Artiste togolais Marci : « Les gens ne veulent pas se gêner pour que le Togo puisse avoir une marque musicale »

Marci est un artiste chanteur-compositeur togolais de chansons à textes parlant principalement de paix, d’amour, d’espoir.
Marci (de son vrai nom Marcel Yana), après le single Noviye, vient de sortir un nouveau single dénommé +Mawougan+. Pour le découvrir, lisez plutôt!

Comment les Togolais apprécient votre single +Mawougan+ que vous venez de sortir ?

Il y a 2 ans déjà que j’ai enregistré ce single, mais c’est maintenant que le public apprécie ce titre. Apres le tour des radios, les gens m’appellent pour me dire: j’aime votre single. D’autres réclament déjà le clip. Sur certaines radios de la place où je suis allé, certains animateurs ne le cachent pas, ils le disent en direct que c’est un bon morceau. C’est encourageant. Je passe par vous pour leur dire que le clip est déjà disponible et dans quelques jours, il passera en boucle sur les télés et sur les réseaux sociaux.

Quels sont vos projets pour permettre aux Togolais d’être toujours fans de vous ?

Mon projet, c’est de leur offrir toujours le meilleur de moi-même. Ce premier single n’est que le début. D’ailleurs, j’ai déjà enregistré cinq morceaux qui ne sont pas encore sortis qui sont plus costauds que Mawougan. Que Dieu nous prête vie seulement. Et j’espère qu’à la fin de 2016 ou en début 2017, je sortirai le premier album. Ce premier single n’est que l’avant-goût de ce que je compte offrir au Togo. Le meilleur est à venir.

Vous avez imploré Dieu de sauver les Togolais de la souffrance ambiante dans laquelle nous sommes plongés ? Expliquez-vous un peu ?

C’est une réalité. Aujourd’hui le Togolais est malheureux par rapport à sa condition sociale. Cela saute à l’œil quand vous vous rendez dans les hôpitaux et surtout quand vous allez à l’intérieur du pays. Je ne suis pas le premier à le dire. Donc pour moi, c’est le Tout Puissant qui pourra nous venir en aide au Togo. Et j’espère que d’ici peu, le Togolais pourra aussi sourire comme les autres.

Le gouvernement ne cesse de crier sur tous les toits qu’il a amorcé la reconstruction du Togo, afin d’améliorer les conditions de vie des Togolais. Vous ne croyez pas à cela?

Rire… Si, j’y crois, mais il faut qu’on accélère les choses. Il est vrai que le gouvernement essaye de mettre en place un réseau routier et de construire des édifices admiratifs, mais en ce qui concerne le social, nous sommes très en retard. Dans mon dernier single, je tire la sonnette d’alarme pour que les choses s’accélèrent au Togo, car les populations sont à bout de souffle.

Pourra-t-on conclure que Marci est un artiste engagé ou un artiste qui est à la cause des laissés pour compte ?

Je ne suis pas un artiste engagé. Je dis tout simplement les choses comme je les vois. Je ne suis pas hypocrite dans ma façon de voir les choses et parfois de les chanter. En disant les choses comme elles sont, je ne le fais pas contre quelqu’un. En effet, le jour où ça ira bien au Togo, tout le monde en profitera, même les dirigeants seront les premiers que les populations féliciteront. Dire que je suis un artiste engagé, je ne crois pas du tout. Car je ne chante pas que les problèmes d’Afrique, mais je chante aussi l’amour et la joie de vivre.

Mais certaines personnes se demandent si un rasta comme vous peut aussi faire du gospel et évangéliser ?

Ça se raconte partout. Les gens se demandent comment se faire-t-il qu’un rasta peut faire du gospel. Mais ce qu’ils oublient, un rasta est un humain. Il est aussi comme quelqu’un qui se rase la tête. Ailleurs, il y a des rastas pasteurs qui dirigent de grandes églises. Le faite de faire ce cheveu sur la tête, n’est qu’une mode de vie. L’essentiel, c’est ce que ce rasta sait faire pour améliorer son entourage.

Quelle est la place de Dieu dans votre vie ?

Dans ma vie, je dirais que Dieu n’a pas de place. C’est Lui le créateur de ma vie. Dieu est le début et la fin de tout. Je n’ai pas à Lui dire que voici Ta place. Il choisit la place qu’Il veut Lui-même dans ma vie. Car ma vie et tout ce que je suis aujourd’hui Lui appartienne. Il a toute la place qu’Il veut.

Vous avez un lyrique qui n’est pas loin de l’artiste Corneille. Est-ce que toute vos inspirations viennent de lui, puisque drôlement vous lui ressembler?

J’aime beaucoup ce qu’il fait comme musique, mais je ne tire pas mon inspiration de lui. Mon inspiration vient souvent des vécus quotidiens de mes populations et de mon entourage. Je veux être collé aux réalités africaines, ce qui fait que je ne pourrai pas m’inspirer d’un autre artiste surtout que la musique est différente d’une époque à une autre.

Vous venez de faire vos premiers pas dans la musique togolaise. Quelle est votre impression sur la musique togolaise ?

J’ai remarqué que nous ne valorisons pas encore la musique togolaise. On pense qu’en écoutant les autres musiques, on écoute la bonne musique. Je pense qu’il faut plutôt travailler sur la musique togolaise pour mieux la valoriser.

Pour cela, il faut de vrais studios, de vrais arrangeurs, de vrais réalisateurs, brefs il faut une véritable industrie musicale au Togo.

Si les nigérians sont arrivés là où ils sont aujourd’hui, c’est parce qu’ils ont investi dans le secteur du showbiz. En plus, s’ils occupent la première place, c’est parce qu’ils ont travaillé et ils ont aussi investi dans le secteur et ça a pris.

Notre situation aujourd’hui, est le reflet du faite que les gens ne veulent pas se gêner pour que le Togo puisse avoir une marque musicale.

Nous serons toujours les derniers sur la liste tant que ça ne change pas. Pour cela, je propose qu’on puisse mettre de vrais studios en place et qu’on prenne deux meilleurs arrangeurs, deux promoteurs et deux réalisateurs pour aller les former ailleurs et vous verrai que cela aura d’incidence sur notre musique.

Je remarque qu’il y a beaucoup de talents au Togo, mais nous n’arrivons pas à percer sur le plan international à cause de tout ce que je viens d’énumérer. (Info line : 00228 22 62 17 07 / 90 34 35 48). FIN

Interview réalisée par Emmanuel ATCHA

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