Procès Coup d’Etat / Couverture médiatique: « Mise au point » de l’avocat général Komlan Missité

Komlan Missité, l’avocat général a fait jeudi après-midi, une « mise au point » suite à la déclaration des organisations professionnelles de la presse privée togolaise qui ont dénoncé une « discrimination » entre les médias privés et les médias d’Etat à l’ouverture du procès de tentative d’atteinte à la sûreté de l’Etat.

Les médias privés n’étaient pas autorisés à filmer ou à enregistrer à l’intérieur de la salle d’audience.

Selon Komlan Missité, l’avocat général, « c’est la loi qui l’interdit ».

« Dans le système francophone, les choses ne sont pas les mêmes que ce nous avons vécu dans le procès +DSK+ aux Etats-Unis où on peut filmer intégralement un procès ou un peut filmer intégralement un prévenu menottes aux points. Dans le système francophone que nous avons hérité, on se réfère au principe de la présomption d’innocence qui interdit de filmer un prévenu », a-t-il expliqué dans une « mise au point ».

« La règle est fixée par l’article 8 du code de l’organisation judiciaire (…) Et la même interdiction est appliquée aux photographes », a-t-il souligné.

« Toutefois, cet article laisse une porte ouverte, car il dit que le président de la juridiction peut autoriser la couverture médiatique. Et c’est le cas du procès en cours. Si le président a autorisé certains organes de presse notamment les organes publics, c’est parce qu’il sait que les images et enregistrements seront mieux contrôlés. Et que tout ce qui est filmé sera placé sous embargo pendant 10 ans. Seuls les extraits des reportages et autres peuvent être montrés à des fins d’informations et à des fins pédagogiques », a précisé l’avocat général.

« Cette décision n’est valable qu’à l’intérieur de la salle d’audience. Cette mise au point est nécessaire parce qu’il y a une polémique qui est née depuis ce matin. Des journalistes des médias privés crient à la discrimination », a-t-il ajouté.

Le Conseil national des patrons de presse (CONAPP), l’Union des journalistes indépendants du Togo (UJIT) et l’Observatoire togolais des médias (OTM) ont dans une déclaration commune, « condamné énergiquement cet état de fait et exigent que toutes les conditions soient réunies pour permettre une couverture équitable par tous les médias aussi bien privés que publics ».

Selon ces trois Organisations, « les médias d’Etat notamment la Télévision Togolaise , Radio Lomé, Togo Presse et Atop, ont été autorisés à filmer, enregistrer et à prendre des vues au cours de l’audience en toute liberté, alors qu’il était formellement interdit à tous les médias privés d’utiliser leurs appareils audiovisuels et de reportage ».

Le CONAPP, l’UJIT et l’OTM ont « interpellé le Ministre de la Communication , le Ministre de la Justice , le Ministre de la Sécurité et le Ministre des Droits de l’Homme à prendre leurs responsabilités afin que ces préjudices causés aux médias privés soient réparés dans les plus brefs délais pour permettre une meilleure couverture en toute quiétude et sans tracasseries du procès de +Tentative d’atteinte à la sûreté de l’Etat+ par tous les journalistes et professionnels de la Communication sans aucune discrimination ».

Ouvert jeudi matin, le procès a été ajourné au 6 septembre, après quelques minutes de « préliminaires ».

Au total 32 civiles et militaires passent en jugement devant la chambre judiciaire de la Cour suprême.

Parmi les inculpés, figurent deux frères du président de la république dont Kpatcha Gnassingbé. Ancien ministre de la défense, Kpatcha Gnassingbé est considéré comme le présumé cerveau de ce coup de force déjoué.

Dans le groupe figure également le général à la retraite Assani Tidjani, ancien chef d’Etat major général des forces armées togolaises et ancien ministre de la défense.

Edem Etonam EKUE

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