Mgr Nicodème Barrigah-Benissan: « La réconciliation ne peut se faire par procuration ni par délégation ; elle ne peut s’imposer ni se décréter (…) »

« La réconciliation ne peut se faire par procuration ni par délégation ; elle ne peut s’imposer ni se décréter, puisqu’elle est le fruit d’un engagement personnel à s’élever au dessus de la rancœur pour tendre à l’autre la main de la fraternité », a affirmé Mgr Nicodème Barrigah-Benissan, président de la Commission Vérité, Justice et Réconciliation (CVJR) à l’ouverture ce mardi à Aného (environ 45 km à l’est de Lomé) des audiences publiques.

Les audiences de ce mardi à Aného, sont consacrées aux événements liés au 5 octobre 1990 et aux violences électorales de 2005.

« La réconciliation ne peut se faire par procuration ni par délégation ; elle ne peut s’imposer ni se décréter, puisqu’elle est le fruit d’un engagement personnel à s’élever au dessus de la rancœur pour tendre à l’autre la main de la fraternité », a déclaré Mgr Barrigah-Benissan.

« Elle est un long processus dont les résultats se situent forcément dans la durée. Elle est, en définitive, une marche courageuse vers un horizon de confiance renouvelée », a-t-il indiqué.

Selon le Prélat, « le véritable acteur de la réconciliation c’est le peuple tout entier, à qui il revient de s’engager résolument dans une démarche sincère de changement ».

« Ne rêve pas, disait un auteur anonyme, que l’on peut oublier une blessure. Ce n’est pas toujours possible, et parfois ce n’est même pas une bonne chose. Choisis plutôt d’avancer au-delà du souvenir vers le pardon ». Choisissons d’avancer ensemble vers le pardon qui libère et apaise », a poursuivi le président de la CVJR.

« Je voudrais vous assurer de notre détermination à poursuivre cette mission complexe et délicate qui nous a été confiée, avec la ferme conviction qu’il s’agit d’une chance offerte à notre Nation pour consolider les bases de son unité. Nous espérons vivement que les audiences nous permettront de contribuer à cette nouvelle dynamique dont dépend notre salut », a ajouté Mgr Barrigah-Benissan.

Les audiences de la CVJR sont consacrées à la recherche de la vérité sur les violences électorales et autres violations des droits de l’homme qui sont survenues dans notre pays entre 1958 et 2005 dans le cadre des séances publiques, à huis clos et privées qui donnent la parole aux victimes, témoins et aux auteurs présumés.

Avant l’étape d’Aného, la CVJR a déjà parcouru, Lomé, Dapaong, Kara, Sokodé, Kara et Tsévié.

Rappelons que la CVJR est l’émanation d’un processus lié à la quête de la concorde nationale susceptible de permettre au Togo de panser les séquelles de ses développements historiques conflictuels. Elle a pour mission de déterminer, à travers un rapport circonstancié et détaillé, les causes, l’étendue et les conséquences des violations des droits de l’Homme et les violences qui ont secoué les fondements de la communauté togolaise de 1958 à 2005.

Elle doit, in fine, proposer des mesures susceptibles de favoriser le pardon et la Réconciliation.

Le Togo a été, secoué par une série de violences, notamment lors des scrutins présidentiels.

D’Aného, Nicolas KOFFIGAN

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