Médias et élections apaisées : Des journalistes en formation à Kpalimé, initiative de l’UJIT

Des journalistes ont entamé ce jeudi à Kpalimé (environ 120km de Lomé), un atelier de deux jours sur le rôle du journaliste dans la réussite des élections paisibles au Togo, a constaté le correspondant de l’Agence Savoir News sur place.

Initiée par l’Union des Journalistes Indépendants du Togo (UJIT), avec l’appui financier et technique de la Fondation Friedrich Ebert, cette rencontre intervient à un moment où le Togo s’apprête à organiser les élections législatives.

Il s’agit d’amener les médias à appréhender avec plus de sérénité, ces élections qui constituent un enjeu capital pour le pays.

Cet atelier permettra également de leur rappeler non seulement les règles qui régissent la profession des journalistes dans la promotion des vertus de paix, de dialogue et de réconciliation entre les communautés en période électorale, mais aussi d’attirer leur attention sur le comportement à adopter, pour prévenir les conflits et les violences graves en mesurant l’impact de ses écrits, paroles et images.

Pendant les deux jours, ces professionnels des médias vont suivre des communications sur des modules portant sur le processus de décentralisation au Togo, les enjeux des élections locales, les médias togolais face aux exigences de la loi portant code électoral au Togo, les exigences déontologiques de la couverture médiatique des élections, traitement de l’information en période électorale, les sources d’informations en période électorale, les Fake news et la gestion des rumeurs. Ces modules seront suivis de travaux en groupes sur les différentes thématiques.

Selon Kassere Sabi (représentant du président de la Haute Autorité de l’Audiovisuel et de la Communication/HAAC), la période électorale cristallise le plus souvent les passions et les tensions, et le moindre mot ou la moindre phrase déplacée, peut suffire à mettre le feu aux poudres et générer une situation difficilement maîtrisable.

Il a souligné que les moments qui suivent les consultations électorales doivent être vivables pour tous les citoyens. Aussi a-t-il rappelé aux journalistes, le rôle clé que doit jouer la presse dans son ensemble et le comportement professionnel à afficher tout au long du processus électoral.

Il  a relevé les textes que la HAAC a pris pour indiquer à chaque acteur intervenant dans le champ médiatique à cette période électorale, les responsabilités qui sont les siennes et quelle est la ligne rouge à ne pas franchir. Ce sera encore dit-il, le cas des prochaines élections. Il a rassuré les journalistes, des dispositions qui sont prises dans ce sens, par l’instance de régulation qui s’est dotée des équipements de monitoring de dernière génération, qui lui permettront d’être plus regardant sur le travail des professionnels des médias en cette période électorale.

Nouratou Zato (chargée de programme à la Fondation Friedrich Ebert), a souligné que la période des élections est une période de ferveur et d’enthousiasme, qui est une occasion de vives passions, qui, mal contrôlées peuvent conduire à des désordres et des violences préjudiciables aux actions de développement. Aussi a-t-elle convié tous les acteurs dont les journalistes, à jouer leurs partitions afin que les dirigeants issus de ces élections soient légitimes. Elle a invité les journalistes à ne pas raviver les tensions en cette période électorale en donnant des informations biaisées, en aliénant leur indépendance et en se compromettant par des accointances avec des acteurs politiques ou financiers, souvent prompts à les motiver pour atteindre leurs objectifs.

La secrétaire générale de l’UJIT, Mme Patricia Adjisseku, a relevé les manquements  graves au respect des règles déontologiques et éthiques qui sont observées en période électorale. Elle a à cet effet, invité les journalistes à jouer leur rôle de médiateurs et non attiser les conflits en publiant de fausses informations ou prendre partie.

« Nous devons toujours défendre par le dialogue et le respect d’autrui, les principes de paix, de liberté, de justice, de tolérance, de démocratie, de solidarité, tout en s’abstenant d’être des relais de propos haineux des acteurs politiques susceptibles de dégrader la cohésion sociale » a précisé la SG. FIN

Bolassi ATCHINAKLE