Mlle Ayawavi Clémence Ketemepi : « J’ai décidé de garder ma virginité jusqu’à ce jour et je compte bien la garder jusqu’au mariage »

Mlle Ayawavi Clémence Ketemepi (20 ans, étudiante en 2e année à l’école des sages-femmes), a été élue « Reine vierge » 2016 lors de la grande finale de la huitième édition des +Trophées Vierges+ le 10 septembre dernier à Lomé.

Elle a devancé 10 autres filles en compétition, à l’issue d’une série d’épreuves dont la chorégraphie, la danse traditionnelle et l’interview.
Mlle Ayawavi Clémence Ketemepi succède à Mlle Pascaline Boukari Kombaté (21 ans, étudiante en 3ème année des Sciences Techniques et Animation socio-éducative) élue en août 2015. L’Agence Savoir News est allée à la rencontre de Mlle Ayawavi Clémence Ketemepi. Lisez.

Savoir News : Vous avez été élue +Reine Vierge Togo /2016+ samedi dernier. Qu’est-ce qui vous a poussé à participer à ce concours ?

Mlle Ayawavi Clémence Ketemepi : J’ai décidé de participer à cet concours pour servir d’exemple à mes jeunes sœurs qui pensent que rester vierge jusqu’au mariage est un mythe.

Avez-vous eu honte – à un moment donné – quand vous participiez à ce concours ?

Non ! Je n’ai jamais eu honte plutôt c’était une fierté pour moi, surtout que j’ai eu le soutien de mes parents.

A 20 ans, +grande+ étudiante, vous êtes encore vierge. Comment vos proches, surtout vos amis vous regardent ?

Pour eux, ce n’était pas possible par rapport à mon âge et à mon niveau d’étude. Mais ils n’étaient quand même pas étonnés donc j’ai reçu leurs félicitations et encouragements.

Pourquoi avez-vous décidé de garder votre virginité jusqu’à ce jour ?

J’ai décidé de garder ma virginité jusqu’à ce jour et je compte bien la garder jusqu’au mariage pour faire honneur à ma famille, préparé mon avenir, éviter les déceptions amoureuses, qui parfois, compromettent notre avenir et surtout avoir, plus tard, l’honneur de ma belle famille.

Certaines filles estiment que celles qui sont encore vierges de nos jours (après 16 ans), sont des villageoises. Que leur répondez-vous ?

Elles ont tort. Je ne refuse pas que le fait de garder sa virginité jusqu’au mariage est une culture qui demeure plus d’actualité dans les campagnes. Mais aujourd’hui nous devons changer de mentalité. La preuve est que je suis né à Lomé je réside à Lomé, pareil pour la plus part des candidates aux trophées vierges 2016.

Pour d’autres filles, c’est la peur qui pousse certaines filles à garder leur virginité au-delà de 18 ans. Est-ce vrai que vous avez peur de passer à l’acte ?

On dit souvent que le premier rapport sexuel fait mal, mais pour moi, je suis restée vierge parce que cela fait partie de mes objectifs. Ce dont j’ai peur, c’est plutôt des conséquences c’est à dire d’une grossesse non désirée, des infections sexuellement transmissibles et bien d’autres.

Est-ce qu’il vous arrive parfois d’avoir envie de faire l’amour ? Si oui, que faites-vous?

Oui ça m’arrive parce que je suis un être humain qui a sans doute des sensations. S’il m’arrive d’avoir envie de faire l’amour je m’occupe à faire quelque chose, lire mes cours, faire la cuisine, danser sur le son d’un gospel, etc.

Vous avez un petit ami ? Si oui, il n’a pas envie de vous ?

Oui ! Au début de notre relation il me disait qu’il a envie de moi. Je lui ai expliqué la situation et je lui ai fais comprendre que je veux garder ma virginité jusqu’au mariage et comme la compréhension fait partie de ses qualités il m’a soutenu ; aussi bien que pour trophées vierges.

Aujourd’hui, vous portez la couronne de la +Reine Vierge Togo. Comment comptez-vous mettre à profit votre +titre+?

Je compte travailler en association avec le Comité Miss Vierge pour sensibiliser mes jeunes sœurs sur l’importance de garder leurs virginité le plus longtemps que possible voire jusqu’au mariage. Mon mandat qui consiste à assurer la continuité de celui de la Reine Vierge précédente vise à sensibiliser mes jeunes sœurs du niveau scolaire et extrascolaire sur la sexualité responsable. Ceci, bien sur, avec le concours du Royaume des Vierges.

Ces dernières années, le taux de grossesses en milieu ne fait que progresser. Comment analysez-vous cette situation ?

Je crois que cela provient de la quasi inexistence de l’éducation sexuelle tant dans le cadre familial qu’à l’école. Donc j’invite les parents et les enseignants à être beaucoup plus responsables et je propose que l’on ajoute au programme scolaire un chapitre consacré essentiellement à l’éducation sexuelle.

Selon vous, quelles stratégies faut-il adopter pour freiner ce phénomène ?

Il faut des campagnes de sensibilisation des jeunes de tous âges et de toutes catégories sur l’éducation sexuelle et la sexualité responsable. Pour ma part, je pense joindre ma pierre aux efforts des acteurs qui sont déjà sur le terrain, à travers la mise en œuvre de mon mandant dès la rentrée scolaire prochaine. J’invite également mes sœurs qui ont déjà commencé par prendre goût à adopter une sexualité responsable et plus loin, utiliser les méthodes contraceptives, si possible.

Quel appel avez-vous à l’endroit de vos sœurs ? (celles qui sont vierges/ Et celles qui ont déjà posé l’acte).

J’appelle mes autres sœurs à se faire respecter et à faire valoir leur dignité de la femme et surtout de la femme africaine. Ainsi j’encourage celles qui sont encore vierges à se consacrer à leurs études ou formations car l’avenir leur réserve de bonnes et belles choses.

À celles qui sont déjà sexuellement actives, je dis que ce n’est pas la fin du monde. Qu’elles se ressaisissent et prennent un nouveau départ et tout ira bien pour elles.

Je profite pour faire appel au gouvernement togolais de faire en sorte que cette initiative soit reconnue partout et par tous et que la loi sur la Santé Sexuelle et de Reproduction soit respectée. FIN

Propos recueillis par Junior AUREL

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