Promouvoir l’inclusion financière en Afrique de l’Ouest : Une conférence de haut niveau mardi à Dakar

Les ministres chargés des finances et les gouverneurs de banques centrales des pays membres de la CEDEAO se son réunis mardi au siège de la BCEAO à Dakar (Sénégal), afin de réfléchir sur l’inclusion financière en Afrique de l’Ouest. Cette rencontre a été présidée par Amadou Ba, Président du Conseil des Ministres de l’UMOA, en présence de Tiémoko Koné, Gouverneur de la Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO).

Mitsuhiro Furusawa, Directeur général adjoint du FMI, était aussi présent.

Des opérateurs du secteur privé, des organisations non gouvernementales, ainsi que des acteurs de la société civile ont également assisté à cette rencontre organisée conjointement par la BCEAO et le Fonds Mondial International (FMI).

Cette conférence régionale de haut niveau a été suivie par visioconférence dans les locaux de la BCEAO à Lomé.

Le principal thème débattu est « Finance pour tous : promouvoir l’inclusion financière en Afrique de l’Ouest »

L’inclusion financière consiste à fournir des services financiers de base (épargne, paiements, transferts d’argent, assurance, crédit) aux personnes qui en sont dépourvues.

Selon les chiffres du FMI, environ deux milliards de personnes (pauvres pour la plupart, avec une grande proportion africaine) dans le monde n’ont pas accès à des services financiers de base.

Seulement 34% de la population adulte africaine a accès à des services bancaires. Dans l’UEMOA, c’est moins de 18%. Trop de ménages n’ont pas de compte en banque, trop de petites entreprises n’ont pas accès au crédit. Cette exclusion nuit au développement.

Selon le DGA du FMI, l’accès à ces services ouvre des portes aux familles en leur permettant de lisser leur consommation et d’investir dans leur avenir, grâce à l’éducation et à la santé.

L’accès au crédit permet aux entreprises de se développer, en créant des emplois et en réduisant les inégalités.

Pour le gouverneur de la BCEAO, l’inclusion financière est devenue un catalyseur de croissance économique. « Il est donc normal que la stratégie d’inclusion financière soit placée au centre de toute politique de développement visant à accélérer la croissance, lutter contre la pauvreté et réduire les inégalités sociale.

« L’évolution de l’inclusion financière résulte de la contribution significative du secteur de la microfinance et de la forte progression de l’offre de service via la téléphonie mobile », a déclaré M.Ba, Président du Conseil des Ministres de l’UMOA.

Ce dernier a évoqué l’amélioration au cours de ces dernières années, de la situation de l’inclusion financière au sein de l’Uémoa avec un taux de bancarisation strict qui est passé de 7% en 2007 à 15% en 2014, ainsi qu’une évolution remarquable du taux global d’utilisation des services financiers (intégrant la monnaie électronique) passé de 16% en 2007 à 61% en 2014.

« Cependant, malgré les progrès enregistrés, les défis subsistent pour la zone de l’Uémoa qui reste l’une des régions où la proportion d’adultes possédant un compte bancaire auprès d’une institution financière formelle est la plus faible au monde. (…). Plus une économie est financièrement inclusive, plus elle a de chance de croître rapidement. Et les inégalités de revenus tendent à diminuer au fur et à mesure que l’inclusion financière augmente », a-t-il souligné.

La rencontre a permis non seulement d’identifier l’ensemble des obstacles à un large accès des populations aux services financiers, mais aussi de dégager toutes les opportunités de développement qui existent, ainsi que les solutions possibles en s’inspirant des expériences des nations comme l’Afrique du Sud, le Nigéria et le Kenya, pour réfléchir sur les stratégies à mettre en œuvre pour amplifier l’accès des populations aux services financières dans la sous-région.

Les participants ont bénéficié de communications de qualité et participé à des échanges de haut niveau qui leur ont permis d’aboutir à un certains nombre de consensus dont le rôle primordial de l’inclusion financière dans le processus de développement, un rôle qui demeure au cœur des préoccupations des institutions internationales et des Etats, particulièrement ceux qui aspirent à l’émergence.

« Un système financier solide, inclusif, développé et concurrentiel est une condition essentielle pour la réalisation d’une croissance soutenue, durable et inclusive, à même de réduire à la pauvreté, les inégalités et l’exclusion. Les échanges ont montré que dans presque toutes les régions du monde, des actions, des politiques et programmes sont en cours, pour promouvoir l’inclusion financière. Les stratégies adoptées s’appuient sur la promotion de la microfinance, la finance numérique, en particulier le Mobile banking ainsi que la finance alternative et solidaire notamment la finance islamique. Nos débats ont également montré que la finance numérique, notamment les services financiers via la téléphonie mobile recèlent les plus gros potentiels pour l’inclusion financière (…) », a précisé M. Koné à la fin des travaux. FIN

Ambroisine MEMEDE

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