Pour une gestion saine et efficace des opérations des Institutions de microfinances : Des Professionnels des Systèmes Financiers Décentralisés du Togo en conclave à Kpalimé

« Comment ramener le portefeuille à risque dans les normes »: tel est le thème d’un atelier national qui réunit depuis ce vendredi et pour deux jours à Kpalimé (environ 120 km au nord de Lomé), une soixantaine de professionnels des systèmes financiers décentralisés venus de toutes les régions économiques du Togo.

Cette rencontre leur permettra de chercher les solutions idoines à mettre en œuvre impérativement pour assainir le portefeuille des systèmes financiers décentralisés, a constaté le correspondant de l’Agence Savoir News sur place.

Le conclave est organisé par l’Association Professionnelle des Institutions de Micro finance du Togo (APIM-Togo), avec l’appui technique et financier du Fonds National de la Finance Inclusive (FNFI).

La cérémonie d’ouverture a été présidée par le Coordonnateur de la Cellule d’Appui et de Suivi des Institutions Mutualistes d’Epargne et de Crédit (CAS-IMEC) Essodong Kpizing, en présence du Directeur Général du FNFI, Prosper Houenou et du Président de Conseil d’Administration de APIM-Togo Yombo Odanou.

Depuis plus de trois ans, le +Portefeuille A Risque+ (PAR) qui est la norme de mesure de la santé des portefeuilles de crédit des systèmes financiers décentralisés du Togo, connaît une dégradation inquiétante dont les causes peuvent se situer à divers niveaux. Le PAR du secteur dans l’espace UEMOA a frôlé en fin 2014, le creux de 10% et le Togo détenait malheureusement le record de la dégradation avec 9,82%.

En vue d’attirer l’attention des acteurs sur les dangers que cache le cumul des impayés, cet atelier vise à partager entre les participants, le niveau d’évolution des agrégats dans le secteur et les causes de la dégradation du portefeuille à risque notamment l’incendie des marchés de Lomé et de Kara en 2013, le surendettement des clients, le financement des activités non maîtrisées, la course au volume de crédit, le non respect des procédures etc.

Cette rencontre permettra également aux participants de déceler de façon précoce, les causes de la montée du portefeuille à risque sur les produits du Fonds National de la Finance Inclusive assorti des recommandations fortes qui puissent les aider à ramener le PAR à la norme et d’apprécier ensemble, la collaboration avec le FNFI dans le cadre des produits APSEF, AGRISEF et AJSEF.

Dans son allocution, le Coordonnateur de la Cellule d’Appui et de Suivi des Institutions Mutualistes d’épargne et de Crédit (CAS-IMEC), a retracé l’historique de la réglementation qui régit le fonctionnement des Systèmes Financiers Décentralisés au Togo : « Une réglementation qui est caractérisée par des normes ».

« Si vous avez décidé d’organiser cet atelier autour du portefeuille à risque pour les ramener dans les normes, cela veut dire que vous êtes conscients des dysfonctionnements dont les institutions font face aujourd’hui et que cet atelier constitue la prise de conscience par vous-mêmes de faire l’autocontrôle de vos institutions », a souligné Essodong Kpizing.

Ce dernier a invité les professionnels des systèmes financiers décentralisés à réfléchir sérieusement sur la question du crédit de manière à ce que la profession retrouve ses performances: « Le risque de crédit fait partie des risques internes qui sont le fait du personnel du système financier décentralisé ».

Le Président de Conseil d’Administration de APIM -Togo Yombo Odanou, a quant à lui témoigné la gratitude et la reconnaissance de son association au FNFI pour son appui financier +honorable+ à l’endroit des systèmes financiers décentralisés.

« Nous attendons des participants beaucoup de résultats, des actions qui vont se dégager à travers des échanges et nos pratiques quotidiennes. Il serait question d’identifier les causes qui sont en train de tirer le portefeuille à risque vers le haut. Et à partir de ces différentes causes, nous allons trouver des approches de solutions et partant, un plan d’action pour que chaque institution de part et d’autre puisse très rapidement mettre en œuvre ce plan d’action pour sauvegarder les acquis du secteur », a-t-il souligné.

« Les problèmes qui concernent la fonction crédit ne date pas d’aujourd’hui. Dans la fonction crédit, il y a globalement trois étapes : d’abord l’analyse du risque crédit en amont, ensuite la mise en place des concours et enfin le suivi desdits concours. Tout se gère sur ces trois étapes et une institution qui crée la culture de gestion de sa fonction basée sur la professionnalisation et la rationalisation de ces trois étapes, ses résultats sont meilleurs », a pour sa part, souligné Prosper Houenou.

Les participants ont suivi ce vendredi deux communications sur : « L’état de la surveillance du secteur de la micro fiance au Togo » et « les causes de la dégradation du portefeuille dans l’espace UEMOA et au Togo ».

Ils ont également suivi des thématiques dans des sous ateliers sur : « la Gouvernance des SFD pour une meilleure gestion du portefeuille », « La gestion professionnelle de crédit » et « les outils de maîtrise du portefeuille ».

Les résultats des travaux en commission seront débattus en plénière assortis de recommandations fortes à mettre en œuvre impérativement par chaque système financier décentralisé avec un plan de suivi. FIN

De Kpalimé, Ahmed MAESTRO

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