Politique: Jean Pierre Fabre appelle à un « dialogue politique sérieux et responsable »

Jean Pierre Fabre, le président de l’Alliance Nationale pour le Changement (ANC, opposition) a appelé ce mercredi à un « dialogue politique sérieux et responsable », en vue du « règlement de la crise togolaise ». Cet appel a été lancé par le leader de l’ANC dans un « message à la nation » transmis à l’Agence Savoir News.

Selon M.Fabre, « l’heure est donc venue de faire face avec courage et détermination, au règlement de la crise togolaise par un dialogue politique sérieux et responsable, c’est-à-dire un dialogue politique structuré, franc et serein, dans un climat sociopolitique apaisé et assaini ».

« A cet égard, je réaffirme notre attachement à un tel dialogue, mettant face à face, les véritables protagonistes de la crise, à savoir le pouvoir (RPT/UNIR-UFC) et l’opposition (FRAC/CST-Coalition Arc-en-ciel). Ce dialogue, qui implique le respect des engagements pris et des accords signés, permet l’adoption et la mise en œuvre consensuelles des réformes constitutionnelles et institutionnelles contenues dans l’Accord Politique Global (APG), ainsi que l’amélioration du cadre électoral. Son caractère formel et transparent est en soi une garantie de bonnes fins », a-t-il souligné.

Pour le président de l’ANC, son parti politique « n’entend prendre part à aucun simulacre de dialogue. L’objectif primordial de l’ANC et des autres partis politiques de l’opposition, est d’ouvrir la voie à une alternance démocratique, à travers la mise en œuvre consensuelle des réformes politiques nécessaires à l’instauration de l’État de droit, de la démocratie et de la bonne gouvernance au Togo ».

« Pour cela, nous comptons, non seulement sur les populations togolaises massivement mobilisées à cet effet, mais aussi sur l’assistance de tous les partenaires et amis du Togo et sur l’indispensable accompagnement de la communauté internationale, particulièrement l’Union Européenne », a-t-il souligné.

M.Fabre est également revenu sur les récents incendies qui ont ravagé le marché de Kara (nord) et le principal bâtiment du grand marché de Lomé. Pas de mort, mais les dégâts sont énormes: près de 6 milliards de F.CFA de pertes pour environ 3.106 commerçantes et commerçants sinistrés.

Le gouvernement avait qualifié « d’actes criminels » ces incendies et a mis en place une commission d’enquête dirigée par le procureur de la République. Au total 28 personnes ont été interpellées dont 19 entendues au fond. La plupart des militants et responsables de l’opposition.

« Aucun dirigeant ou militant de l’ANC, aucun dirigeant ou militant du CST, n’est, ni de près ni de loin, n’est mêlé aux incendies des marchés de Kara, de Lomé ou des autres localités du pays. C’est donc sous des accusations fallacieuses, grossièrement montées à partir de dénonciations calomnieuses, c’est-à-dire sans aucune preuve que, dès le lendemain des incendies, des dirigeants et militants de l’opposition sont arrêtés et détenus par les services de la gendarmerie nationale », affirme M.Fabre dans son message.

« Nous continuons donc d’exiger, non seulement la libération immédiate de toutes les personnes encore détenues dans le cadre de cette affaire, mais aussi la mise en place sans délai d’une commission d’enquête internationale indépendante pour déterminer les vraies causes de ces incendies, en identifier les vrais auteurs et situer les responsabilités quant aux défaillances des secours et interventions d’urgence », a-t-il précisé.

Le président de l’ANC dénonce « avec fermeté cette stratégie de la violence destinée à écraser les populations togolaises et à briser la jeunesse, toutes massivement mobilisées et déterminées à réaliser l’alternance et le changement ».

Rappelons que le procureur de la République a affirmé le 27 février lors d’une conférence, que les « auditions et interrogatoires au fond des inculpés dans les affaires des crimes de destruction volontaire par incendies d’édifices publics et privés, tentatives de destruction volontaire, complicité de destruction volontaire et groupement de malfaiteurs se poursuivent normalement au cabinet du doyen des juges d’instruction à un rythme serein et satisfaisant ».

« La plupart des inculpés en qualité d’exécutants ou d’organisateurs ont déjà été entendus (…). Les déclarations croisées des inculpés se recoupent. Elles confirment que les mises à feu ont été exécutées selon un mode opératoire analogue, dans le but de détruire par le feu les édifices et autres objectifs cibles, sans aucun souci des vies humaines ni des dommages matériels et psychologiques graves causés aux braves femmes des marchés, bref aux commerçantes et commerçants, et aux autres acteurs économiques de nos villes », avait souligné Blaise Essolissam Poyodi. FIN

Junor AUREL

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