Pour la relance de son agriculture, l’Etat togolais avec l’appui des partenaires techniques et financiers dont la Banque Mondiale a initié le Programme National d’Investissement Agricole et de Sécurité Alimentaire (PNIASA).
Lancé depuis février 2012, ce programme est opérationnel à travers trois premiers projets : le Projet d’Appui au Développement de l’Agriculture au Togo (PADAT), le Projet d’Appui au Secteur Agricole (PASA) et le Programme de Productivité Agricole en Afrique de l’Ouest – Projet Togo (PPAAO/Togo).
Le gouvernement et la banque mondiale organise du 14 avril au 02 mai la quatrième mission conjointe de supervision et de revue de mi parcours pour le PPAAO et le PASA. Cette mission intervient après celle effectuée en octobre dernier à l’issue de laquelle les trois projets ont confirmé progressivement leurs résultats sur le terrain au profit des populations bénéficiaires.
Cette quatrième mission sur le terrain a pour objectif d’une part de faire le point de l’état de la mise en œuvre du projet PASA et d’autres part d’examiner les progrès réalisés, les résultats obtenus, les contraintes et les défis à relever pour le reste de la période de mise en œuvre du projet avant la clôture en 2016 excepté la composante 2 qui sera clôturée en mai 2015.
Le PASA est structuré en trois composantes: la Composante 1 (promotion des cultures vivrières stratégiques, des cultures d’exportation et production halieutique continentale), la Composante 2 (relance du sous-secteur de l’élevage) et la composante 3 (appui au renforcement des capacités et à la coordination sectorielle).
Durant ce périple, des visites de terrain ont été effectuées dans les cinq régions sur les différentes composantes du PASA.
A Notsè (environ 95 km de Lomé), une visite a été effectuée le jeudi dans l’un des ESOP (Entreprises Services et Organisations de Producteurs), spécialisé dans le décorticage et la mise en sachets du riz après sa récolte.
Le PASA a mis à la disposition de ce groupement trois sortes de machines : les vanneuses, les décortiqueuses et les calibrages. Grâce à ces machines, le rendement s’est amélioré permettant aux cultivateurs de riz d’augmenter les superficies cultivables.
Dans la région de la Kara (environ 420 km au nord de Lomé), un élevage de caprins et de bovins et un groupement de producteurs de tomates ont été visités.
Pour son élevage, M. Esso Lakéna Samawre éleveur de bovins et caprins à Aloum a bénéficié grâce à l’appui du PASA, d’un mâle géniteur afin d’accroître son activité en plus des soins intensifs et réguliers d’un vétérinaire. Il a également bénéficié de matériels de construction pour l’abri des animaux. Après quelques mois, grâce au male géniteur, deux nouveaux nés ont déjà vu le jour.
« Grâce au projet PASA, j’ai un géniteur mâle dans mon élevage qui a fécondé une femelle et qui a mis au monde deux animaux de plus pour mon élevage. J’ai eu également des paquets de ciment, des pointes, des portes et des mangeoires pour mes animaux. J’ai aujourd’hui huit personnes à ma charge que je nourris grâce à mon élevage », a souligné M. Samawre.
Toujours à Kara, le Groupement de producteurs de tomates SOLIMWE de Lassa Houndé tana a bénéficié d’une aide de près de 7,9 millions de F.CFA pour la construction d’une chambre froide sans énergie et des matériaux de jardinage.
La chambre froide a une température beaucoup plus faible pour la conservation des tomates lorsque les prix chutent, afin de les revendre 3 à 4 semaines après à un prix un peu plus élevé.
Lassa Houndé Tana est une zone de forte production de tomate et de piments verts et cet appui du PASA aidera à mieux conserver les tomates qui sont des denrées très périssables.
« Le prix de la tomate chute plusieurs fois dans l’année et ce bâtiment nous aidera beaucoup pour qu’enfin nous bénéficions des fruits de la production de la tomate dans notre région », a précisé M. Abozowè Fleza président du groupement SOLIMWE.
Vendredi, les visites ont été effectuées dans la région centrale avec comme point de chute : le Mouvement alliance Paysanne du Togo (MAPTO) à Sokodé (environ 366 km au nord de Lomé) et d’un centre piscicole à Agbofon.
Pour les responsables du MAPTO, l’aide du PASA a consisté à l’insertion de l’activité de warrantage dans les coopératives de producteurs de mais, riz, soja et sorgho. Avec près de 23 millions de francs CFA, le PASA à travers le MAPTO a aidé ces coopératives à mieux stocker les produits céréaliers.
A Agbofon, le centre piscicole à été approvisionné avec 3200 alevins de tilapia et 400 alevins de clarias pour renforcer la productivité dans ce secteur en plein expansion. Ce centre constitue l’un des sites pilote pour le projet piscicole.
« Nous sommes à la phase expérimentale et ce centre a reçu deux types d’alevins mono sexe : le tilapia et le clarias. Les étangs ont été empoisonnés le 26 mars et après vingt jours, les résultats d’une petite pêche expérimentale sont satisfaisants », a indiqué M. Claude Batchassy Directeur régional par intérim de l’agriculture, de l’élevage et de la pêche des plateaux.
Samedi, dernier jour de la visite de terrain, les représentants de la Banque mondiale et du Ministère de l’agriculture sont descendus dans la région des plateaux et maritime avec comme points de chute, les exploitations bénéficiaires de bouture de café cacao à Amlamé (à environ 150 km de Lomé) et le site piscicole de Bagbé.
A Amlamé, le PASA a mis à la disposition des producteurs de café cacao du matériel végétal pour la régénération des plantes. Dans ce secteur, l’avancement du projet reste timide à cause du faible taux de producteurs qui s’y intéresse.
« Le PASA n’est pas très connu des producteurs de café et cacao dans la localité. Nous poursuivons les sensibilisations parce que grâce à ce projet, j’ai étendu ma superficie et même embauché des gens pour m’aider dans les plantations », a confié M. Kodjo BAITA producteur de café cacao depuis 1996.
A Bagbé, le centre piscicole avec l’aide du PASA a construit un étang d’eau pour recueillir l’eau en période d’inondation, afin de l’exploiter en saison sèche qui constitue le plus souvent un réel handicap pour les centres piscicoles.
Ce site a également bénéficié des matériaux pour le fumage des poissons en cas mévente.
Notons que durant ces trois jours, des réunions se sont également tenues sur chaque composante du projet.
« Comme nous sommes à mi-parcours, nous allons évaluer le chemin parcouru par rapport aux cibles à atteindre à la fin du projet. Sur le premier volet à savoir les avancées par rapport à la dernière mission, il y a des avancées notables sur toute les composantes que ce soit la composante 1, 2 ou 3. Mais par rapport à la revue de mi-parcours c’est-à-dire le chemin qui reste à parcourir pour atteindre la cible, il est à remarquer qu’il y a eu du retard parce que les activités n’ont pas démarré à temps. On est tenu de mettre les bouchés doubles pour atteindre les objectifs et il va falloir qu’on revisite nos stratégies. Le PASA doit atteindre 75.000 bénéficiaires, mais à ce jour on est à 22.000 à peu près. Il nous reste un peu plus de 50.000 personnes à atteindre en deux ans », a expliqué M. Erick Abiassi chargé de projet PASA et PPAAO à la Banque Mondiale.
Suite aux constats faits, il sera élaboré une revue de mi-parcours de la mission centrée sur certains éléments comme l’analyse des résultats obtenus par le projet, l’évaluation des partenaires publics et privés impliqués dans la mise en œuvre du projet et l’état de la mise en œuvre des feuilles de routes élaborés lors de la troisième mission conjointe de supervision d’octobre 2013 ainsi que des plans de travail, des budgets annuels (PTBA) et des plans de passation de marchés (PPM).
Une cérémonie de clôture des trois missions de revue de mi-parcours se tiendra le vendredi prochain avec tous les acteurs impliqués dans le projet. FIN
En Photo: Des membres de la mission sur le terrain
De retour à Lomé, Chrystelle MENSAH
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