Pour vérifier le niveau d’avancement des projets financés par l’UE: Patrick Spirlet en tournée à l’intérieur du pays

Le chef de la délégation de l’Union Européenne (UE) au Togo, Patrick Spirlet a débuté mardi à Dapaong (environ 650 km au nord de Lomé), une tournée en vue de toucher du doigt, le niveau d’exécution des projets financés par l’UE, a constaté un envoyé spécial de l’Agence Savoir News.

Cette tournée de trois jours à l’intérieur du pays , vise notamment à vérifier sur le terrain, le niveau d’avancement des travaux financés par son institution, les problèmes sur le terrain et l’impact de ces travaux pour les populations bénéficiaires.

Le siège d’Handicap International à Dapaong, chef lieu de la préfecture de Tône a été la première étape de la tournée de M.Spirlet. En effet, un projet de promotion du droit à l’éducation pour les enfants en situation de handicap dans la commune de Dapaong est financé par l’UE à hauteur de plus 650 millions de francs CFA.

Selon Bruno Patchou Amouzou, chef du projet à Handicap International de Dapaong, ce projet de trois ans, financé en 2009 et qui prend fin en décembre 2011, prend en compte les différents acteurs éducatifs et s’inscrit dans le cadre de l’éducation inclusive.

« Avec le financement de l’UE, nous avons identifié 1.216 enfants handicapés de 3 à 14 ans qui ont été orientés dans les écoles ordinaires ou spécialisées ou encore dans des centres de formation dans la commune de Dapaong. Les parents d’enfants handicapés et non handicapés, les artisans et les enseignants des écoles ordinaires ou spécialisées ont été sensibilisés au handicap et à l’éducation des enfants handicapés. 66 écoles ordinaires de la ville accueillent les enfants en situation de handicap. C’est le cas de l’école primaire publique de Nassablé. Nous avions placés des sourds-muets et des non-voyants qui étudient au même titre que les autres élèves. Parmi 318 enfants handicapés identifiés hors école, 166 ont été orientés vers l’école ordinaire, 40 vers les écoles spécialisées et 31 en formation ; et 630 de ses enfants bénéficient d’une prise en charge gratuite par notre institution », a longuement expliqué Bruno Patchou Amouzou.

La seconde étape a conduit le chef de la délégation de l’UE à visiter la construction, le bitumage et l’assainissement des routes Dap1 et Dap2 qui font partie du Projet d’aménagement urbain du Togo (PAUT).

Selon Kwawu Edem, le chef de la supervision des travaux de construction de la route Dap1 distante de 702 mètres, les travaux de construction de la voie ont commencé en février dernier et devraient normalement prendre fin en juillet, mais compte tenu de certaines difficultés, les travaux ne peuvent pas finir à temps.

« Le projet d’une durée de 6 mois a été financé par l’UE. Le coût est de 340 millions de francs. Après 4 mois de travaux, le chef de l’ouvrage n’a fait que 20% des travaux. Il y a du retard. Cela est dû d’abord aux tuyaux de la Togolaise des eaux (TDE) qui ont traversé le plan de construction de la voie. Pour déplacer ces tuyaux d’adduction d’eau, il faut plus de 12 millions de francs, mais la TDE dit qu’elle n’a pas de sous. Cela freine énormément l’avancée des travaux », a-t-il indiqué.

Tagoï Ba-Sagamo, chef du projet de construction et du bitumage de la voie Dap 2, distante de 1.200 mètres a quant à lui, déclaré que ses travaux vont bientôt finir.

« Ce projet a été financé à 385 millions de francs par l’UE. J’ai 8 mois pour finir les travaux et je suis à 40% de réalisation. Il est vrai que j’ai aussi des difficultés de mon côté avec les tuyaux d’adduction d’eau de la TDE, mais je compte finir dans le temps », a-t-il révélé.

Selon Patrick Spirlet, Handicap International réalise un travail énorme dans la région des Savanes pour l’orientation et l’intégration des enfants handicapés dans la vie sociale.

« Je suis satisfait du travail de Handicap International. Surtout que l’institution a tout fait pour impliquer la société civile dans la reconnaissance des droits des enfants handicapés contribuant ainsi à leur intégration éducative et sociale », a-t-il précisé.

Par contre, au niveau des chantiers de bitumage et de construction de route, les travaux « n’avancent pas comme prévu », a souligné M.Spirlet.

« Les chantiers sont importants pour les populations, mais il reste un nombre de problèmes d’ordre technique et aussi liés au gouvernement. Arrivé à Lomé, je vais alerter les autorités gouvernementales, afin que nous puissions trouver de solutions pour que les travaux arrivent à termes », a-t-il souligné.

Rappelons que l’UE a repris sa coopération avec le Togo en décembre 2007, après près de 14 années de brouille entre les deux parties.

Bruxelles avait suspendu son aide à Lomé en 1993 pour « déficit démocratique ». Des efforts menés par les autorités togolaises en matière de respect des droits de l’Homme et la bonne organisation des élections législatives d’octobre 2007 ont poussé l’UE a renoué avec le Togo.

La reprise pleine de la coopération, notifiée le 29 novembre 2007 aux autorités Togolaises, est marquée par la signature de plusieurs conventions de financement (CF) dont la mise en œuvre des projets et programmes de développement favorise la relance économique du pays.

Ainsi, depuis 2007, l’UE a financé à hauteur de 250 millions d’euros (soit près de 165 milliards de FCFA) la coopération communautaire avec le Togo.

Plusieurs domaines d’intervention dont la bonne gouvernance, la macro-économie, les infrastructures, le développement rural sont au centre de cette reprise.

La société civile et les acteurs non étatiques occupent une place non négligeable dans le développement économique et pour cela ont été pris en compte dans la mise en œuvre des projets et programmes financés par l’Union européenne au Togo.

De Dapaong, Nicolas KOFFIGAN

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