Pour une alimentation saine : OADEL encourage la production d’engrais organiques

L’Organisation pour l’Alimentation et le Développement Local (OADEL) encourage des autorités à « accompagner la production d’engrais organiques » afin de les substituer progressivement aux engrais chimiques qui renferment des métaux lourds, sources de maladies cancérigènes.

Dans le cadre de ses activités de sensibilisation à travers son « Festival de films alimenterre », cette structure a projeté samedi à Lomé, un film intitulé « Vert de rage, engrais maudits », une projection sur les dangers liés à l’utilisation des engrais chimiques en général et de façon spécifique, l’engrais phosphaté qui renferme du cadmium, un des métaux lourds, néfastes aussi bien pour la santé que l’environnement.

Selon Jean Charles Sossou (ingénieur agronome), il n’y a pas que le Cadmium dans ces engrais, il y a plusieurs métaux lourds dont le plomb, l’arsenic, l’aluminium et bien d’autres…

« Ces métaux lourds se retrouvent parfois dans des produits phytosanitaires et aussi dans les engrais. Et une fois qu’ils entrent dans la terre, ils se retrouvent dans l’alimentation, c’est-à-dire, nos assiettes. Ils sont responsables des cancers et d’autres maladies graves (au niveau de la digestion, du sang, de la reproduction …) », a expliqué l’agro écologiste.

« Nous devons limiter les dégâts. Aujourd’hui, on peut produire sans engrais chimiques, si on arrive à produire de façon optimum. Nos aïeux cultivaient sans ces produits chimiques. Produire pour empoisonner, non ! Mais produire pour nourrir les hommes, c’est un métier noble. Produire sainement pour nourrir sainement », a souligné M. Sossou.

La projection a été suivie de débat au cours duquel le chef service de la CAGIA (Centrale d’achat et de gestion des intrants agricoles) a expliqué que l’usage des engrais chimiques est aujourd’hui un besoin, vu l’état de fertilité des sols dans la plupart des régions du pays.

« Mais il  y a des standards, des normes liées aux métaux lourds contenus dans les engrais chimiques, normes que le Togo contrôle à chaque importation », a expliqué Atsu Eklu (chef service technique de la CAGIA).

Miser sur les alternatives pour une meilleure santé

Vue partielle des participants

Notons qu’environ 120.000 Tonnes d’engrais chimiques ont été importées par le Togo pour la campagne 2020-2021.

Il est aussi important d’encourager les autorités à aller vers l’accompagnement de la production d’engrais organiques, afin de les combiner avec l’engrais chimiques, et progressivement aller vers une utilisation 100% d’engrais organiques, même si cela semble difficile, a suggéré le directeur exécutif d’OADEL Tata Ametoenyenou.

« Il nous faut trouver des alternatives pour produire de façon très saine, en nous passant de tout ce qui peut être nocif pour la santé car, on mange pour être en bonne santé, notre santé se trouve dans notre assiette », a-t-il rappelé.

« Mais nous sommes convaincus que ces engrais sont nocifs », a martelé Akpotor Komi (chargé du programme d’appui au développement de l’agriculture familiale à INADES formation), soulignant que l’usage des engrais chimiques est lié à la croissance démographique et le devoir de l’Etat, est d’assurer à tous l’accès à l’alimentation. Ce procédé est cependant source de maladies graves également détectées chez des jeunes de nos jours.

« Aujourd’hui, il va falloir revoir notre planification agricole, associer les alternatives durables à ce qui est défini comme priorités pour assurer l’accès à une alimentation saine pour tous ».

« Nous avons fait plusieurs recherches sur les engrais organiques et la finalité est de conscientiser le consommateur pour aller vers la souveraineté alimentaire (d’où vient ce que je veux manger, qui l’a produit, quelle incidence sur ma santé, sur le développement social), car c’est le consommateur qui détermine la production », a-t-il expliqué.

La soirée a été bouclée par une dégustation de produits locaux.

Rappelons que ce « Festival de films alimenterre » qui a démarré depuis le 15 octobre prendra fin le 30 novembre. Au total 300 personnes ont déjà été touchées à travers 5 projections faites dans des quartiers populaires avec des élus locaux, dans différentes communes. Des projetions sont également programmées pour les régions de l’intérieur. FIN

Ambroisine MEMEDE