Mise en place d’un groupe de travail : Gilbert Bawara appelle à la cessation des grèves dans la santé

Gilbert Bawara (ministre de la fonction publique) a appelé ce dimanche les agents du secteur de la santé à cesser les grèves, le groupe de travail mis en place par un arrêté du Premier ministre le 4 avril, ayant démarré ses activités.

« Au moment où l’ensemble des revendications qui sont à l’origine des grèves sont en train d’être examinées au sein de ce groupe de travail, il n’y a plus de raison d’observer encore des perturbations dans ce secteur. Nous profitons pour lancer un appel à tous les agents du secteur de la santé », a lancé ce dimanche sur le plateau de la télévision nationale M. Bawara.

« Nous allons œuvrer aussi bien au niveau du gouvernement que du groupe de travail, pour que les résultats soient rapidement trouvés », a-t-il promis.

Ce groupe de travail qui a démarré ses activité vendredi dernier, a été mis en place au lendemain de la descente +musclée+ mardi dernier des agents de la santé au siège de leur ministère, pour exprimer leur ras-le-bol face au mutisme du gouvernement, après une série de grèves, parfois « sèches ».

Le secteur de la santé est fortement secoué depuis quelques semaines, par des grèves à répétition, à l’appel du Syndicat National des Praticiens des Hôpitaux du Togo (SYNPHOT). Ce puissant syndicat exige notamment l’équipement des hôpitaux et le recrutement de personnel. Aujourd’hui, le secteur de la santé compte plus de 10.000 agents et plus de la moitié sont des contractuels, selon les responsables du SYNPHOT.

Selon Gilbert Bawara, les orientations de ce cadre de travail sont simples : travailler dans un esprit d’intérêt général pour le système sanitaire et l’ensemble du personnel de ce secteur.

« Autre éléments importants : le groupe de travail peut s’appuyer sur des personnes ressources et d’autres expertises. Il doit aussi se donner un certain délai pour éviter l’enlisement, car les besoins sont urgents », a-t-il précisé.

Sur le plateau, le ministre a également abordé d’autres sujets: la crise qui secoue le secteur de l’éducation, le ministère de la fonction publique et le dialogue inter-togolais.

S’agissant des perturbations dans le secteur de l’éducation, le ministre est largement revenu sur les efforts fournis par le gouvernement.

Une bonne partie des revendications ont déjà trouvé satisfaction : élaboration du statut particulier, intégration des enseignants auxiliaires avant incidence budgétaire considérables, remboursement des cotisations (au moins 750 millions déboursés), les affectations ou mutations punitives, a énuméré M. Bawara.

« Les primes regroupées (prime d’incitation à la fonction enseignante et prime de bibliothèque), ont connu une amélioration significative : au mois de mars, le gouvernement a procédé au doublement de ces primes. En octobre, 5.000 F.CFA ont été ajoutés », a-t-il précisé.

« Nous aurions espéré que les activités pédagogiques scolaires connaissent un meilleur déroulement, mais malheureusement, nous constatons que les enfants sont les victimes expiatoires de nos comportements et organisations syndicales », a-t-il déploré.

« Dans un souci d’ouverture et d’apaisement, le gouvernement a poursuivi le dialogue avec les syndicats. Un rapport, ainsi qu’un projet de protocole d’accord ont été remis au Premier ministre. Le gouvernement s’est engagé dans une large consultation avec les différents acteurs pour voir comment finaliser ce protocole d’accord et parvenir à sa signature », a souligné M. Bawara.

Concernant le dialogue inter-togolais, il y a une détermination du côté du gouvernement, à « parachever le processus de dialogue et à parvenir à des compromis permettant de réaliser des réformes constitutionnelles et institutionnelles, allant dans le sens de l’approfondissement de la démocratie et de l’Etat de droit ».

« Cela n’est possible que si chaque partie fait preuve d’ouverture et surtout si nous respectons scrupuleusement les règles et les principes fixés dans la constitution : les règles démocratiques, les règles de l’Etat de droit. A ces deux conditions, nous pouvons rapidement terminer le dialogue et avoir les résultats », a-t-il indiqué.

Démarré depuis le 19 février dernier sous la facilitation du président ghanéen Nana Akufo-Addo, le dialogue n’a connu que trois séances : les 19 février, 23 février et 23 mars. Les discussions butent sur la candidature ou non du président Faure Gnassingbé. Élu en 2005, Faure Gnassingbé a été réélu en 2010 et 2015. FIN

Edem Etonam EKUE