec lui.

« Notre camarade n’était porteur ni d’un message de guerre, ni de subversion au Congo, il était là pour apporter un message de paix et de partage d’expérience avec le peuple et la jeunesse de la RDC », a soutenu Smokey, porte-parole de « Balai citoyen ».

« Un chef d’Etat qui a fait deux mandats, quelle que soit son intelligence et sa volonté, doit comprendre qu’il ne fera pas le bonheur de son peuple sans son consentement », a-t-il ajouté.

Le climat s’est fortement crispé en RDC depuis des manifestations violentes du 19 au 22 janvier qui ont fait plusieurs morts.

Les contestataires dénonçaient un projet de révision de la loi électorale qui aurait permis au président congolais Joseph Kabila de briguer un nouveau mandat après la fin 2016, alors que la Constitution le lui interdit.

SOURCE : AFP