Nouveau partenariat germano-togolais pour les réformes : Que retenir ? (DOSSIER)

Gerd Müller

Le Togo et l’Allemagne ont démarré ce lundi, un nouveau partenariat pour les réformes. Au total 142 millions d’euros (93,145 milliards de F.CFA) seront débloqués en faveur du Togo cette année et les années à venir, a annoncé dimanche Gerd Müller, ministre fédéral Allemand chargé de la coopération économique et du développement, en visite de deux jours au Togo.

Déjà, un certain nombre d’accords ont été annoncés ce lundi au palais présidentiel à Lomé, en présence du chef de l’État togolais Faure Gnassingbé.

Le « nouveau partenariat germano-togolais pour les réformes » donnera une « nouvelle dimension » à la coopération entre les deux pays, avec des engagements de part et d’autre.

« Nous avons un niveau de coopération très satisfaisant », a salué Robert Dussey (ministre togolais des affaires étrangères).

Faure Gnassingbé et Gerd Müller en tête à tête

« Ce nouveau partenariat vise à renforcer davantage la coopération économique grâce à des investissements. Nous souhaiterions coopérer avec le Togo dans le domaine de l’économie pour promouvoir davantage le secteur agro industriel, la formation des jeunes, le partenariat en matière d’énergie etc… », a précisé de son côté Gerd Müller.

Le Togo est l’un des douze pays ayant rejoint l’initiative « compact with Africa », lancé en 2017 sous la présidence allemande du sommet du G20.

Par l’entremise de celui-ci, il s’engage à mettre en œuvre des réformes macro-économiques et politiques pour renforcer les conditions-cadres propices à l’accroissement des investissements privés, au développement économique durable et à la promotion de l’emploi. Un objectif que le pays a réaffirmé dans la feuille de route gouvernementale (2020-2025).

Ainsi, depuis son adhésion au « compact with Africa », le Togo fait preuve d’un grand dynamisme sur les plans politique et économique.

L’accélération du processus de décentralisation, marquée par la tenue en 2019 des premières élections communales depuis plus de trois décennies, ainsi que l’amélioration considérable des conditions d’investissements (gain de 59 places dans l’indice Doing Business de la Banque mondiale depuis 2018).

Nouvelle forme de coopération particulièrement étroite et ambitieuse

Les partenariats pour les réformes – initiés en 2017 par le ministère fédéral allemand de la coopération économique et du développement (BMZ) – incarnent le changement de paradigme dans l’approche et la qualité de la coopération allemande au développement.

Signature des accords

Ce nouveau modèle de coopération est destiné aux pays particulièrement réformateurs. Ainsi, ces pays « champions de réformes » bénéficient de fonds supplémentaires pour la réalisation de leur vision de réforme.

Objectif visé : améliorer les conditions-cadre économiques dans le but de promouvoir les investissements, la croissance économique durable et la création d’emplois.

Cette nouvelle forme de coopération était au centre d’un tête-à-tête entre le chef de l’Etat togolais Faure Gnassingbé et Gerd Müller au palais présidentiel.

« Nous avons discuté ensemble des grands axes du nouveau partenariat germano-togolais, de la gestion efficace de la crise sanitaire par notre pays ainsi que des réformes économiques opérées ces dernières années par le Togo sans oublier les questions sécuritaires de la sous-région », a écrit le président togolais sur la page facebook.

« Ce nouveau partenariat témoigne du dynamisme de la coopération bilatérale et  constitue un soutien important à la transformation structurelle de notre économie conformément à la feuille de route gouvernementale +Togo 2025+ », a-t-il ajouté.

Les objectifs du partenariat

Le nouveau partenariat germano-togolais pour les réformes reconnaît et soutient la dynamique de transformation structurelle au Togo telle qu’articulée par la feuille de route gouvernementale. Dans l’objectif ultime de promouvoir la création d’emploi, il met l’accent sur trois grands domaines stratégiques de coopération :

-L’amélioration du climat des affaires et d’investissements, en s’appuyant sur une offre de formation professionnelle de qualité en phase avec le marché du travail et en renforçant l’attractivité du pays auprès des investisseurs.

La partie allemande, au palais présidentiel

-Le renforcement de la transformation agro-industrielle et de ses chaînes de valeurs comme moteurs de croissance et d’emploi

-La promotion de la bonne gouvernance et du développement des territoires comme leviers de croissance inclusive.

Et pour chaque axe prioritaire, des engagements ont été pris par les deux parties.

Par exemple en matière du climat des affaires et d’investissement, le Togo s’est engagé à (i) assurer le financement de la formation professionnelle, (ii) atténuer les risques pour les investisseurs, (iii) mettre en œuvre une stratégie d’employabilité pour les jeunes, (iv) augmenter les services publics à l’adresse des investisseurs privés (agence promotion des investissements et de la zone franche, autorité administrative de la plateforme industrielle d’Adétikopé).

Le président Faure Gnassingbé (au milieu) lors de la rencontre au palais présidentiel

L’Allemagne de son côté, a pris l’engagement (i) de financer et de renforcer l’offre de formation professionnelle, (ii) d’augmenter la quote-part du Togo dans le capital social de l’Agence pour l’Assurance du Commerce en Afrique, (iii) d’appuyer la stratégie anti-corruption et l’opérationnalisation de l’agence promotion des investissements et de la zone franche et autorité administrative au sein de la plateforme industrielle d’Adétikopé. FIN

Junior AUREL